Les prévisions de Fitch Rating pour les banques marocaines
Ce lundi 11 octobre, l’agence de notation Fitch Rating a publié une note passant en revue l'évolution du système bancaire marocain. Il en ressort que les fondamentaux du crédit des banques se redressent lentement, notamment grâce aux mesures de soutien gouvernemental, mais les risques liés à la qualité des actifs et la rentabilité persistent.
« Fitch Ratings s'attend à une reprise économique modérée en 2021 avec une croissance du PIB réel de 5,3 % mais un taux de chômage élevé (11,5 % en 2021) et des flux de trésorerie tendus des entreprises et des ménages continueront de peser sur les profils financiers des banques et de présenter des risques à la baisse » indique l’agence de notation. Pour elle, le PIB de 2019 sera atteint en 2022 et non en 2021.
Il s’agit en l’occurrence des banques suivantes : Attijariwafa Bank, BCP, Bank of Africa, SGMB, CIH, BMCI, CDM.
L’agence de notation retient les points clés suivant de son rapport :
- Les profils de crédit des banques marocaines ont fait preuve de résilience en 2020, soutenu par des mesures de grâce substantielles.
- Les programmes de prêts garantis par l'État à grande échelle l'année dernière, ont stimulé la croissance du crédit au secteur privé et contenu les risques liés à la qualité des actifs.
- L’anticipation d’une dégradation modeste de la qualité des actifs en 2021 avec la fin des mesures de soutien.
- Un redressement de la rentabilité en 2021, mais le retour aux niveaux d'avant la pandémie sera lent.
- La capitalisation restera stable en 2021 avec des coussins limités par rapport aux exigences réglementaires minimales.
Fitch rappelle dans sa note qu'en 2020 « le ratio des prêts de phase 3 (créances en souffrance, ndlr) consolidés du secteur augmentant de 100 pb à 9,5% ». Elle précise également que ce chiffre s’accélèrera probablement cette année étant donné que le soutien de l’Etat diminue de façon progressive et que les banques sont exposées à des secteurs fortement touchés par la crise (tourisme, industrie, commerce de détails, etc…).
Les créances en souffrance se sont accélérées plus rapidement dans le secteur du commerce au détail en 2020. « Fitch considère le commerce de détail comme l'un des secteurs les plus vulnérables compte tenu du taux de chômage plus élevé (12,8 % au 1S21 ; 2020 : 11,9 % ; 2019 : 9,2%) et une pression soutenue sur les revenus des ménages. Ceci est accentué par les niveaux élevés d'endettement des ménages d'environ un tiers du PIB. Cela sous-tend la qualité de crédit plus faible du segment des particuliers que du segment des entreprises ». Le stock de prêts douteux sur le segment du retail a augmenté de 4,7 milliards de dirhams en 2020 (la plus forte augmentation annuelle depuis 2014).
En terme de profitabilité des banques en 2021, « le redressement reflétera l'effet de base dû à la contribution des banques au fonds de secours Covid-19 en 2020 » explique Fitch.
Fitch explique également que les niveaux de capitalisation des banques sont restés stables. "Les niveaux de capitalisation sont stables. Le ratio consolidé de common equity Tier 1 (CET1) des sept plus grandes banques était de 9,7 % à fin 2020 (fin 2019 : 10,1 %), au-dessus de l'exigence réglementaire minimale de 8 %" précise la note.
Pour l'agence de notation, le financement et la liquidité des banques restent solides, car ces dernières sont principalement financées par les dépôts de la clientèle, qui sont restés stables tout au long de 2020.
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