Elections 2021: jour du vote, quotient, campagne... Ce qu'en dit Mehdi Mezouari

Quinze jours après l’annonce du 1er secrétaire de l’USFP d'un quasi-consensus des partis politiques sur l’organisation des trois scrutins de 2021, Mehdi Mezouari nous assure que le processus électoral devrait être bouclé après la tenue d’un Conseil des ministres. Selon ce très proche de Driss Lachguar, l’alternance politique d’un bloc moderniste mené par le parti de la rose finira par s’imposer dans les urnes, malgré sa certitude d’un taux d’abstention record des électeurs.

Elections 2021: jour du vote, quotient, campagne... Ce qu'en dit Mehdi Mezouari

Le 7 janvier 2021 à 11h41

Modifié 11 avril 2021 à 2h49

Quinze jours après l’annonce du 1er secrétaire de l’USFP d'un quasi-consensus des partis politiques sur l’organisation des trois scrutins de 2021, Mehdi Mezouari nous assure que le processus électoral devrait être bouclé après la tenue d’un Conseil des ministres. Selon ce très proche de Driss Lachguar, l’alternance politique d’un bloc moderniste mené par le parti de la rose finira par s’imposer dans les urnes, malgré sa certitude d’un taux d’abstention record des électeurs.

S’exprimant en vidéo-conférence le 19 décembre dernier devant le Conseil national de l’USFP, Driss Lachguar avait révélé que les consultations entre les partis politiques, le Chef du gouvernement et le ministère de l’Intérieur sur l’organisation des élections législatives, régionales et communales avaient abouti à un accord sur plusieurs points et qu’il ne restait que quelques divergences plus que surmontables.

L’occasion d’interroger Mehdi Mezouari, présenté par certains comme un dauphin potentiel de Driss Lachguar, sur les nouveautés introduites dans le code électoral et sur les points en suspens.

« Le jour des 3 scrutins sera un mercredi ou un jeudi »

Sur le consensus politique unanime, annoncé par le premier secrétaire, portant sur une organisation des trois scrutins durant la même journée d’un mercredi ou d’un jeudi au lieu d’un vendredi, Mezouari tient à rappeler que cette nouveauté découle d’une proposition de l’USFP qui date des années 80.

« Cette proposition de déplacer le jour des scrutins est basée sur plusieurs considérations dont une à caractère idéologique qui n’est pas propre à l’USFP.

« Après avoir été soumise au débat dirigé par le ministère de l’Intérieur, elle a fini par recueillir l’unanimité des partis politiques qui ont décidé de ne plus appeler à voter la journée du vendredi.

La majorité aura le dernier mot sur le quotient électoral

Sur les points de désaccord qui subsistent dans le tour de table des acteurs politiques, Mezouari confirme, à l’instar de Lachguar, que la principale divergence concerne le quotient électoral.

« En réalité, il y a eu un accord quasi unanime de part et d’autre sauf du côté du PJD qui refuse toujours de revoir la méthode de calcul de ce quotient qui actuellement arrange ses intérêts électoraux.

« En effet, il veut conserver l’ancien modèle alors que tous les autres partis souhaitent le calculer sur la base des inscrits sur les listes électorales et non des votants », explique l’ex-député de Mohammedia qui pense que la majorité finira par avoir le dernier mot.

L’élargissement de la représentation électorale n’est pas gagné

S’il se veut très optimiste pour dépasser l’autre divergence avec le PJD qui porte sur l’élargissement de la représentation électorale des MRE, de la femme et des jeunes, Mezouari laisse toutefois entendre que cette proposition visant à instaurer la parité de genre sera compliquée à concrétiser.

« Pour les femmes et les jeunes, c’est une grande mécanique qui nécessite une vraie volonté politique car elle ne dépend pas uniquement des partis et doit passer par un Conseil des ministres présidé par Sa Majesté le Roi. Leur aboutissement dépendra donc des futures interactions qui auront lieu à l’issue d’un débat parlementaire.

« Concernant le vote des MRE, il faut se presser car l’adoption de cette disposition introduite par la Constitution de 2011 nécessitera du temps.

« Quoi qu’il arrive, il faudra trancher durant la session parlementaire actuelle ou, au pire, convoquer une session extraordinaire pour statuer sur l’éventuel élargissement de la représentation électorale.

« Si les structures de validation de ces projets doivent faire leur travail, il faut préciser que nous n’avons pas de visibilité avec la pandémie actuelle et ne savons pas quand commencera et se terminera la campagne électorale », explique Mezzouari en rappelant qu’il n’y a toujours pas de date fixée pour les 3 scrutins même si, à titre personnel, il pense qu’ils devraient avoir lieu en septembre.

 La limitation à 2 mandats électifs en même temps 

Sur les cas d’incompatibilité, il souligne que la proposition de loi de l’USFP d’interdire le cumul des indemnités des missions représentatives n’a jamais été débattue en commission parlementaire.

« En ces temps de crise, il n’est pas politiquement correct de cumuler une indemnité de parlementaire avec une autre de président de commune, de président de commission parlementaire, de chambre de commerce et j’en passe.

« Selon nous, le non-cumul des mandats permettra de renouveler les élites car un élu n’a pas vocation à faire office de couteau suisse en dépassant deux responsabilités », dénonce Mezzouari tout en se disant très optimiste sur l’adoption d’une disposition qui « sonne positif chez tous les partis ».

« Pour plus d’efficacité, la campagne électorale devra passer de 13 à 8 jours »

Concernant la réduction de la durée de la campagne électorale, le membre du bureau politique de l’USFP déclare que son parti a proposé de passer de 13 jours à 8 jours afin d’être plus productif.

« En effet, avec la pandémie actuelle, la campagne électorale ne se fera plus avec du porte-à-porte ou avec des grands meetings populaires et les méthodes de communication électorales vont devoir changer. L’ensemble des formations sera obligé d’utiliser d’autres outils comme le canal digital.

« Le taux d’abstention de 2021 sera certainement pire que celui de 2016 »

Interrogé sur l’impact des nouvelles dispositions qu’il reconnaît symboliques (jour de vote …) », Mezouari se veut réaliste en n’attendant pas un taux de participation plus important qu’en 2016.

« Sachant que nous ne sommes toujours pas sortis de la crise sanitaire actuelle, le moral en berne de la nation n’est, selon moi, pas du tout propice à une ruée vers les urnes.

« A partir de là, il est probable que la désaffection électorale sera malheureusement bien plus importante qu’aux scrutins de 2016 », regrette Mezouari qui ne s’attend pas à un miracle en termes de participation d’ici septembre 2021.

L’USFP veut diriger une alternance sans le PJD

« Ceci dit, l’USFP est mobilisée pour initier un changement de structure gouvernementale qui permettra de se diriger vers un cap social-démocrate seul à même de redonner de l’espoir à tous.

« S’il est vrai que notre parti fait partie de la coalition gouvernementale avec un ministère important et la présidence de la Chambre des représentants, nous ne sommes pas dans une dynamique visant juste à changer de calife comme Iznogoud.

« Notre volonté est plutôt de préparer une 3ème alternance basée sur un pacte social-démocrate car après cette crise sanitaire, le monde entier a compris que le rôle de l’Etat était primordial », conclut un Mezouari, très optimiste sur les chances de l’USFP de mobiliser les clans de gauche (PPS …), nationaliste (Istiqlal …) et moderniste (RNI …) pour mettre fin à la mainmise du PJD depuis 10 ans.

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