Avec le coronavirus, la renaissance des stations balnéaires anglaises

(AFP)

Le 12 septembre 2021

Bâtons lumineux à la main, des enfants s'extasient devant un impressionnant feu d'artifices éclatant au dessus de la tour de Blackpool. La fête conclut un été porteur d'espoir pour cette station balnéaire anglaise défraîchie, qui renaît à la faveur de la pandémie.

La ville côtière du nord-ouest de l'Angleterre a bénéficié cet été d'un retour en grâce auprès des Britanniques comme bien d'autres qui étaient tombées en désuétude ces dernières décennies, délaissées au profit de forfaits vacances à moindre coût sur les rives ensoleillées de la Méditerranée.

En pleine pandémie, beaucoup ont choisi des séjours dans leur pays plutôt qu'à l'étranger, pour s'épargner les contraintes liées aux voyages - des coûteux tests de dépistage à l'éventuelle obligation de quarantaine au retour, en passant par les changements constants de directives du gouvernement.

Sur la promenade, les visiteurs sont venus nombreux pour profiter du spectacle qui marque le lancement de "Blackpool Illuminations", festival qui parera la ville de lumières multicolores jusqu'à janvier.

Plutôt que les fêtes nocturnes de Majorque, Owen Wells, 23 ans, un soudeur aux vêtements flamboyants, a ainsi choisi Blackpool pour son enterrement de vie de garçon. "Avec le Covid, c'est un peu délicat. Beaucoup de mes amis ne sont pas vaccinés. C'est un endroit où on peut aller sans avoir à s'isoler ensuite pour deux semaines", explique-t-il à l'AFP.

Accompagnée de sa fille de 9 ans, Michelle Potter, 55 ans, une habituée des vacances en Espagne, en Turquie et à Chypre, ne voulait pas des tracasseries liées aux contraintes des voyages à l'étranger. "Le Royaume-Uni, c'est tout aussi bien", tranche-t-elle.

- Déclin et renaissance -

Entre un "fish and chips", une glace ou la confiserie locale "Blackpool rock", les attractions ne manquent pas, comme la tour victorienne de 158 mètres de hauteur affichant des airs de tour Eiffel, les trois jetées et leurs attractions, la plage ou les complexes de divertissement.

Blackpool, qui borde la mer d'Irlande, au nord de Liverpool, incarne l'essor puis la chute des stations balnéaires anglaises.

Après l'arrivée des chemins de fer, la ville était devenue la première destination touristique de masse au Royaume-Uni aux XIXe et XXe siècles. Mais le déclin s'est amorcé dans les années 1960 avec la démocratisation des vacances vers des destinations plus chaudes et ensoleillées. En 2008, la ville proposait 40% de lits de moins qu'en 1987.

Auparavant synonyme de loisirs, Blackpool amputée de revenus touristiques a ainsi été associée à la dégénérescence urbaine et la pauvreté, avec sur son territoire, selon une étude du gouvernement britannique de 2019, huit des dix zones les plus défavorisés d'Angleterre.

La pandémie a porté un coup supplémentaire à l'économie de la ville, contraignant hôtels, bars et restaurants à fermer de longs mois lors de trois confinements. Mais paradoxalement, le virus a aussi entraîné dans son sillage un regain de vitalité, avec l'explosion cette année des vacances domestiques, fortement encouragées par le gouvernement.

"C'est incroyable que tant de famille aient pu vivre quelque chose de différent en passant des vacances au Royaume-Uni. Blackpool va de nouveau être répertoriée sur la carte de tout le monde", s'enthousiasme Alex Lonorgan, 37 ans, qui y possède un restaurant.

- Grandes espérances -

Lynn Williams, à la tête du conseil municipal de Blackpool, croit que cette renaissance est faite pour durer, même si la vaccination de masse en Europe, en gardant un peu plus le virus sous contrôle, facilite la reprise des voyages à l'étranger.

De récents travaux d'embellissement visent à attirer des investissements privés et retenir les touristes britanniques. Blackpool "a changé depuis que les gens y venaient en étant enfants", souligne-t-elle. "Mais ce qui ne changera pas, c'est que nous sommes une station balnéaire accueillante".

"Les trois jetées et la tour, personne d'autre n'a ça. Voir la tour éclairée dans toute sa gloire est une vue charmante", insiste-t-elle.

Le restaurateur Alex Lonorgan abonde. "Le revers positif de ces 18 mois très difficiles pour Blackpool, c'est que les gens ont vu combien c'est bien. Pourvu que cela dure!".

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Le 12 septembre 2021

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