Capital Investissement. Karim Hajji: “Très peu d’IPO viennent du Private Equity”

M. Ett. | Le 5/2/2020 à 15:53

Intervenant lors de la conférence annuelle du capital investissement, organisée par l’Association marocaine AMIC, Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca a souligné que les sorties de fonds d’investissement se font de moins en moins à travers la bourse à cause, entre autres, du problème de liquidité dont souffrent la majorité des bourses africaines.

Pour la 9ème édition de la Conférence Annuelle du Capital Investissement (CACI) de l’Association Marocaine du Capital Investissement (AMIC), qui s’est tenue ce mercredi 05 février 2020 à Casablanca, et qui coïncide avec les 20 ans de l’AMIC, plusieurs intervenants experts du marché ont pu aborder une variété de thèmes dont le capital investissement en Afrique, la transmission et l’accompagnement de start-up à succès.

Intervenant lors de du panel traitant le capital investissement en Afrique, Michelle Essome, directrice générale de l'African Private Equity & Venture Capital Association, a souligné qu’en Afrique, les sorties de fonds ne se font pas assez souvent en passant par la bourse. "On aurait aimé avoir des sorties qui se réalisent davantage à travers des IPO [Initial public offering, ndlr]. On a un vrai problème d’orientation vers la bourse", a-t-elle déclaré.

Cette remarque a lancé le débat autour des contraintes liées à la sortie des fonds d’investissement à travers une introduction en bourse.
Est-ce qu’il y a un avantage supplémentaire pour passer en Trade sale (ou cession industrielle) plutôt qu'en IPO ? Telle est la question qui a été posée.

Face à cette question, Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca a déclaré : "durant ces dix dernières années, on a observé qu’il y a très peu d’IPO qui viennent du Private Equity. Les raisons sont multiples. Ce n’est pas forcément une question de valorisation de la bourse. La Bourse de Casablanca est la mieux valorisée en Afrique. Elle est valorisée à pratiquement 20 fois le résultat de 2019. Elle est plutôt attractive".

"Il y a un problème de liquidité qui est prévalant dans toute l’Afrique, à l’exception de l’Afrique du sud".

Le deuxième facteur qui explique le manque d’orientation vers la bourse pour effectuer une sortie est "la réglementation", comme l’a souligné Karim Hajji en expliquant que "la baisse des IPO n’est pas un phénomène spécifique à l’Afrique, c’est un cas mondial. Le seul continent qui a vu un développement des IPO qui résultent en grande partie des Private equity, c’est l’Asie". 

"La bourse de New York a vu une baisse de la moitié des IPO en l’espace de 15 ans. Les sorties de bourse sont beaucoup plus importantes que les IPO. Cela est principalement lié à l’évolution de la réglementation après la crise de 2008. En même temps, on a vu un développement d’une manière spectaculaire des montants levés en Private Equity. Ils ont atteint pratiquement le tiers de la capitalisation boursière mondiale", ajoute-t-il. 

Et d‘expliquer : "c’est plus facile de réaliser un grand deal en Private equity que d’acquérir une grosse position à la bourse. En Private Equity, il y a moins de contraintes".

"Cela explique le fait que la bourse perd petit à petit son attrait vis-à-vis des investisseurs", souligne-t-il.

"A la Bourse de Casablanca, on essaie depuis une dizaine d’année d’attirer les entreprises", indique-t-il. 

Toutefois, "la plupart des entreprises ne sont pas prêtes en terme de stratégie de développement, d’organisation, etc. Il y a beaucoup d’éléments qui font que les entreprises marocaines ne sont pas prêtes à s’introduire en bourse". 

Face à cela, la Bourse de Casablanca espère, à travers son programme Elite, changer la donne. "On a lancé le programme Elite pour accompagner les entreprises, notamment les PME, à aller vers le marché des capitaux et s’introduire en bourse", continue Karim Hajji.

Ainsi, "avec le programme Elite, on a actuellement 3 entreprises qui ont des investisseurs en Private equity dans leur tour de table, 5 sont en train d’étudier l’ouverture de leur capital au fonds d'investissement et 2 autres entreprises dont les fonds d’investissement actionnaires pensent sortir du capital en réalisant une introduction en bourse", conclut-il. 

>>> Lire aussi : Capital Investissement : Voici les conseils du président de l’AMIC

Voici la transmission Live de la conférence de l’AMIC par LeBoursier :

 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 3/5/2024 à 16:28

    BTP : une bonne tenue du secteur attendue cette année

    Anticipée comme bonne par les professionnels du BTP, l’année 2024 devrait confirmer un bon trend dans les mois à venir. Au premier trimestre déjà, l’encours des crédits bancaires au secteur du BTP bondissait de 16% à 96,6 MMDH. Les ventes de ciment à fin avril, elles, progressaient de 3,5% par rapport à l’année précédente.
  • | Le 3/5/2024 à 9:08

    Forte reprise de la consommation de ciment en avril

    Le mois d’avril a connu un sursaut de consommation de ciment. Depuis le début de l’année, les ventes de ciment ont progressé de 3,5% à 4,1 MT.
  • | Le 2/5/2024 à 15:20

    En mars, l'encours des crédits progresse de 69 MMDH sur 12 mois glissants

    L'encours global des crédits en mars a progressé de près de 19 MMDH d'un mois sur l'autre. Les créances en souffrance progressent de 4,8 MMDH sur une année glissante. L'encours des crédits bancaires concernant la branche d'activité du BTP a fortement progressé de 16% à 96,6 MMDH au premier trimestre. Une hausse notable qui provient de la hausse des mises en chantiers des grands projets d'infrastructures.
  • | Le 2/5/2024 à 13:03

    La barre des 400 MMDH de cash en circulation a été franchie en mars (BAM)

    Le cash en circulation a atteint les 400 MMDH en mars 2024. En un mois, il a progressé de plus de 5 MMDH et de plus de 37 MMDH sur 12 mois glissants. Les dépôts bancaires progressent également en mars. En 12 mois, ils ont augmenté de près de 50 MMDH pour atteindre 1.177 MMDH.
  • | Le 2/5/2024 à 10:49

    Baisse de 5,1% des recettes touristiques à fin mars

    Les dépenses de voyages progressent bien plus fortement que les recettes à fin mars. Le solde de voyages recule de 17,6% à fin mars à 16 MMDH.
  • | Le 1/5/2024 à 16:30

    Inetum Maroc se renforce : “Il y a les talents, les conditions et la taille critique pour le faire” (PDG)

    Le géant des services numériques a annoncé vouloir tripler ses effecifs au Maroc d'ici 2027. Le PDG du groupe revient pour Médias24 sur les raisons de ce choix stratégique et sur l'évolution de l'activité du groupe depuis 20 ans d'implantation dans le royaume. Base offshore réputée dans l'Hexagone, le Maroc devient également de plus en plus attractif avec un marché local en fort développement. Entretien.