Bourse. Le consensus du marché prévoit une fin d'année au vert
Le marché boursier casablancais devrait achever un deuxième exercice consécutif dans le vert, après le bel exploit réalisé en 2016. C’est, en tout cas, le consensus des différents intervenants du marché même s’il n’y a pas un accord parfait concernant le niveau de la hausse.
Selon les professionnels du marché financier, la fin d’année sera certainement positive sauf accident exceptionnel et inattendu.
Deux principaux raisonnements et pronostics surgissent en cette période de fin d’année. LeBoursier a pris contact avec quelques gérants de portefeuilles, des analystes et des institutionnels pour avoir une idée sur la tendance vers laquelle le marché se dirige en ce mois de décembre.
Une fin d’année plus calme que son début
"Le quatrième trimestre sera dans la continuité de ce que nous avons connu durant cette année, mais nous prévoyons une légère décélération en comparaison avec les trois trimestres précédents et particulièrement avec les premiers mois", précise l’un des acteurs du marché en ce début du mois de décembre.
Avant de poursuivre: "Nous prévoyons que le Masi prendra 5% de hausse pour le quatrième trimestre et le marché devrait finir l’année entre 7% et 9% de progression en comparaison avec son niveau en fin d’année".
Il faut dire que la fin d’année, comme chaque exercice, est généralement marquée par deux principaux événements. Les résultats trimestriels publiés par les plus grandes capitalisations, et notamment les bancaires, interviennent avant la fin du mois de novembre. Ensuite, les opérations stratégiques, appelées communément les "allers-retours", qui se multiplient en cette période.
Généralement, les gérants de portefeuilles font en sorte de rééquilibrer leurs bilans avant la fin de l’année. Autrement dit, ils procèdent à des reclassements qui font éviter le portefeuille des baisses sèches, mais permettent aussi de mettre à jour en quelques sortes les valorisations. Bref, de "piloter les résultats de fin d'année".
"Cette opération n’a rien d’illégale, et grâce à elle nos portefeuilles sont, plus ou moins, à jour au 31 décembre. Nous essayons de rester le plus raisonnable possible pour ne pas nous attaquer au potentiel de l’année prochaine et peut-être même créer une bulle comme ce qui s’est passé en début d’année", nous explique un gérant de portefeuille, légèrement gêné par la question.
En tout cas, ce qui est certain, c’est que mécaniquement le nombre important de ces opérations peut très bien donner un coup de pouce aux différents indices de la place. Selon le gérant de portefeuille questionné, cette situation est effectivement probable.
"Pour ne pas influer sur les indices et les cours, nous étalons ces opérations sur une période plus longue. Cette approche fait que les courbes à la hausse sont plus lisses et il est conseillé de laisser le marché s’auto-corriger sur les dernières semaines", précise notre interlocuteur. D’ailleurs, selon d’autres intervenants, l’ensemble des gérants de portefeuille ont déjà clôturé la plupart de leurs opérations stratégiques, ou presque. Sur les statistiques de la BVC, on voit bien que des mouvements importants ont été effectués ces dernières semaines.
Un autre son de cloche
Il faut dire aussi que quelques acteurs du marché ne partagent pas la même vision, notamment pour la hausse du Masi. Un analyste indépendant trouve illogique que l’année boursière se termine sur une très bonne note.
"Selon ce que nous avons connu économiquement au cours de cet exercice, il n’est pas rationnel de voir une hausse importante du Masi. Nous avons eu une année très calme, dont une grande partie sans gouvernement. Il est donc plus logique de se retrouver avec une stagnation, pour une année qui n’a pas été très bonne pour l’ensemble des secteurs", estime notre analyste.
Pour ce dernier, les sociétés cotées ont connu une année économiquement difficile mais financièrement satisfaisante. Ce qui pourrait avoir un impact sur les performances de l’exercice prochain, toujours selon notre analyste.
Il semble aussi que le marché obligataire bénéficiera d’une fin d’année dans le vert. Même si les taux n’ont que légèrement repris ces dernières semaines, les investisseurs sont tentés par les revenus de ce marché. Cela dit, les intervenants du marché regrettent la faiblesse des actifs dans lesquels ils peuvent mettre leur argent. C’est d’ailleurs l’un des plus grands maux du marché financier marocain.
"Il faut vraiment penser sérieusement aux moyens qui doivent être mis en place pour dynamiser le marché. Nous allons commencer l’année 2018, alors que nous avons le sentiment que nous n’avons pas avancé", regrette cet analyste qui s’attend à quelques nouveautés pour le prochain exercice.