Bourse : La masse bénéficiaire devrait augmenter de 38% en 2021 (CDG Capital Insight)
Dans une note d’analyse, intitulée « vers une consolidation du marché actions », CDG Capital Insight anticipe une hausse de 38% de la masse bénéficiaire, sur la base des prévisions de croissance de l’univers de valeurs couvertes, qui représente 76,3% du résultat net consolidé des sociétés cotées à la bourse de Casablanca à fin 2020. La masse bénéficiaire devrait atteindre 27,5 milliards de DH à fin 2021.
Les réalisations des sociétés cotées devraient bénéficier de plusieurs facteurs favorables, notamment :
> La reprise de la croissance économique sous l’hypothèse d’une crise sanitaire mieux maitrisée avec une croissance du PIB estimée à 5,3% en 2021e contre -6,3% en 2020, selon Bank Al Maghrib.
> L’augmentation des investissements publics prévue dans la loi de finances 2021 devrait profiter aux producteurs de matériaux de construction, en particulier les producteurs d’acier et de ciment.
> La reprise de la demande pour les entreprises industrielles, profitant d’un effet de base favorable.
> La légère amélioration du coût du risque du secteur bancaire par rapport à 2020. Les tensions sur le coût du risque devraient persister, et il devrait à se maintenir à un niveau élevé, relativement supérieur à sa moyenne historique.
> Ou encore la non-récurrence de la contribution au Fond Covid.
Evolution du résultat net consolidé
Miser sur les secteurs cycliques
Sur la base d’une une croissance du PIB qui devrait atteindre 5,3% en 2021 et une amélioration potentielle de 38% de la masse bénéficiaire, les analystes de CDG privilégient une approche de placement axée sur les secteurs cycliques dont les performances suivent celle de l’économie, notamment le secteur bancaire et celui du BTP.
Ils expliquent que le secteur bancaire devrait bénéficier d’une dynamique continue de croissance des crédits distribués, soutenue par des initiatives publiques, notamment que les crédits garantis par la CCG. S’ajoute à cela un allègement du coût du risque par rapport à 2020.
« Dans ce sens, nous pensons que les banques marocaines disposeront d’une aptitude à générer une croissance des bénéfices pour l’année 2021, profitant d’une base comparable favorable. La bonne tenue prévue du PNB couplée à la non-récurrence de la contribution au fonds Covid 19 devraient largement compenser les tensions sur le coût du risque, qui devrait à notre sens se maintenir à un niveau élevé, légèrement en baisse par rapport à celui de l'année 2020 », anticipent-ils.
Pour sa part, le secteur du BTP devrait être soutenu par la forte hausse des investissements publics, et les niveaux bas des crédits immobiliers à même d’alimenter une amélioration de la demande en logements.
Les ratios de valorisations restent cohérents avec les niveaux des taux d’intérêt
Sous l’hypothèse où la masse bénéficiaire atteindrait environ 27,5 milliards de DH cette année, CDG Capital indique que le niveau du MASI (observé le 16 juillet) représenterait un niveau de PER de 22,8x.
« Au cours des 14 dernières années, un multiple de prix aussi élevé n'a jamais été maintenu, à l'exception de l’année 2020, au cours de laquelle la lecture du PER a été biaisée par l’impact sévère et ponctuel sur les résultats dû aux mesures strictes de confinement et les éléments exceptionnels des résultats des sociétés cotées », expliquent les analystes.
Toutefois, ce niveau semble cohérent avec le contexte de taux bas et de politique monétaire expansionniste.
« En effet, malgré les besoins importants de financement du Trésor public, les niveaux actuels des taux BDT devraient rester globalement bas d’ici fin 2021, sous l’hypothèse d’une stabilité du cadre monétaire, et devraient permettre au marché action de maintenir son attractivité vis-à-vis des investisseurs », indiquent-ils.
Evolution du P/E par rapport à sa moyenne historique 2009-2021e