A la Bourse de Casablanca, 160 milliards de DH se sont évaporés en 2 semaines !
La capitalisation boursière du marché casablancais s'est effondrée de 26% depuis l'apparition du premier cas de Coronavirus au Maroc. Toutes les grandes valeurs ont fondu. La tendance est similaire ailleurs dans le monde. Ce qui rappelle que les valorisations des marchés reposent beaucoup sur la psychologie.
Entre le vendredi 28 février, soit la dernière séance de cotation avant l'apparition lundi 2 mars du premier cas de Coronavirus au Maroc, et ce mercredi 18 mars, la capitalisation boursière du marché casablancais est passée de 630 milliards de DH à 467 milliards. Une chute de près de 26% ! Plus de 160 milliards de DH se sont évaporés en un peu plus de 2 semaines.
Les 25 grandes et moyennes capitalisations qui représentent 95% de valeur globale du marché ont chuté : Attijariwafa bank, Maroc Telecom, LafargeHolcim, BCP, BMCE Bank, Ciments du Maroc, Cosumar...
Une chute qui n'a aucune explication économique. Les fondamentaux des sociétés cotées, surtout les grosses capitalisations, n'ont pas de subit de changements. Les résultats de l'année 2019 qui sont en cours de publication sont jusqu'à aujourd'hui conformes aux prévisions des analystes.
On peut dire que ces résultats étaient déjà intégrés dans les cours. Mais même en ce qui concerne 2020, année qui sera marquée par une récession économique due à l'impact de la pandémie du Coronavirus, toutes les sociétés cotées ne subiront pas un impact, et celles qui seront affectées ne devraient pas connaitre une dégradation de leur rentabilité de la même ampleur que la chute actuelle du marché.
Selon une récente étude d'Attijari Global Research, publiée après l'éclatement de la crise du Coronavirus, les grandes capitalisations devraient enregistrer une croissance bénéficiaire de 5,7% en 2020. Et selon une autre étude de CFG Bank, sur 23 grosses capitalisations analysées, seules 2 devraient subir un impact élevé : Risma et Marsa Maroc. Certaines comme Maroc Telecom et Cosumar font face à un risque très faible. Et pourtant leurs cours ont dégringolé en bourse.
En fait, cet effondrement qui rappelle la crise de 2008 confirme encore une fois que la valorisation du marché repose beaucoup sur la psychologie des investisseurs et leur degré de confiance. Une capitalisation de 600 milliards de DH ne veut absolument pas dire que les valeurs de la cote valent réellement ce montant. C'est plus un reflet de ce que les investisseurs pensent de l'avenir.
Et l'avenir est pour l'instant sombre aux yeux des investisseurs, surtout les personnes physiques qui paniquent à cause du Coronavirus et qui cèdent en masse leurs parts de fonds de placement. Bien entendu, les initiés et les institutionnels se positionnent de l'autre côté et achètent à bas prix car convaincus que le marché finira par reprendre.
Mais ce n'est pas propre au Maroc. La tendance est similaire dans les bourses mondiales. Une dizaine de milliers de milliards de dollars de capitalisation boursière est partie en fumée.
Selon les données publiées par Bloomberg, les bourses américaines ont perdu plus de 30% de leur capitalisation boursière en un mois.
Les marchés de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique affichent des pertes oscillant entre 31 et 37%.
Selon lesechos.fr, depuis leur dernier pic, peu avant fin février, les marchés européens ont effacé plus de 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit plus que la totalité de l'économie allemande.
Pour sa part, la chute des bourses asiatiques se situe entre 10 et 30%.
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