Coronavirus: les annonces de Jouahri très attendues par les milieux d'affaires
Bank Al-Maghrib tient ce mardi 17 mars 2020 son conseil trimestriel qui sera un conseil pas comme les autres. La Banque peut agir sur ses leviers mais aussi proposer des actions au gouvernement. Les attentes du monde économique sont fortes compte tenu des ravages du Coronavirus.
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Rédaction Médias24
Le 17 mars 2020 à 6h48
Modifié 11 avril 2021 à 2h45Bank Al-Maghrib tient ce mardi 17 mars 2020 son conseil trimestriel qui sera un conseil pas comme les autres. La Banque peut agir sur ses leviers mais aussi proposer des actions au gouvernement. Les attentes du monde économique sont fortes compte tenu des ravages du Coronavirus.
En raison des circonstances nées de la pandémie de covid-19, la traditionnelle conférence de presse du gouverneur de la banque centrale sera remplacée par une intervention en streaming.
Surtout, il y a une forte attente dans les milieux économiques et au sein de l’opinion publique. Le monde économique voit l’inquiétude monter et le gouvernement n’a annoncé lundi, que deux petites mesures contre les difficultés économiques, formulées d’ailleurs d’une manière tellement vague que l’on ne sait même pas si elles ont une réelle consistance. Le communiqué diffusé lundi après-midi fait en effet état de mesures sur les cotisations sociales et les crédits bancaires “au cas par cas“. Une expression rebutante qui évoque une montagne de paperasses et des formalités bureaucratiques.
Abdellatif Jouahri dispose d’une forte crédibilité et d’une grande autorité morale. Il ne manie pas la langue de bois, et lorsqu’il parle, on l’écoute.
Jouahri dispose de plusieurs leviers : ceux de la Banque centrale et ceux relatifs à sa position dans le système économique financier marocain. Bank Al-Maghrib est conseiller du gouvernement. Il peut suggérer, appeler à adopter des mesures plus fortes.
Dans le microcosme économique, on rappelle quelques priorités qui semblent oubliées par le gouvernement :
-garantir la survie des entreprises et la préservation des emplois
-assurer les liquidités et pas seulement en monnaie fiduciaire (ce qui est déjà fait).
-faciliter l'accès au financement bancaire : baisse des taux, des exigences en garanties et en fonds propres, refinancement...
-Freiner l'effondrement de la bourse : décréter une suspension de la cotation ou appeler à cesser les ventes massives.
Dans la forme et dans le fond, l’intervention de Jouahri sera très attendue. C’est un moment de responsabilité, un moment grave. Verrons-nous le Jouahri des grands jours ?
Les impôts ou les salaires, il faut choisir
Au cours des derniers jours, la baisse de l’activité est perceptible à tous les niveaux d’une économie déjà lourdement affectée par la sécheresse visible. Le coronavirus et les mesures de restriction, qui sont légitimes, ont aggravé la situation.
Les paiements inter-entreprises se sont ralenties, et presqu’arrêtées. Les grandes entreprises ne donnent pas forcément le bon exemple. Le président d’une grande institution de Casablanca a donné pour instruction d’arrêter tous les paiements. Les premières victimes sont les TPME évidemment. Des entreprises ayant pignon sur rue ont refusé d’honorer des factures largement échues, alors que leurs services avaient déjà préparé les paiements. Un comportement indécent qui se transmet de proche en proche. Des commandes sont annulées ou reportées. La grande majorité du tissu économique vit dans l’inquiétude.
Dans ces conditions, et dans l’immédiat, au moins 3 catégories de mesures s’imposent, car il faut préserver l’emploi :
-le moratoire sur le paiement des impôts. Il s’agit de repousser des échéances, notamment du 31 mars et d’arrêter les contrôles et les ATD comme l’a demandé à juste titre la CGEM. Il faut que les entreprises en difficulté paient les salaires en priorité.
-le moratoire sur les cotisations sociales.
-le moratoire sur les échéances de crédit bancaire.
Dans certains secteurs comme le tourisme ou le transport aérien, le quasi-arrêt d’activité est imputable à une décision étatique d’annuler les liaisons aériennes. Une décision certes légitime. Mais cela reste un cas de force majeure, prévu d’ailleurs dans le Dahir des obligations et contrats. Un président d’association professionnelle qui se déclare “très déçu“ par les décisions du comité de veille annoncées lundi, estime que la CNSS doit prendre en charge les salaires des employés mis au chômage technique comme dans le cas d’un arrêt maladie.
Une dirigeante d’entreprise dans le domaine du conseil s’exclame : “Nous allons échapper à l’épidémie mais pas à la faillite“.
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Le 17 mars 2020 à 6h48
Modifié 11 avril 2021 à 2h45