Pr Khalid Sair : “L’objectif est d’atteindre en robotique entre 300 et 600 interventions par an” (eHealth forum)
Médias24 a reçu le professeur Khalid Sair, directeur général de l’hôpital universitaire Cheikh Khalifa, sur le plateau de Médias24, en marge de la deuxième édition du Forum international pour la santé digitale. Interview.
Pr Khalid Sair : “L’objectif est d’atteindre en robotique entre 300 et 600 interventions par an” (eHealth forum)
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Zaïnab Aboulfaraj
Le 4 novembre 2024 à 14h41
Modifié 4 novembre 2024 à 15h41Médias24 a reçu le professeur Khalid Sair, directeur général de l’hôpital universitaire Cheikh Khalifa, sur le plateau de Médias24, en marge de la deuxième édition du Forum international pour la santé digitale. Interview.
Le directeur général de l’hôpital universitaire Cheikh Khalifa, Pr Khalid Sair, s’est livré à Médias24 sur la robotique au Maroc, les défis et son intégration dans le système hospitalier dans le cadre de la deuxième édition du "International eHealth Forum" organisé par la FM6SS et le centre d’innovation e-santé, en partenariat avec le ministère de la Santé et de la protection sociale.
Médias24: Vous nous avez expliqué tout à l’heure qu’il y a une différence entre robotique générale et robotique chirurgicale ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
Pr Khalid Sair: Il faut savoir que les applications de la robotique dans le milieu hospitalier sont très larges. Concernant le robot chirurgical, on peut l’utiliser notamment dans la logistique hospitalière, comme pour le stockage du dispensaire en pharmacie, on peut en user pour la stérilisation. Le robot est d’ores et déjà utilisé pour la réhabilitation ou la rééducation.
Récemment, il y a eu l’introduction dans l'arsenal thérapeutique chirurgical du robot chirurgical au Maroc. C’est une première. Alors, la question qui se pose : Est-ce que l’humain reste toujours nécessaire avec l’émergence de ces nouvelles technologies ? En fait, lorsque nous parlons de robot chirurgical, c’est une télé chirurgie. L’homme garde sa technicité et agit à distance. Il lui en faut même plus parce qu’il faut être formé à l’activité robotique chirurgicale. Il faut que les médecins gardent leur place dans la décision.
-Comment la robotique a-t-elle été intégrée dans votre quotidien à l'hôpital ?
-Nous sommes actuellement sur un projet d’acquisition. Nous allons bientôt installer un robot chirurgical très performant dans notre structure, dans quelques mois, peut-être même dans un mois. On s’y prépare.
Pour ce faire, il faut des locaux spéciaux, avec une haute connexion. Il faut préparer un ensemble d’installations et le personnel (chirurgical, paramédical...). Le robot travaille pour plusieurs spécialités. Il peut y avoir des interventions d’urologie, de chirurgie thoracique, de chirurgie gynécologique. Par la suite, il y aura probablement l’arrivée de l’ORL et de la chirurgie cardiaque.
4 spécialités chirurgicales vont essentiellement bénéficier des nouvelles technologies
-Parmi ces spécialités que vous venez de citer, quelles sont les spécialités médicales qui vont le plus profiter de ces technologies ?
-Ce sont principalement quatre spécialités chirurgicales : l'urologie, la chirurgie digestive, la gynécologie et la chirurgie thoracique. Il va falloir former les chirurgiens qui vont accéder au bloc opératoire, chose que nous avons déjà entamée.
-Comment se passe cette formation ?
-D’abord, il faut commencer par la formation théorique, acquérir le diplôme qui donne le droit d’accéder au robot chirurgical. Dans cette formation, il y a beaucoup de stimulations. On fait appel à des proctors, c’est-à-dire des experts qui exercent sur le robot depuis longtemps. Ils viennent nous accompagner.
-Est-ce que vous avez des résistances du corps médical face à ces nouvelles technologies, à la robotique ?
-Je ne pense pas, surtout que nous sommes dans un hôpital digitalisé. Tout le monde travaille avec des machines connectées, avec un système d’information hospitalier. Tout le monde attend le robot. La plupart du personnel, qu’il soit médical ou paramédical, adhère à ce projet de robotisation. C’est une très bonne nouvelle.
-Est-ce qu'on peut dire aussi que les opérateurs privés marocains participent au développement ou à l'utilisation de la robotique médicale au Maroc ?
-Nous sommes sur l’introduction d’une machine connectée, donc nous allons impliquer nos ingénieurs biomédicaux. Nous allons enregistrer tout ce qu’on fait avec le robot et constituer une data. À partir de là, nous pourrons faire des recherches impliquant médecin et ingénieur.
-Quels sont les principaux défis auxquels vous faites face en termes d'intégration de la robotique médicale dans vos services ?
-On parle de défis, en termes de coût, d’infrastructure et de formation, surtout quand on fait rentrer le robot le plus performant, le plus coûteux. Si nous prenons les interventions à part, cela risque de générer un surcoût. Qui va le supporter ? Certes, nous sommes une institution à but non lucratif, mais il faut essayer de rentabiliser le robot. L’installation coûte très très cher. Là, nous avons pris le robot le plus performant, donc le plus cher. C’est énormément coûteux pour notre structure. Donc il faut des règles pour rentabiliser ce robot.
Il faut donc choisir les interventions à faire par ce robot. Il faut de la performance, un personnel bien formé. Le volume des interventions doit être étudié. Il faut qu’on atteigne un certain niveau dès la première année. Si on atteint 200 à 300 interventions, c’est une très bonne chose. L’objectif est d’atteindre une activité de robotique entre 300 et 600 interventions par an. Il faut préserver le matériel et essayer de prolonger la vie du robot au-delà de 15 ans, même s’il y en a actuellement qui travaillent pendant 20 ans et qui continuent, à condition qu’il y ait une maintenance.
-Est-ce qu'ils sont informés avant l'utilisation de ces robots ?
-Pas tous, mais une grande partie de la population est au courant. L’activité de la robotique a commencé 25 ans auparavant dans les hôpitaux occidentaux. Il y a même des patients ici, au Maroc, qui demandent à se faire soigner à l’étranger pour faire des interventions en robotique.
Le patient est mis au courant, il doit adhérer
-Ma question est par rapport à l'acte médical en soi, est-ce que le patient est au courant ?
-Nous avons une procédure obligatoire. Nous devons bien sûr tout expliquer au patient, et il doit adhérer, donc c’est dans la transparence totale. Ces actes chirurgicaux rentrent dans le cadre du consentement avant d’accéder à une intervention qu’elle soit robotique ou non. Nous sommes tenus d’expliquer le fonctionnement, l’apport par rapport à une intervention sous laparoscopie.
-A-t-on une idée sur la manière dont les patients au Maroc perçoivent l'utilisation de la robotique dans les soins médicaux ? Sont-ils ouverts à l’idée ou plutôt réticents ?
-Ceux qui demandent à aller à l’étranger pour se faire soigner par robotique connaissent très bien. Là, c’est notre rôle et celui des médias d'informer la patientèle des bienfaits de la robotique.
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Le 4 novembre 2024 à 14h41
Modifié 4 novembre 2024 à 15h41