Maroc Telecom : Le ralentissement des activités marocaines se poursuivra au second semestre (analystes)
Depuis le début de l’année, Maroc Telecom sous performe en bourse. Alors que le MASI affiche une croissance de 12,95% en YTD, le titre de l’opérateur télécom affiche un retrait de 3,45% à 140 dirhams, à l’ouverture de la séance du 9 septembre.
Le titre avait en effet connu une chute de son cours en début d’année, passant de 148,85 dirhams au 28 janvier à 135,55 dirhams au 24 février. Cette chute était causée par la déception des actionnaires quant au dividende distribué par le groupe. Maroc Telecom a proposé de verser un dividende par action de 4,01 dirhams, contre 5,54 dirhams en 2019. Cela représente un rendement de 2,8%.
Source : medias24.com
Depuis le mois de mars, le cours oscille mais demeure globalement stable. Différentes source du marché pointe l’absence d’annonce de date de détachement du dividende. Dans un précédent article, un analyste de la place nous expliquait : « Je pense que le marché est en attente de la date du détachement du dividende, car le montant a été annoncé mais la date reste encore inconnue. Les investisseurs s’impatientent et je pense que cela explique en partie pourquoi le cours n’a que peu évolué ces derniers temps. Quand la date sera annoncée, je pense que cela contribuera à rassurer légèrement les investisseurs ».
Cette année, le groupe affiche des performances en demi-teinte avec un retrait de 5,8% des bénéfices observés au premier semestre à 2 832 millions de dirhams. Pour le reste de l’année, le groupe continuera de subir une concurrence de plus en plus rude et une décélération de ses activités marocaines.
Une activité mobile attendue en baisse au Maroc sur le reste de l’année
Au premier semestre, les revenus mobiles de l’opérateur sur le marché national ont baissé de près de 12%. Cela est causé par différents facteur, notamment une concurrence plus rude. Contacté, un analyste de la place nous explique : « Sur la période, la concurrence est devenue plus tendue. Nous avons observée une baisse de la part de marché de Maroc Telecom qui est assez prononcée. Pour exemple, à la fin du premier trimestre 2020, la part de marché de l’opérateur sur le mobile au Maroc était de 43,5%. A la même période cette année, elle est passée à 39%. 4,5 points en un an, c’est une baisse assez importante. Il y a eu un bon développement des activités d’Orange Maroc et d’Inwi au détriment de Maroc Telecom ».
Cette baisse de part de marché se poursuivra sur le reste de l’année. Qui plus est, l’autre facteur ayant contribué à la baisse du chiffre d’affaires mobile est la baisse des frais des terminaisons mobiles. « Cela a été annoncée en décembre 2020. On verra cette effet encore sur le troisième trimestre et partiellement sur le dernier trimestre de l’année 2021 car décembre 2020 avait déjà été impacté » explique notre interlocuteur.
Légère baisse du chiffre d’affaires global anticipé sur l’année
Depuis le début de l’année, le groupe affiche de bonnes performances sur ses activité de Data Fixe et Mobile. Le chiffre d’affaires Data Fixe a augmenté de près de 8% au premier semestre. « Le facteur principale expliquant cette progression vient du fait que le parc de clients Fibre Optique de Maroc Telecom a augmenté de 47% sur un an » nous explique notre analyste.
La Data Mobile au Maroc conserve une bonne performance malgré une baisse de 13% du trafic. « Ce qui s’explique par une perte de part de marché de l’opérateur. Il y a également un léger effet de base par rapport à 2020 où le trafic avait fortement augmenté avec le confinement » poursuit notre source.
Mais au global, pour le reste de l’année, la situation continuera d’être tendue pour l’opérateur dans un contexte similaire. « Nous anticipons une baisse du chiffre d’affaires global du groupe de 1,1% en 2021. Elle provient principalement des difficultés rencontrées au Maroc. La baisse concernera tant la partie mobile, avec la baisse de part de marché et des terminaisons d’appels, que la partie fixe avec le dégroupage » détaille notre interlocuteur.
Si le dégroupage n’est pas encore matérialisé concrètement, « nous le prenons en compte dans notre business plan car cela se fera à un moment où un autre, toutefois, il n’est pas dit que la baisse du chiffre d’affaires fixe se matérialise cette année ».
Les performances africaines ne compenseront pas totalement le ralentissement national
Le groupe peut capitaliser sur ses filiales africaines qui affichent de bons relais de croissance en hausse de 2,4% à 8 515 millions de dirhams au premier semestre 2021. « Pour le reste de l’année, nous anticipons de bonnes performances pour les filiales africaines du groupe. Il faut rappeler qu’il y a un taux de pénétration du mobile qui n’est pas très élevé, le trafic Data non plus. Ils vivent une explosion de la Data et de l’utilisation de la mobile money. In fine, nous pensons que le chiffre d’affaires et les parts de marché du groupe sur ses activités africaines seront en croissance cette année » nous confie notre source.
Mais ce relai de croissance ne sera pas suffisant pour permettre une totale compensation du ralentissement enregistré au Maroc, selon notre source. « Le chiffre d’affaires en Afrique comptera pour 45% du chiffre d’affaires global cette année au lieu de 43% en 2020. Mais il faut signaler que les marges au Maroc sont bien supérieures à celles à l’international. La marge d’EBITDA au Maroc est de 59% et de 42% à l’international. Donc l’un dans l’autre, notre modèle projette une légère baisse du chiffre d’affaires global du groupe cette année » conclut l’analyste.
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