MNF II : voici les raisons de l’élargissement de la stratégie d’investissement du fonds

| Le 3/1/2023 à 19:06
Le fonds d'investissement MNF II pourra désormais investir dans des startups de la diaspora marocaine à l'étranger ayant une filiale au Maroc. Omar El Hyani, directeur de l'investissement du MNF II revient sur les raisons et implications de ce changement. Un premier dossier concernant le financement d'une startup de la diaspora est en cours de finalisation.

Le 2 janvier 2023, le Maroc Numeric Fund II (MNF II) a annoncé l'élargissement de sa stratégie d’investissement aux startups technologiques basées à l’étranger et dont au moins un fondateur est de nationalité marocaine. La décision a été approuvée par les organes de gouvernance du fonds.

Contacté à ce sujet Omar El Hyani, directeur de l’investissement du MNF II, est revenu sur la décision du fonds et ses raisons. «Premièrement, il ne s’agit pas d’un changement stratégique, mais d’une extension de notre stratégie d’investissement. Le seul critère qui change est celui de l’implémentation géographique de la société investie. Auparavant, nous investissions uniquement dans les sociétés basées au Maroc. Ces dernières pouvaient avoir des filiales à l’étranger, mais la maison mère était au Maroc. Aujourd’hui, nous pouvons investir dans des sociétés basées à l’étranger, à condition que l’un des fondateurs soit de nationalité marocaine et qu’une filiale soit ouverte dans le Royaume pour exercer de la commercialisation produit, ou de la R&D. In fine, une activité alignée avec la stratégie de la société. »

Mais pour quelles raisons cet élargissement stratégique a-t-il eu lieu ?

Répondre à la forte demande de la diaspora

L’élargissement du financement vient premièrement de la volonté de répondre à une demande forte des Marocains résidant à l’étranger de financer leurs projets. A noter que le fonds reçoit toutes les candidatures au financement via son site web. C'est également un signe de soutien à la communauté MRE et aux entrepreneurs marocains du monde.

« Nous avons constaté, depuis le lancement du premier fonds MNF I en 2010 et MNF II en 2018, que les startups issues de la diaspora étaient de très bonne qualité. D’ailleurs, une bonne partie des startups dans lesquelles nous avons investi au Maroc étaient fondées par des personnes de la diaspora marocaine de retour au pays », nous apprend Omar El Hyani.

Le fonds reçoit des demandes de financement d’entrepreneurs issus de la diaspora marocaine depuis plusieurs années, mais sa stratégie d’investissement ne lui permettait pas d’y investir auparavant. « Nous avons présenté le potentiel de ces opportunités à nos organes de gouvernance qui ont vu qu’il y avait de l’intérêt et un rôle à jouer de cette diaspora dans la dynamisation de l’écosystème marocain. Les startups vivent dans un système globalisé et non restreint à un ou deux pays. Il y a parfois le besoin de s’implanter dans d’autres pays pour croître plus rapidement », indique notre interlocuteur.

Sans avancer de chiffre précis, le directeur de l’investissement nous confie « qu’une partie non négligeable des dossiers en cours d’étude pour du financement provient de la diaspora marocaine à l’étranger ». Concernant les startups détenant un siège social à l'étranger, le directeur de l'investissement du fonds nous précise que « le financement sera versé à l'étranger en devises car la réglementation des changes le permet ».

Cet élargissement de la stratégie de financement permettra également d’apporter un plus grand volume d’affaires et plus de valeur ajoutée à l’écosystème local.

Une ouverture qui permettra une amélioration du deal flow

Le fait de répondre à certaines demandes de financement de la diaspora permettra également de renforcer le deal flow, notamment du fait que ces startups sont souvent basées dans des pays où les investissements en R&D sont significatifs. « Ces entreprises ont accès à ce vivier de R&D à travers des centres de recherche ou des universités dans leurs pays respectifs. Elles disposent également d’une plus grande facilité d'accès au marché par rapport aux startups basées au Maroc », explique Omar El Hyani.

Ces avantages détenus par les startups dirigées par des Marocains de l’étranger, en termes de financement ou d’accès à la R&D et au marché, permettront une amélioration du deal flow du fait qu’elles disposent d’un potentiel de croissance plus rapide. Il est également question de l’environnement administratif qui, dans certains pays, permet aux startups de se développer plus facilement. « Il faut ajouter que l’on peut accéder à des startups basées dans des pays où certaines réglementations sont plus favorables, ce qui leur permet d’assurer un développement plus rapide et conséquent. »

Cependant, pour le directeur d’investissement du MNF II, la stratégie globale d’investissement ne changera pas. « Nous privilégierons toujours les opportunités intéressantes, que ce soit au Maroc où à l’étranger. C’est pareil pour les secteurs. L’essentiel est que la startup œuvre dans la tech, mais nous n’avons pas de priorisation pour l’Agritech, la Fintech, la Healthtech ou autre. Nous allons dupliquer notre stratégie d’investissement au Maroc dans d’autres pays. Nous y retrouverons probablement les mêmes secteurs. »

Omar El Hyani confie d’ailleurs que, dans le cadre de cet élargissement de la stratégie d’investissement du fonds, « un premier dossier est en cours de finalisation et marquera le premier financement d’une startup de la diaspora ».

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