Total engage une cure d'austérité
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Le 12 février 2015 à 10h54
Modifié 12 février 2015 à 10h54
Total a annoncé jeudi une coupe drastique de ses coûts et investissements en 2015 après une forte baisse de ses résultats en 2014, pénalisés par la dégringolade (de plus de 50% depuis juin) des cours du pétrole et des dépréciations massives d'actifs.
Le géant pétrolier français a vu son résultat net chuter de 62% à 4,24 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires en repli de 6% à 236,12 milliards.
Le bénéfice net ajusté, qui exclut des éléments volatils comme l'effet stock, a lui reculé de 10% à 12,84 milliards de dollars.
Le groupe a déprécié pour 7,1 milliards de dollars d'actifs dans les sables bitumineux au Canada, le gaz de schiste aux Etats-Unis et le raffinage européen, qui fera prochainement l'objet d'une restructuration.
Pour faire face à cette situation, Total prévoit de réduire de plus de 10% ses investissements, qui devraient atteindre 23 à 24 milliards de dollars, en levant le pied sur des gisements matures de mer du Nord et en Afrique de l'Ouest, mais aussi des projets d'hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis.
Le budget d'exploration sera lui coupé de 30% à 1,9 milliard de dollars, tandis que les réductions de coûts sont amplifiées et portées à 1,2 milliard de dollars, contre 800 millions prévu précédemment.
Le programme de cession d'actifs, de 15 à 20 milliards de dollars sur la période 2012-2014, sera poursuivi et atteindra 10 milliards jusqu'en 2017.
Ces mesures doivent permettre à Total d'abaisser de 40 dollars le baril, à environ 70 dollars, son "point mort" (seuil de rentabilité) et de générer une trésorerie de 8 milliards de dollars cette année.
Ces annonces ne remettent pas en cause les objectifs de production du groupe: celle-ci devrait croître de plus de 8% en 2015, un peu au-dessus de 2,3 millions de barils par jour (mbj), grâce au démarrage de grands projets et au renouvellement d'une énorme concession pétrolière à Abou Dhabi.
Outre l'exploration-production, le raffinage est aussi dans la ligne de mire de Total.
Le groupe prépare un plan de restructuration du secteur, notamment en France, qui demeure en surcapacité chronique face à une consommation de carburants en baisse sur le Vieux Continent. Et ce, malgré un léger rebond de la marge de raffinage en 2014, à 18,7 dollars la tonne, contre 17,9 l'année précédente.
Première étape de cette restructuration, le groupe a annoncé la suppression d'environ 30% des 580 effectifs de sa raffinerie anglaise de Lindsey, dont la capacité de raffinage sera réduite de moitié, soit 5 millions de tonnes par an.
Total entend réduire ses effectifs de 2.000 personnes en 2015, essentiellement par le biais d'un gel des embauches dans l'exploration-production et le raffinage-pétrochimie.
(Avec AFP)