De belles perspectives pour les minières
C’est l’un des secteurs les plus mouvementés depuis le début de l’année, et il risque de finir l’année sur la même lancée. Les cours des métaux ont emprunté une courbe haussière qui se maintient dans la durée. Les analystes sont confiants.
Depuis le début de l’année, l’indice regroupant les valeurs minières a gagné plus de 43% et il est l’un des plus actifs sur la Bourse de Casablanca. Il est devancé de justesse par l’indice des actions du secteur des matériels, logiciels et services informatiques (53%) qui est deuxième derrière celui de la chimie. Le secteur est représenté par 4 valeurs sur les listes de la Bourse de Casablanca, à savoir Managem, CMT, SMI et Rebab Company.
"C’est un secteur qui occupe une place prépondérante sur le marché boursier marocain. Managem fait partie des dix plus grosses capitalisations avec plus de 17 milliards de DH et CMT est elle aussi essentielle", nous explique un analyste financier de la place et qui suit particulièrement le secteur minier.
Des résultats encourageants
À fin juin de cet exercice, le secteur minier a été est le premier contributeur à la croissance de la masse bénéficiaire de l’ensemble des sociétés cotées. "Les 4 entreprises ont représenté 47% de la croissance globale observée pour le premier semestre", rappelle notre interlocuteur.
Selon les statistiques agrégées par les sociétés de Bourse, le secteur des mines a très fortement contribué dans la croissance du chiffre d’affaires global, et principalement pour les sociétés non financières. "Les 3 plus grandes minières ont profité de l’évolution favorable des cours des métaux et ont su adapter leur production", précise notre analyste.
Des résultats et des statistiques qui ne pouvaient pas laisser les investisseurs indifférents. En plus de cela, à fin juin le secteur minier offrait une marge opérationnelle dépassant 18% et un ROE de 30,9%. "Le couple (ROE, marge opérationnelle) que propose le secteur minier est très alléchant et c’est le troisième sur la place casablancaise", précise notre interlocuteur.
Il faut dire que les chiffres du secteur ont été légèrement influencés par un élément exceptionnel réalisé par Managem. La filiale minière de la SNI a profité du produit de la cession d’une partie du capital dans le site Lamikal, en République Démocratique du Congo.
"La croissance astronomique du RNPG de Managem a boosté toutes les statistiques et pas seulement celles du secteur minier. Hors cette valeur, la croissance du RNPG agrégé aurait été de seulement 1,3%, alors qu’elle affiche à fin juin 8%", relève cet analyste financier.
Les cours des métaux rassurent
Par ailleurs, il semblerait que les cours des métaux ont décidé de faire de cette année, 2017, un bel exercice. "Durant les trois derniers mois de l’année, une forte volatilité a marqué le cours des principaux métaux", rappelle notre analyste.
Ceci s’explique par les tensions géopolitiques mais aussi par les incertitudes relatives à la situation monétaire en Europe et aux USA. Il faut dire que le monde a retenu son souffle suite aux essais de missiles par la Corée du Nord.
C’est d’ailleurs cette situation qui s’est traduit par un mouvement haussier du cours de l’Or. Une correction a été observée après la fin du mois de septembre, mais les brokers restent optimistes pour le métal. Selon une note d’Attijari intermédiation, le consensus s’élève désormais à 1.290 $/Oz en moyenne contre une prévision initiale autour des 1.231 $/Oz, pour la fin de l’année et le début de la prochaine.
Même son de cloche pour l’argent, pour lequel on prévoit une belle fin d’année. "L’argent est un métal qui est perçu de deux façons différentes, valeur refuge ou valeur industrielle. C’est cette double casquette qui fait que son cours dépend de la demande en industrie, mais aussi du niveau de l’aversion au risque des investisseurs", explique notre analyste.
En tous les cas, le consensus sur les marchés internationaux parle d’un niveau de cours très important sur la prochaine période. Les autres métaux industriels, bénéficient aussi d’une bonne tenue sur le marché pour la fin de l’année et le début de la prochaine sera aussi haussier.
"Il faut savoir aussi que le prochain métal star sera le cobalt. Son prix a plus que doublé depuis le début de l’année et il ne s’arrêtera pas là", assure notre source. Cette forte progression s’explique, notamment, par l’engouement vers les énergies propres et les voitures électriques. Plusieurs constructeurs ont décidé de mettre des batteries électriques sur l’ensemble de leur production sur les deux années à venir.
"Selon une étude très sérieuse, d’ici 2020, un véhicule sur 7 sera électrique ou hybride contre 1 sur 56 en 2016", ajoute notre analyste. Cette reconfiguration du marché du cobalt, a été anticipée par Managem qui veut se positionner comme un acteur incontournable.
"En sommes, l’avenir des minières est assuré et la fin de l’année risque d’être très bénéfique. Les investisseurs ne seront pas déçus des résultats qu’afficheront les plus importantes minières au mois de mars prochain", conclut cet expert.