AGR analyse le maintien du taux directeur à 1,5% par Bank Al Maghrib
Suite au conseil de BAM le 13 octobre, Attijari Global Research (AGR) a publié une note d’interprétation sur le maintien du taux directeur à 1,5%.
Ce maintien n’est pas une surprise pour AGR qui tablait sur cette prévision. Dans un récent sondage effectué et diffusé le 27 septembre, la société de recherche avait sondé un panel de 35 investisseurs parmi les plus influents du marché. « Au terme de cet exercice, le consensus des investisseurs financiers au Maroc est quasiment à l’unanimité en faveur d’une stabilité du taux directeur de Bank Al-Maghrib » notait AGR.
Pour la société de recherche, des indicateurs positifs sont perceptibles quant à la reprise économique. En l’occurrence, « une campagne agricole record de 103 millions de quintaux et au déploiement d’un plan de relance en investissement d’envergure de plus de 120 MMDH » explique AGR. Dans ce contexte, les prévisions de croissance du PIB ont été revues à la hausse par BAM, passant de 5,3% à 6,2% d’ici la fin de l’année.
L’équilibre du marché monétaire est indéniable
Comme l’avait rappelé le Wali de BAM durant le point de presse : « Nous avons desserré les taux pour relancer et accompagner sur le plan monétaire, la reprise économique. Nous maintenons cette politique très accommodante. Au niveau des demandes de refinancement, BAM a satisfait toutes les demandes de financement reçues (avances à 7j, 1 mois, 3 mois, SWAP, collatéral multiplié par 3, ndlr) ».
La demande bancaire est pleinement satisfaite par BAM et à ce titre, AGR note que « par ailleurs, l’institution pourrait relever la capacité de refinancement des banques en raison de l’élargissement des collatéraux éligibles auprès de BAM ».
Les conditions de financement sont d’ailleurs de plus en plus favorables selon AGR qui rappelle que les taux débiteurs n’ont pas la baisse de 75 points de base du taux directeur l’an dernier. « En effet, le TMP a reculé de 20 PBS, passant de 4,5% en 2020 à 4,3% au T2-21 » détaille la société de recherche. Le Trésor quant à lui se finance à des taux plus bas que ceux de l’an dernier, notamment grâce à l’amélioration de la situation des finances publiques.
Crédits, Liquidités... Un environnement favorable à la stabilité du taux directeur au T1-2022
Dans le même temps, la croissance des crédits se poursuit pour accompagner la reprise économique, mais néanmoins dans des proportions moindre que l’an dernier. « Il s’agit d’une croissance de 3,7% en 2021E contre 3,9% une année auparavant » explique AGR. Abdellatif Jouahri avait précisé lors du point presse que cette croissance était anticipé à 3,8% en 2022.
La raison de ce ralentissement de croissance provient de « la non reconduction des prêts « Damane Relance » et « Damane Oxygène » mis en place durant la crise sanitaire avec un encours de 53 MMDH à fin 2020 » explique la société de recherche. Il faut néanmoins souligner, que les prêts « Intelaka » sont quant à eux maintenus cette année et bénéficie d’une enveloppe de 6 milliards de dirhams. « L’encours était de 2,7 milliards de dirhams en 2020 » précise AGR. Il est à rappeler que ce programme est conduit sur trois ans.
Pour AGR, les perspectives d’évolution positives des crédits au dernier trimestre 2021, ne laisse pas présager d’une éventuelle baisse du taux directeur. La stabilité des taux est de mise.
Le déficit de liquidité bancaire s’allègera d’après les dernières projections de la Banque Centrale pour atteindre 58,2 milliards de dirhams en 2021. « Ce niveau tient compte de l’amélioration des réserves de changes à un record de 330 MMDH attendu en 2021 soutenue par les sorties du Trésor à l’international et l’allocation du DTS (droits de tirages spéciaux, ndlr) du FMI de 10,8 MMDH » explique la société de recherche.
Un certain durcissement monétaire a lieu à l’international, notamment à cause des pressions inflationnistes. Mais au Maroc, la situation demeure différente.
Une inflation en hausse, mais largement gérable
Dans des pays comme les Etats-Unis ou ceux de la Zone Euro, les pressions inflationnistes sont au centre du débat autour de la politique monétaire. Comme le rappelle AGR, « l’inflation s’établit au T3-21 à 5,4%, 3,4% et 3,2% respectivement aux États-Unis, en Zone Euro et au Royaume-Uni, dépassant ainsi la cible de 2% fixée par la FED, la BCE et la BOE ».
Mais au Maroc, à fin septembre 2021, l’inflation affichait une hausse de 0,8%. BAM table sur un niveau de hausse d’inflation de 1,2% d’ici fin 2021 et devrait atteindre 1,6% en 2022. « À l’origine, la prédominance de la composante alimentaire dans le panier du consommateur dont les prix demeurent toujours maîtrisables et une reprise relativement contenue de la Demande intérieure en 2021 » explique la société de recherche.
Une évolution qui demeure gérable, particulièrement quand on la compare à d’autres économies émergentes. Comme le souligne AGR : « Au sein des pays émergents, la hausse de l’inflation est nettement plus importante, atteignant même 19,3% en Turquie, 10,3% au Brésil ou encore 7,4% en Russie à fin septembre 2021 ».
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