Les OPCVM pour résister à la morosité du marché boursier
Miser sur plusieurs valeurs, attendre une hypothétique reprise… Face à la forte baisse du marché, les décisions d’investissement en bourse deviennent compliquées. Les OPCVM, avec leurs différentes classes, peuvent constituer une alternative intéressante pour ceux qui souhaitent rester présents en bourse ou diversifier leurs placements.
"Le marché actions traverse actuellement une mauvaise passe", tel fut le premier commentaire de Mouhammed Mariane, Directeur chez la société de gestion Marogest, sollicité par LeBoursier au sujet de la baisse du marché.
En effet, l’indice principal de la cote, le MASI, s’est déprécié de 8,61%, en variation annuelle, revenant à 11.322,00 points à la clôture de la séance du jeudi 19 juillet 2018.
>>Lire aussi: L'atonie s'accentue à la Bourse de Casablanca
Comment se comporter face à cette baisse ? Faut-il continuer à investir en bourse ? Si oui, serait-il préférable de passer par les OPCVM ?
Pour M. Mariane, "les OPCVM offrent un double avantage. Le premier est sur une gestion diversifiée: plutôt que d’acheter une action ou deux et subir pleinement la volatilité des titres, il est préférable de détenir un portefeuille à travers les OPCVM qui sera assez complet et diversifié, ce qui permettra d’avoir une performance conforme à l’évolution du marché".
Il donne l'exemple de quelqu’un qui aurait acheté Managem au cours de 1.500 DH. Après la publication du profit warning de SMI durant la semaine dernière, le cours de cette compagnie minière a baissé à environ 1.100 DH. Cela fait une dépréciation d'à peu près 30% en quelques jours.
>> Lire aussi: Le cours de Managem plonge après la publication du profit warning de la SMI
"La baisse de Managem en l’espace d’une semaine intervient au moment où le marché n’a reculé au maximum que de 2% sur la même période", commente-t-il en estimant que "la diversification en bourse reste très importante".
Et d’ajouter: "Les OPCVM permettent également de se dédouaner du problème de la liquidité du marché".
Il s’explique: "Quand on achète des actions directement sur le marché boursier, on risque de rencontrer un problème de liquidité par la suite ; on aura du mal à les vendre rapidement. Par contre, quand on réalise un placement dans un OPCVM, on remplit notre bulletin de rachat le jour où on souhaite disposer de notre argent et le tour est joué".
Cette logique est valable pour toutes les catégories des OPCVM.
"Ce n’est pas pour rien que les investisseurs optent de plus en plus pour ce moyen de placement qui permet de bénéficier de ce double avantage", estime-t-il.
La preuve ? L’actif géré par les OPCVM dépasse aujourd’hui les 400 milliards de DH, c’est un ''chiffre phénoménal'' qui représente presque 40% du PIB, d’après notre source.
Quelles alternatives aux actions ?
S’agissant des alternatives qui s’offrent dans le contexte baissier du marché des actions, "il y a moyen diversifier à travers les OPCVM Diversifiés, qui permettent de mettre le pied dans le marché actions sans pour autant être complétement exposé au risque", affirme M. Mariane.
Et de continuer: "Ceux-ci offrent un risque inférieur à celui de l’exposition globale sur le marché des actions. C’est une bonne alternative pour les investisseurs qui croient encore en une reprise du marché actions mais qui ne veulent pas mettre tous les œufs dans le même panier".
Par ailleurs, "pour les investisseurs sui sont averses au risque et qui souhaiteraient attendre que les choses se clarifient avant de faire leur come-back sur le marché actions, ils peuvent opter pour d’autres placement tel que les obligations MLT ; les obligations court-terme voire le marché monétaire. Ce sont des classes d’OPCVM qui offrent, certes, un potentiel de rémunération inférieur à celui des actions sur le long terme, mais en même temps le risque associé à ces placements est nettement inférieur à celui du placement en actions".
Quelles valeurs à acheter ou à éviter ?
Pour ceux qui souhaitent rester directement sur le marché, quelles valeurs acheter ou à éviter ? La réponse à cette question est délicate.
"Il faut raisonner valeur par valeur. Il y a des valeurs qui ont beaucoup chuté rien que parce que le marché a baissé", pense notre spécialiste.
M. Mariane recommande aux investisseurs d' "être sélectifs dans le portefeuille de titres dont ils disposent", tout en se focalisant sur "les fondamentaux des valeurs".
Et de préciser : "Il faut voir aussi si ces valeurs sont correctement valorisées sur le marché. Ce sont ces facteurs qui devraient éclairer les investisseurs lors des prises de décisions dans le contexte actuel".
En somme, "on est conditionné par pas mal d’événements à venir". Ceci-dit, il est difficile de se prononcer sur les valeurs et de les recommander à l’achat ou à la vente.
Le cas SMI avec son profit warning vient appuyer ce constat. D’après notre source : "personne ne s’y attendait. Même les brokers qui suivaient de près cette valeur ont été pris au dépourvu. C’est pour cela qu’il serait imprudent de se prononcer à l’aube de la publication des résultats semestriels".
Certes, "la tendance qui règne actuellement sur le marché actions est baissière, mais il faut garder en tête que le marché a souvent une mémoire courte. On a enchaîné cinq semaines de baisse d’affilé, peut être avec un ou deux grands catalyseurs la donne va changer".
Actuellement, le terrain est "marécageux". "Personne n’a une grande visibilité par rapport à l’évolution future du marché. Les investisseurs sont en mode attentiste. Ils suivent attentivement le marché", commente-t-il.
En gros, "ils attendent deux évènements majeurs: l’impact de l’application de l’IFRS 9 sur les banques de la place et la publication des résultats financiers des sociétés de la cote pour le premier semestre 2018", conclut notre source.
>> Lire aussi: Dans une bourse en baisse, quelles valeurs acheter ou à éviter?
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!