La BVC s'explique sur le réaménagement de sa grille tarifaire
Depuis quelques années, la bourse de Casablanca, en tant qu'institution, est sur une trajectoire de diversification de ses sources de revenus. Actuellement, 90% de son chiffre d’affaires proviennent encore des commissions de trading, qui dépendent des volumes relativement faibles de la BVC.
La Bourse des valeurs de Casablanca a récemment procédé au réaménagement de sa grille tarifaire (consultable ici). Un réaménagement qui modifie les commissions de séjour annuel des entreprises cotées, mais élargit également l’assiette des services facturés en y introduisant certaines opérations sur titres.
Ainsi, à partir du 1er janvier de l’année prochaine, les nouvelles commissions de séjour seront calculées sur la base de la capitalisation boursière annuelle moyenne des entreprises, au lieu d’être corrélées au capital social.
"C’est un réaménagement qui vise à rationaliser le système tarifaire de la BVC, tout en adoptant une tarification plus équitable", a indiqué Ahmed Arharbi, Directeur des opérations de marchés à la Bourse de Casablanca lors d'une conférence de presse tenue ce 30 novembre au siège de la BVC.
Il ajoute: "L’adoption de nouvelles tranches tarifaires permettra également aux PME de bénéficier d’une baisse significative sur les commissions de séjour".
Effectivement, les frais de séjour des PME passeront de 5.000 DH à 2.400 DH annuellement. La BVC ira ainsi chercher plus de revenus chez les grandes capitalisations, qui verront leurs commissions de séjour grimper jusqu’à 120.000 DH par an.
«Les frais de séjour baisseront ainsi de 60% pour les entreprises du deuxième et du troisième compartiments, tout en augmentant de 9% pour les grandes capitalisations», indique M.Arharbi.
Pour sa part, Karim Hajji, DG de la BVC, affirme que ces augmentations de tarifs, produit d’une réflexion entamée depuis plusieurs années et d’un benchmark avec 16 bourses de la région MENA et trois bourses africaines, demeurent minimes face aux commissions réclamées par d’autres places financières internationales.
Pour illustrer ses propos, Karim Hajji évoque l’exemple de Maroc Telecom, et compare les frais de séjour de celle-ci à la BVC aux frais exigés par… Euronext, la bourse parisienne: «A la BVC, Maroc Telecom qui est la plus grande capitalisation de la place, ne paiera que 120.000 DH comme frais de séjour annuellement. En France, elle paye 15.000 euros pour la double cotation. Pour une cotation unitaire, elle aurait payé 40.000 euros».
Ceci dit, les responsables de la BVC affirment que ces frais de séjour ne rapportent qu’un peu plus d’un million de dirhams à la place, soit 3,5% de ses revenus.
Selon nos interlocuteurs, 90% du chiffre d’affaires de la bourse proviennent encore des commissions de trading et des négociations, des commissions qui ne connaîtront aucun changement. Le bémol est que ces commissions dépendent des transactions effectuées et donc des volumes échangés sur la place, qui demeurent relativement faibles.
C’est pour cela que depuis quelques années, la bourse de Casablanca est une sur trajectoire de diversification de ses sources de revenus. Par exemple, les revenus de Market Data (flux d’informations de la place vendus à travers le monde) ont grimpé, en quelques années, de 750.000 DH à plus de 4 MDH actuellement. Le fameux programme Elite, en partenariat avec la London Stock Exchange, alimente également les cagnottes de la BVC.
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