Bourse. Le marché fera 0% à fin 2019, dans le meilleur scénario
C'est mieux que les -8% de l'année 2018, mais on aurait préféré une croissance solide et saine tant espérée pour le marché boursier marocain. Cette anticipation de quasi-stagnation est due à la baisse des résultats semestriels des émetteurs, combinée à la persistance du manque de visibilité autour de l'économie.
Alors que le marché boursier casablancais était déjà frileux, la publication des résultats semestriels des sociétés cotées vient visiblement le plomber encore plus ; ces résultats traduisant une capacité bénéficiaire en baisse de 4%. "Une grande déception", selon divers connaisseurs du marché qui voient en la stagnation du marché à 0% le meilleur des scénarios pour la fin de cette année.
Il y a à peine deux semaines, la variation en year-to-date (depuis le 31 décembre 2018) du MASI dépassait les 2%. Celle-ci affiche aujourd’hui, à la clôture de la séance boursière, 1,16%, gage de la réception négative par les investisseurs en bourse d’un newsflow décevant de la part des émetteurs cotés.
"La plupart des sociétés cotées affichent des résultats en baisse ou en stagnation", commente un analyste, en précisant que cette tendance touche des secteurs importants de la cote.
"Le secteur bancaire est resté quasiment stable et a vu son coût du risque augmenter, alors que celui des mines subit la volatilité des cours de métaux, et que l’immobilier est en marasme depuis longtemps", ajoute-t-il.
Le secteur bancaire enregistre en effet une petite progression de 3% de ses bénéfices, alors que les bénéfices du secteur minier ont reculé de 101% et ceux de l'immobilier de 10%.
Notre interlocuteur indique que certains secteurs se démarquent par leur résilience, notamment le secteur monétique avec des valeurs comme HPS ou M2M, ainsi que d’autres valeurs technologiques comme Disway ou Microdata qui tirent leur épingle du jeu par rapport à l’activité globale.
Au-delà des performances financières des sociétés cotées, d’autres éléments plombent actuellement la cote casablancaise, notamment la conjoncture économique marquée par un manque de visibilité et un pessimisme flagrants.
"Il y a un vrai pessimisme flagrant chez les opérateurs économiques, et les perspectives de ceux-ci ne sont pas claires" souligne notre interlocuteur.
En effet, certains opérateurs économiques guettent l’issue d’un remaniement gouvernemental annoncé par le Roi, alors que d’autres, plus pessimistes, attendent plutôt les prochaines élections et une nouvelle majorité gouvernementale qui insufflera une véritable dynamique à l’économie.
Il faut dire que ce changement est très attendu, surtout que l’activité économique tourne au ralenti depuis quelques années et que d’aucuns blâment le gouvernement pour ce fait.
Par ailleurs, d'autres surveillent les différentes nouveautés qu’apportera la loi de Finances de 2020. Ces milieux espèrent surtout une reconduction des incitations fiscales au secteur immobilier; et de nouvelles incitations pas forcément destinées au logement social comme celles qui arrivent à échéance en 2020, mais d’autres mesures qui permettraient une relance tant attendue du secteur.
"Avec peut-être l’augmentation de capital prévue par Addoha, le secteur immobilier ne pourra repartir à la hausse qu’avec ce genre d’initiative", ajoute notre interlocuteur.
Celui-ci estime qu'il reste quelques valeurs à surveiller, notamment Attijariwafa bank ou Maroc Telecom, qui "reste une valeur sûre en termes de rendement et de rentabilité". Notre interlocuteur estime que celle-ci a tiré le marché à la hausse cette année et que très probablement, elle continuera de le faire.
Cela étant, la première capitalisation de la place ne pourra pas à elle seule "sauver l'année" en quelque sorte, qui sauf événement majeur, se terminera très probablement selon diverses anticipations sur un 0% ou un peu plus, contre -8% à fin 2018.
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