Les immobilières toujours en berne en bourse, l'avenir du secteur demeure méconnu
L'indice boursier des immobilières cotées affiche l'une des régressions les plus importantes de la place. Et face au manque de visibilité entourant le secteur, les analystes demeurent perplexes quant à son avenir et quant aux opportunités d'investissement y afférentes.
A l’heure où le marché boursier dans sa globalité s'enfonce dans un attentisme persistant, les valeurs immobilières sombrent pour leur part dans une dégringolade qui n’a pas l’air de se stabiliser, devant la persistance d'une conjoncture sectorielle morose.
L’indice "Participation et promotion immobilières", qui regroupe les trois promoteurs immobiliers cotés, à savoir Addoha, Alliances Développement Immobilier et Résidences Dar Saada, affiche une baisse en year-to-date (depuis le 31 décembre 2018) de 31,68%, soit l’une des plus importantes variations à la baisse de la cote casablancaise.
La dégringolade de l'indice en question est tirée principalement par Addoha, qui perd -44,24% de sa valeur depuis fin 2018. La valeur s’échange depuis juin dernier souvent sous la barre des 10 dirhams, marquant un niveau bas historique pour le promoteur immobilier.
Il faut dire que le marché n'a pas été convaincu par la décision d'Addoha de ne pas distribuer de dividendes en 2019 et, plus récemment, par ses indicateurs semestriels qui révèlent une baisse du chiffre d'affaires du groupe à près de 2 milliards de dirhams contre 2,6 milliards de dirhams une année auparavant. Une évolution qui, selon la compagnie, devrait impacter le résultat net.
Addoha s'attend toutefois à ce que le chiffre d'affaires de 2019 se maintienne à un niveau proche de celui de 2018, et ce compte tenu de son planning de production annuel. Une annonce qui n'a néanmoins pas suffi à faire remonter même légèrement le cours de la valeur.
Pour ce qui est de Résidences Dar Saada, celle-ci affiche une variation YTD de -15,66%. La valeur a toutefois pu effacer une partie des pertes de son cours qui a atteint un minimum de 66,4 dirhams en juillet dernier, alors qu'elle clôture la séance de ce 18 septembre à 83,5 dirhams.
La valeur a pris près de 10% le 30 août dernier, alors qu'elle publiait des indicateurs semestriels encourageants, avec un chiffre d'affaires en progression de 50% au premier semestre. RDS revendique une diversification de son offre et une organisation efficace de sa force de vente, malgré le contexte baissier de l'activité immobilière.
D'une autre part, c'est Alliances qui affiche l'évolution annuelle la moins mauvaise du lot (-12,09%). La société de Alami Lazraq, qui affichait des résultats annuels en progression à fin 2018 et annonçait même un retour à la distribution des dividendes dès 2020, n'a toutefois pas publié d'indicateurs trimestriels, bien que la nouvelle réglementation de l'AMMC le requiert.
Il faut dire déjà qu'ADI est une valeur controversée et ne fait même pas partie du périmètre d'analyse de nombre de sociétés de bourse, qui trouvent que la compagnie ne livre pas assez d'informations vérifiées pour élaborer des business plans crédibles.
Ce constat se confirme actuellement pour l'ensemble du secteur de l'immobilier coté, surtout face à l'incertitude de la reconduction des mesures fiscales incitatives relatives au logement social, qui prennent fin le 1er janvier 2020. A cela s'ajoute l'essouflemment de la demande en logements.
Face à ce manque de données, les analystes se retrouvent perplexes. Et avec des cours bas des valeurs précitées, ils n'arrivent pas à estimer s'il faut en profiter et se positionner à l'achat sur le secteur. En bourse, celui-ci demeure en quelque sorte en suspens, en attente davantage de visibilité.
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