Pour Attijariwafa bank et la BCP, les perspectives sont prometteuses en 2021 (BMCE Capital Research)
BMCE Capital Research revient, dans son dernier document stratégique, sur les facteurs contribuant à la résilience du secteur bancaire face à la crise et donne les perspectives d’évolution d’Attijariwafa bank et BCP ; deux bancaires constituant son portefeuille Actions 2021.
Le secteur bancaire a fait preuve de résilience en 2020 face à la montée des risques, d’après BMCE Capital Research (BKR) qui analyse ce secteur au niveau de son dernier document stratégique.
Ce secteur a pu profiter des produits Damane Oxygène et Relance ainsi que des mesures d’appui des politiques budgétaire et monétaire. S’ajoute à cela les processus de renforcement des fonds des banques.
Pour l’année 2021, BKR anticipe une bonne tenue du produit net bancaire (PNB) des banques de son Scope (+6% à 55 milliards de DH), à savoir Attijariwafa bank et BCP qui ont une pondération de 8% chacune au niveau de la sélection de valeurs de la société de recherche.
Les analystes basent cette anticipation sur l’hypothèse d’une reprise d’activité davantage soutenue à partir de la fin du 1er trimestre 2021 qui devrait se traduire par une hausse de l’ensemble des composantes de cet agrégat (+5,7% de la marge d’intérêt, +6,6% de la marge sur commissions et +5,4% du résultat sur opérations de marché).
De son côté, le résultat brut d’exploitation (RBE) des banques du Scope de BKR devrait s’améliorer de 17,5% à 27,9 milliards de DH en 2021 grâce à la non-récurrence supposée de la contribution au Fonds Covid-19.
Par ailleurs, il y a la possibilité d’effectuer des reprises à moyen et Long terme suite à la constitution de provisions importantes par les Banques durant le 3ème trimestre 2020 et ce, dans le cas d’une reprise économique confirmée.
En outre, l’annonce par Bank Al-Maghrib, en juin dernier, de l’assouplissement, sur une période de 12 mois, des règles prudentielles à travers la fixation des seuils réglementaires à 8,5% pour le ratio Tier 1 et à 11,5% pour le ratio de solvabilité global, devrait offrir au secteur une marge de manœuvre sur le volet réglementaire.
Attijariwafa bank : un retour à la croissance en 2021
BKR a fixé un cours cible de 464 DH pour le titre Attijariwafa bank qui garde ainsi un potentiel d’appréciation de 6,5%, en comparaison avec un cours de 435,70 DH (observé à la clôture de la séance de ce jeudi 28 janvier). A noter que la valeur dégage une hausse de 2,94% depuis le début de cette année.
Evolution du cours d’Attijariwafa bank
Graph Attijariwafa Bank
Comme énumérés par BKR, les facteurs qui plaident en faveur de la hausse du cours de cette banque et de son retour à la croissance en 2021 portent, entre autres, sur la poursuite de la dynamique de son activité commerciale ; le renforcement continu de ses fonds propres ; l’amélioration attendue de son coût du risque et sur l’accélération du développement des segments faiblement pénétrés.
Dans le détail, BKR mise sur une hausse de 5% des crédits consolidés d’Attijariwafa bank en 2021, capitalisant notamment sur son ratio de solvabilité jugé très confortable (14,1% en 2021)
L’amélioration attendue du coût du risque de la banque en 2021 (-25,9% à 3,4 milliards de DH, avec un taux du coût du risque de 1%, soit un niveau inférieur à celui de 2020 qui était de 1,4%) serait possible grâce à l’adoption en 2020 d’une « politique de provisionnement anticipative et prudente, offrant désormais à la Banque un gisement de reprises important dans le cas d’une relance économique confirmée », soulignent les analystes.
La banque pourrait également profiter de l’accélération du développement des segments faiblement pénétrés, notamment la Banque Participative (une PDM de 36% au S1 2020 pour Bank Assafa) et les paiements électroniques (une PDM de 32,8% au S1 2020), à travers la capitalisation sur l’expérience et le savoir-faire acquis ces dernières années.
Enfin, la réalisation de plus-value en 2021 en cas d’un apport d’actifs à des OPCI/Titrisation n’est pas exclue par les analystes.
Toutefois, la probabilité d’un mauvais comportement des filiales africaines à cause de la pandémie n’est pas écartée. De même, le taux du coût du risque devrait rester élevé en 2021 (1% contre 0,5% en 2019) en raison d’une montée probable des impayés.
BCP : « Une banque résolument solide »
Le titre BCP a un potentiel de hausse d’à peu près 4% pour atteindre 267 DH, comme fixé par BKR, en comparaison avec un cours de 257,25 (observé à la clôture de la séance de ce jeudi). Cette valeur a gagné 3,02% depuis le début de cette année.
Evolution du cours de BCP
Graph BCP P
La société de recherche s’attend à une consolidation du positionnement de BCP au Maroc (une part de marché du Crédit populaire du Maroc de 26,9% en termes de dépôts et de 23,4% en termes de crédits au S1 2020), notamment suite à l’émission d’un emprunt obligataire subordonné en décembre 2020 pour un montant de 1,5 milliard de DH devant renforcer son ratio de solvabilité global (12,87% au S1 2020 sur base consolidée).
Le coût du risque devrait être amélioré également en 2021 (-23,7% à 3,7 milliards de DH) avec un taux du coût du risque de 1,4%, soit un niveau inférieur à celui de 2020 qui s’est situé à 1,9%), grâce à la politique de provisionnement de la banque.
BKR souligne la résilience de cette banque qui se traduit à travers un matelas de provisions très confortable tenant compte d’une PRG (provision pour risques généraux) de 4,8 milliards de DH au 1er semestre 2020, dont l’affectation est libre à hauteur de 50%. S’ajoute à cela un fonds de soutien de 4,4 milliards de DH permettant à la banque de faire face aux différents changements réglementaires impactant le secteur.
Ce groupe bancaire pourrait connaître une nouvelle dynamique en lien avec le changement majeur attendu dans son tour de table après la réforme du CPM qui prévoit une dilution des BPR (Banques Populaires Régionales) dans le capital de BCP (de près de 52% actuellement à 34% à terme).
BCP a, elle aussi, la possibilité de réaliser une plus-value en 2021 en cas de nouvel apport d’actifs à des OPCI/titrisation.
Par ailleurs, BKR souligne quelques risques qui pourraient émerger notamment une hausse du coût du risque, un mauvais comportement des filiales africaines, les conséquences de l’enquête en cours sur les activités de Chaabi bank et la mauvaise tenue de la BPR Fès-Meknès.