Crise dans le secteur de la construction métallique au Maroc
Retard des chantiers, concurrence étrangère et rareté de l’acier: le secteur de la construction métallique est bel et bien en difficulté. Rapide tour d'horizon.
Dépendant en grande partie des commandes de l’Etat, le secteur de la construction métallique au Maroc vit actuellement une situation difficile, selon des sources concordantes au sein de la profession:
> Retard des chantiers: le secteur de la construction métallique est lié à des cycles très longs, allant de 1 à 3 ans au minimum par marché. De plus, les donneurs d’ordre ne facilitent pas les choses en ne respectant pas les délais de paiement. Ce qui engendre le retard des chantiers, et c’est le prestataire qui supporte les conséquences de ce retard.
> Concurrence accrue: Outre le retard des chantiers, les professionnels du domaine rencontrentde graves difficultés à cause des donneurs d’ordres qui s’adressent aux moins-disants, parfois indépendamment de la question de la qualité, vu les contraintes budgétaires.
Notons, en outre, que les entreprises sérieuses sont de plus en plus concurrencées par l'informel qui recourt à du personnel occasionnel et temporaire.
De plus, des entreprises étrangères ont obtenu des marchés importants et clé en main dont elles sous-traitent une partie ou des parties avec des entreprises implantées au Maroc, à des prix très bas.
> Cherté et rareté de l’acier: la protection de l'acier, décidée par le Maroc pour sauver Maghreb Steel, a renchéri le coût de la matière première qu'est l'acier. Prenons en exemple le cas d'une citerne. L'acier est protégé, mais pas la citerne. Il revient moins cher de l'importer, en tant que citerne produit fini, de Chine. C’est un cas que la profession a rencontré.
> Perte de la confiance des banquiers: la crise de Maghreb Steel a poussé les banques à blacklister tout le secteur, selon des opérateurs interrogés par LeBoursier, y compris la chaudronnerie, la construction métallique; alors qu'il ne faut pas bannir un secteur entier, mais plutôt étudier les dossiers au cas par cas, selon les fondamentaux de l'entreprise et sa pérennité.
Face à cela, plusieurs entreprises marocaines, œuvrant dans ce domaine, rencontrent d’énormes difficultés.
A titre d’exemple, Buzzichelli Maroc est placé en redressement judiciaire depuis le 30 juillet 2017, suite à un jugement qui a été rendu par le tribunal de commerce de Casablanca. Ce jugement a été rendu sur la base de l'étude des données financières, économiques et sociales de la société, qui a relevé sa difficulté financière (une dette de 280 millions de dirhams), une baisse de son chiffre d’affaires et une crise sociale potentielle.
S’agissant de la Société de Travaux de Réalisations d'Ouvrage et de Construction Industrielle (Stroc Industrie), celle-là, a subi des saisies et des recours judiciaires en paiement. Notons toutefois que Stroc n'est pas spécialisée uniquement dans la construction métallique, mais également dans le BTP et le transport spécialisé.
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