Les assurances continuent de carburer en bourse. L’indice boursier du secteur affiche une progression de 17,83% depuis le 31/12 de l’année écoulée, porté par toutes les valeurs qui le composent à savoir les compagnies d’assurance (Atlanta, Wafa Assurance, Saham Assurance), ainsi que les courtiers (Afma et Agma Lahlou-Tazi).

Il faut dire que, globalement, l’activité des compagnies d’assurance continue de croître à un rythme honorable et ce depuis déjà quelques années.

En effet, les derniers chiffres de l’ACAPS, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, montrent que les primes émises par le secteur se sont élevées à 34,9 MMDH en 2016, soit une progression de 15,4% sur une année glissante.

La tendance s’est poursuivie en 2017 puisqu’au niveau des assureurs cotés, et rien qu’au premier semestre de l’année en cours, le chiffre d’affaires global  réalisé a dépassé les 9 MMDH, avec des progressions significatives au niveau de chaque compagnie.

A la BVC, ces chiffres suscitent l’engouement des investisseurs, et les titres des compagnies d’assurance ont le vent en poupe.

Atlanta, à titre d’exemple, a vu son cours croître de plus de 30% en year-to-date, bien que cette croissance se soit faite en dents de scie.

L’on remarque que le cours a légèrement entamé sa tendance haussière à partir de la mi-septembre, lorsque la compagnie d’assurance a publié des résultats semestriels 2017 forts encourageants: Atlanta affichait alors un résultat net consolidé de 191 MDH, en progression de 37,6% sur une année.

Ce n’est qu’à la mi-octobre que le cours est réellement parti à la hausse. Une date qui coïncide avec l’annonce du démarrage officiel des activités d’Atlanta en Côte d’Ivoire,  premier marché de la zone CIMA (Conférence inter-africaine des marchés d’assurance).

La valeur Saham Assurance a également suivi la tendance, pour prendre plus de 33% en YTD. L’entreprise a terminé le premier semestre de l’année en cours sur un résultat net de 255 MDH, soit une hausse de 7% par rapport à la même période une année auparavant.

Plus récemment, l’assureur a réalisé une plus-value de 7,8 MDH suite à une cession d’actions Label’Vie, franchissant ainsi à la baisse le seuil de 10% dans le capital de la société de grande distribution.

Pour sa part, le cours de Wafa Assurance a pris un peu plus que 9% en YTD, réalisant ainsi une progression moins significative que les cours d’Atlanta ou de Saham Assurance.  La valeur a par ailleurs oscillé entre la hausse et la baisse au cours de toute la période étudiée.

Pourtant, Wafa Assurance a terminé le premier semestre de l’année en cours sur un bénéfice net de 563 MDH, en progression de 9,7% par rapport à fin juin 2016. Par ailleurs, la filiale de la SNI et d’Attijariwafa Bank a distribué 50% de son résultat net 2016 en dividendes, soit 120 dirhams par action.

Ceci étant, il faut dire que l’adossement à une banque du calibre d’Attijari, octroie à Wafa Assurance une sorte d’avantage, notamment sur l’activité Vie et Capitalisation.

Mais alors que Wafa Assurance a vu son chiffre d’affaires Vie progresser de 27,1%, celui d’Atlanta ainsi que celui de Saham Assurance ont progressé de plus de 70%.

Une donnée à laquelle Ali Harraj, président directeur général de Wafa Assurance, avait répondu: "Les progressions enregistrées chez les confrères sont dues au fait que c’est une activité presque nouvelle chez eux".

En effet, ce sont les partenariats de bancassurance noués avec les banques (Crédit du Maroc pour Saham et CIH Bank pour Atlanta) qui ont fortement boosté les progressions du chiffre d’affaires en "Vie" des deux assureurs. 

Wafa Assurance continue toutefois à garder son leadership sur le segment Vie (28% de part de marché en 2016). Et avec un chiffre d’affaires Vie de 2,2 MMDH à fin juin 2017, (contre 229 MDH pour Atlanta et 335 MDH pour Saham), Wafa Assurance est encore dans une position confortable.

Mais l’on se demande si la donne n’est pas prête à changer, eu égard à la course à la modernisation et à la digitalisation, ainsi que la montée en puissance dans le segment Vie des deux autres opérateurs. Ce qui est sûr, c’est que le secteur se porte bien et apporte un dynamisme nécessaire à la place casablancaise.