Bourse. Le consensus du marché prévoit une fin d'année au vert

E.M.B | Le 4/12/2017 à 14:54

Le marché boursier casablancais devrait achever un deuxième exercice consécutif dans le vert, après le bel exploit réalisé en 2016. C’est, en tout cas, le consensus des différents intervenants du marché même s’il n’y a pas un accord parfait concernant le niveau de la hausse. 

Selon les professionnels du marché financier, la fin d’année sera certainement positive sauf accident exceptionnel et inattendu.

Deux principaux raisonnements et pronostics surgissent en cette période de fin d’année. LeBoursier a pris contact avec quelques gérants de portefeuilles, des analystes et des institutionnels pour avoir une idée sur la tendance vers laquelle le marché se dirige en ce mois de décembre.

Une fin d’année plus calme que son début

"Le quatrième trimestre sera dans la continuité de ce que nous avons connu durant cette année, mais nous prévoyons une légère décélération en comparaison avec les trois trimestres précédents et particulièrement avec les premiers mois", précise l’un des acteurs du marché en ce début du mois de décembre.

Avant de poursuivre: "Nous prévoyons que le Masi prendra 5% de hausse pour le quatrième trimestre et le marché devrait finir l’année entre 7% et 9% de progression en comparaison avec son niveau en fin d’année".

Il faut dire que la fin d’année, comme chaque exercice, est généralement marquée par deux principaux événements. Les résultats trimestriels publiés par les plus grandes capitalisations, et notamment les bancaires, interviennent avant la fin du mois de novembre. Ensuite, les opérations stratégiques, appelées communément les "allers-retours", qui se multiplient en cette période.

Généralement, les gérants de portefeuilles font en sorte de rééquilibrer leurs bilans avant la fin de l’année. Autrement dit, ils procèdent à des reclassements qui font éviter le portefeuille des baisses sèches, mais permettent aussi de mettre à jour en quelques sortes les valorisations. Bref, de "piloter les résultats de fin d'année".

"Cette opération n’a rien d’illégale, et grâce à elle nos portefeuilles sont, plus ou moins, à jour au 31 décembre. Nous essayons de rester le plus raisonnable possible pour ne pas nous attaquer au potentiel de l’année prochaine et peut-être même créer une bulle comme ce qui s’est passé en début d’année", nous explique un gérant de portefeuille, légèrement gêné par la question.

En tout cas, ce qui est certain, c’est que mécaniquement le nombre important de ces opérations peut très bien donner un coup de pouce aux différents indices de la place. Selon le gérant de portefeuille questionné, cette situation est effectivement probable.

"Pour ne pas influer sur les indices et les cours, nous étalons ces opérations sur une période plus longue. Cette approche fait que les courbes à la hausse sont plus lisses et il est conseillé de laisser le marché s’auto-corriger sur les dernières semaines", précise notre interlocuteur. D’ailleurs, selon d’autres intervenants, l’ensemble des gérants de portefeuille ont déjà clôturé la plupart de leurs opérations stratégiques, ou presque. Sur les statistiques de la BVC, on voit bien que des mouvements importants ont été effectués ces dernières semaines. 

Un autre son de cloche

Il faut dire aussi que quelques acteurs du marché ne partagent pas la même vision, notamment pour la hausse du Masi. Un analyste indépendant trouve illogique que l’année boursière se termine sur une très bonne note. 

"Selon ce que nous avons connu économiquement au cours de cet exercice, il n’est pas rationnel de voir une hausse importante du Masi. Nous avons eu une année très calme, dont une grande partie sans gouvernement. Il est donc plus logique de se retrouver avec une stagnation, pour une année qui n’a pas été très bonne pour l’ensemble des secteurs", estime notre analyste.

Pour ce dernier, les sociétés cotées ont connu une année économiquement difficile mais financièrement satisfaisante. Ce qui pourrait avoir un impact sur les performances de l’exercice prochain, toujours selon notre analyste.

Il semble aussi que le marché obligataire bénéficiera d’une fin d’année dans le vert. Même si les taux n’ont que légèrement repris ces dernières semaines, les investisseurs sont tentés par les revenus de ce marché. Cela dit, les intervenants du marché regrettent la faiblesse des actifs dans lesquels ils peuvent mettre leur argent. C’est d’ailleurs l’un des plus grands maux du marché financier marocain.

"Il faut vraiment penser sérieusement aux moyens qui doivent être mis en place pour dynamiser le marché. Nous allons commencer l’année 2018, alors que nous avons le sentiment que nous n’avons pas avancé", regrette cet analyste qui s’attend à quelques nouveautés pour le prochain exercice.
 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 28/11/2023 à 11:18

    Sanlam Maroc : OPA autorisée, reprise de la cotation ce mardi

    La cotation de Sanlam Maroc reprend ce mardi 28 novembre, suite à la décision de recevabilité du projet d’offre publique d’achat (OPA) obligatoire par l’Autorité marocaine des marchés de capitaux.
  • | Le 8/11/2023 à 13:53

    Le titre Timar suspendu à la Bourse de Casablanca après une offre publique de retrait obligatoire

    L’Autorité marocaine du marché des capitaux annonce qu'à la suite du franchissement du seuil de participation de 95% dans le capital de Timar, la société Financière Clasquin Euromed a déposé auprès de l’AMMC un projet d’offre publique de retrait obligatoire visant les actions Timar.
  • | Le 26/6/2023 à 18:47

    Voici ce que l’on sait sur les dividendes et rendements distribués au titre de l’année 2022

    Les premiers dividendes au titre de l'exercice 2022 ont commencé à être détachés. A date, voici ce que nous savons sur les dates de détachement, de paiement et les rendements affichés par les valeurs de la cote selon le cours de bourse arrêté à la fin de séance du 23 juin. Guide récapitulatif.
  • | Le 19/6/2023 à 15:46

    Alliances : mal valorisé, le titre dispose d'une bonne marge de progression (expert)

    Une opération sur le haut de bilan d'Alliances pourrait lui permettre de retrouver une capacité de distribution à ses actionnaires. Le groupe affiche des performances opérationnelles en bonne forme, et son cours en bourse se rapproche progressivement de sa valeur nominale de 100 dirhams. Le titre est mal valorisé par le marché, selon un expert de la place, et dispose d'un fort potentiel de croissance.
  • | Le 18/6/2023 à 15:27

    Hausse de la bourse : les investisseurs semblent anticiper de bonnes nouvelles au Conseil de Bank Al-Maghrib

    Le marché enregistre une bonne dynamique depuis quelques semaines, qui s'est accélérée ces derniers jours. À court terme, les détachements des dividendes au titre de 2022 attisent l'appétit de rendement des institutionnels et OPCVM. Les investisseurs jouent également la décision du Conseil de Bank Al-Maghrib. Les bonnes nouvelles du Trésor et la détente observée sur plusieurs maturités rassurent quant au contexte de hausse des taux.
  • | Le 7/6/2023 à 16:04

    Aradei Capital : les résultats au T1 conformes aux prévisions, effet de base positif attendu cette année

    Le groupe dispose d'une forte stratégie de développement et connaîtra cette année un bon effet de base, à la suite des livraisons effectuées en 2022. Cela porte notamment sur la contribution des loyers de plusieurs cliniques d'Akdital livrées l'an dernier, ainsi que l'immeuble Prism. Une amélioration des revenus et de la profitabilité est attendue cette année.