Bourse: Après l'affaire IAM, “toutes les anticipations sont suspendues pour le moment”, selon un analyste

Sara Hanafi | Le 10/2/2020 à 15:14

Alors que les entreprises cotées s’apprêtent à publier leurs résultats annuels pour l’année 2019, les anticipations des opérateurs du marché quant à l’évolution de la capacité bénéficiaire de la place casablancaise sont perplexes.

La capacité bénéficiaire des sociétés cotées avait dégringolée en 2018, à 31,4 milliards de dirhams contre 33,9 milliards de dirhams en 2017.

Les analystes financiers s'attendaient en conséquence à une reprise de cette capacité en 2019 notamment grâce à la non-récurrence d'éléments ayant marqué l'année 2018, à savoir les contrôles fiscaux survenus massivement et les effets du boycott des entreprises agroalimentaires.

Parmi les prévisions partagées, celles de BMCE Capital dont les équipes tablaient sur une croissance de 4,1% des bénéfices de la cote, et celles d'Attijari Global Research qui annonçaint que la masse bénéficiaire devrait renouer avec une croissance normative de 5,8% en moyenne annuelle sur la période 2019-2020.

Cela étant, avec les derniers aléas subis par d’importantes capitalisations du marché boursier casablancais, les analystes sont perplexes.

"Toutes les prévisions sont suspendues pour le moment, en attendant de voir comment le dossier Maroc Telecom va se dénouer", indique un analyste de la place à LeBoursier, en ajoutant que son équipe tablait sur une croissance de la capacité bénéficiaire de 3,8% en 2019.

Il faut dire que le dénouement du dossier de l’opérateur historique des télécoms, à qui le régulateur du secteur a infligé une amende qui peut aller jusqu’à 3,3 milliards de dirhams, soit plus de 50% de ses bénéfices, pèse lourd sur la cote. Cette sanction qui pourrait impacter les bénéfices 2019 si Maroc Telecom choisit de provisionner une partie du montant de l'amende en 2019, étant donné que la clôture des comptes n'a pas encore eu lieu.

L'impact de la sanction infligée à IAM sur la capacité bénéficiaire de la cote dépend également du montant final qui sera convenu entre l'opérateur et le régulateur. D'une amende de 3,3 milliards de dirhams qui correspond à 10% du chiffre d’affaires moyen sur la période 2013-2018 (depuis l’apparition des soupçons des pratiques anticoncurrentielles), ce montant peut baisser jusqu'à 850 millions de dirhams, selon BMCE Capital Research.

La filiale de BMCE BoA expliquait dans une note de recherche que le calcul théorique de l’amende semble disproportionné, étant donné que les pratiques litigieuses ne concernent que le marché du fixe et des accès internet haut débit domestique qui culmine en moyenne à 8,5 milliards de dirhams de revenus dudit segment sur la période 2013-2018.

"Sur cette base, IAM pourrait contester la sanction de l’ANRT de 3,3 milliards de dirhams, qui devrait a priori s’établir à près de 850 millions de dirhams", a indiqué BKR, qui présente différents scénarios de dénouement de l'affaire Maroc Telecom. Notons que Maroc Telecom a déposé un recours en appel de la décision de l'ANRT.

Aucune visibilité pour le MASI non plus

D'une autre part, notre interlocuteur indique que le manque de visibilité entourant la masse bénéficiaire de la cote ne permet pas de déterminer si le newsflow qui arrivera prochainement permettra de compenser la baisse du MASI, engendrée justement par l'affaire IAM.

"Il y a aussi le dossier des pétroliers qui pèse sur la seule valeur cotée du secteur, à savoir Total Maroc", a-t-il ajouté. Notre interlocuteur fait référence à la procédure du Conseil de la concurrence relative à l’existence de pratiques anticoncurrentielles sur le marché des hydrocarbures.Une donne que le marché suit avec appréhension et qui risque de peser fort également sur la performance du MASI.

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