Covid-19 : Les quatre recommandations du FMI pour renforcer les entreprises publiques

| Le 15/5/2020 à 16:00

Dans une analyse, publiée le 7 mai, sur les entreprises publiques à l’ère du Covid-19, le FMI souligne que des réformes sont nécessaires pour améliorer les performances de ces dernières et propose quatre recommandations en lien avec la surveillance, la concurrence, les moyens financiers et la transparence.

Le contexte actuel marqué par la pandémie du Covid-19 a souligné le rôle du secteur public dans la protection des vies et des moyens d’existence. Un effort auquel participent les entreprises publiques, à savoir les entreprises de services publics qui assurent les services essentiels, ou encore les banques publiques qui avancent des fonds aux petites entreprises. Toutefois, certaines de ces entreprises éprouvent des difficultés et pèsent sur les budgets publics.

Certaines sont aussi des multinationales qui exercent leurs activités à l’échelle planétaire. Avec la multiplication des entreprises publiques dans les pays émergents, leur proportion parmi les 2.000 plus grandes entreprises du monde a doublé pour atteindre 20% ces 20 dernières années. Selon l'analyse du FMI, leur actif se chiffre à 45.000 milliards de dollars, l’équivalent de la moitié du PIB mondial.

L'institution monétaire souligne que les entreprises publiques sont souvent des poids lourds de l’économie : dans les pays émergents et les pays en développement, 55% des investissements totaux dans les infrastructures viennent d’entreprises publiques.

Ainsi, des entreprises publiques bien régies et en bonne santé financière peuvent promouvoir des objectifs de développement et s’avérer très utiles pendant les périodes de crise. Mais avant d’en arriver là, de nouvelles réformes seront nécessaires. Sinon, les coûts pour la société et l’économie pourraient être considérables.

Le FMI note qu'à une époque où les États doivent répondre à des besoins croissants tout en composant avec une dette élevée, le principe fondamental des entreprises publiques devrait être d’éviter le gaspillage de ressources publiques. 

Voici les quatre recommandations de l'institution monétaire aux Etats soucieux d’améliorer les résultats de leurs entreprises publiques :

- Il faut réévaluer périodiquement la pertinence des entreprises publiques pour s’assurer que les contribuables en obtiennent pour leur argent. L’Allemagne, à titre d’exemple, procède à des examens biennaux. 

- Les pays doivent encourager les gestionnaires à accroître leur rendement et inciter les organismes compétents à bien surveiller les entreprises publiques. La transparence totale de ces dernières est essentielle au renforcement de leur responsabilisation et à la réduction de la corruption. L’intégration de ces entreprises dans les objectifs relatifs au solde budgétaire et à la dette encouragerait davantage la discipline budgétaire.

- Les États doivent doter les entreprises publiques de moyens financiers suffisants pour s’acquitter de leur mandat économique et social. Cet aspect est fondamental en situation de crise, car les banques publiques et les entreprises de services publics doivent disposer des ressources nécessaires pour subventionner l’octroi de prêts, distribuer l’eau et l'électricité, et promouvoir des objectifs de développement..

-La création de conditions de concurrence équitables entre les entreprises publiques et les entreprises privées aurait aussi des effets positifs. Cela favoriserait les gains de productivité et freinerait les velléités protectionnistes. Certains pays, comme l’Australie et ceux de l’Union européenne, limitent déjà le traitement préférentiel accordé aux entreprises publiques. À l’échelle mondiale, il serait probablement possible de s’entendre sur des principes généraux qui encadreraient le comportement international des entreprises publiques.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 3/5/2024 à 16:28

    BTP : une bonne tenue du secteur attendue cette année

    Anticipée comme bonne par les professionnels du BTP, l’année 2024 devrait confirmer un bon trend dans les mois à venir. Au premier trimestre déjà, l’encours des crédits bancaires au secteur du BTP bondissait de 16% à 96,6 MMDH. Les ventes de ciment à fin avril, elles, progressaient de 3,5% par rapport à l’année précédente.
  • | Le 3/5/2024 à 9:08

    Forte reprise de la consommation de ciment en avril

    Le mois d’avril a connu un sursaut de consommation de ciment. Depuis le début de l’année, les ventes de ciment ont progressé de 3,5% à 4,1 MT.
  • | Le 2/5/2024 à 15:20

    En mars, l'encours des crédits progresse de 69 MMDH sur 12 mois glissants

    L'encours global des crédits en mars a progressé de près de 19 MMDH d'un mois sur l'autre. Les créances en souffrance progressent de 4,8 MMDH sur une année glissante. L'encours des crédits bancaires concernant la branche d'activité du BTP a fortement progressé de 16% à 96,6 MMDH au premier trimestre. Une hausse notable qui provient de la hausse des mises en chantiers des grands projets d'infrastructures.
  • | Le 2/5/2024 à 13:03

    La barre des 400 MMDH de cash en circulation a été franchie en mars (BAM)

    Le cash en circulation a atteint les 400 MMDH en mars 2024. En un mois, il a progressé de plus de 5 MMDH et de plus de 37 MMDH sur 12 mois glissants. Les dépôts bancaires progressent également en mars. En 12 mois, ils ont augmenté de près de 50 MMDH pour atteindre 1.177 MMDH.
  • | Le 2/5/2024 à 10:49

    Baisse de 5,1% des recettes touristiques à fin mars

    Les dépenses de voyages progressent bien plus fortement que les recettes à fin mars. Le solde de voyages recule de 17,6% à fin mars à 16 MMDH.
  • | Le 1/5/2024 à 16:30

    Inetum Maroc se renforce : “Il y a les talents, les conditions et la taille critique pour le faire” (PDG)

    Le géant des services numériques a annoncé vouloir tripler ses effecifs au Maroc d'ici 2027. Le PDG du groupe revient pour Médias24 sur les raisons de ce choix stratégique et sur l'évolution de l'activité du groupe depuis 20 ans d'implantation dans le royaume. Base offshore réputée dans l'Hexagone, le Maroc devient également de plus en plus attractif avec un marché local en fort développement. Entretien.