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Dossier Cet article est issu du dossier «La 2ème édition du International eHealth Forum» Voir tout le sommaire

Pr. Ahmed Bennana : “La télémédecine permettra de diminuer la pression des hospitalisations”

La deuxième édition du Forum international pour la santé digitale s’est déroulée, les 30 et 31 octobre, à l’Université Mohammed VI des Sciences et de la santé (UM6SS). L’événement vise à faire progresser les soins de santé numérique au Maroc. Nous avons reçu le professeur Ahmed Bennana, directeur de l’Hôpital universitaire Mohammed VI de Bouskoura, sur le plateau de Médias24, délocalisé à l’UM6SS. Interview.

Pr. Ahmed Bennana : “La télémédecine permettra de diminuer la pression des hospitalisations”

Le 1 novembre 2024 à 13h06

Modifié 4 novembre 2024 à 15h35

La deuxième édition du Forum international pour la santé digitale s’est déroulée, les 30 et 31 octobre, à l’Université Mohammed VI des Sciences et de la santé (UM6SS). L’événement vise à faire progresser les soins de santé numérique au Maroc. Nous avons reçu le professeur Ahmed Bennana, directeur de l’Hôpital universitaire Mohammed VI de Bouskoura, sur le plateau de Médias24, délocalisé à l’UM6SS. Interview.

Le directeur de l’Hôpital universitaire Mohammed VI de Bouskoura, Pr. Ahmed Bennana s’exprime sur les enjeux de la digitalisation du secteur de la santé, les multiples avancées technologiques dans le secteur et la télémédecine sur le plateau de Médias24 dans le cadre de la deuxième édition de l'International eHealth Forum qui a eu lieu les 30 et 31 octobre.

Médias24. Vous venez de participer à un panel qui porte sur la souveraineté sanitaire. Peut-on réellement parler de souveraineté dans le secteur de la santé ?

Pr. Ahmed Bennana. Peut-on parler de souveraineté nationale, aujourd’hui ? La réponse est non, parce que l’objectif de la souveraineté sanitaire nationale est un processus assez long et complexe avec de multiples facettes. Nous devons être autonomes et souverains sur le plan de la santé à l'horizon 2030.
Nous devons être capables de produire tout ce dont on a besoin et être strictement indépendants par rapport aux ressources étrangères et aux produits qui sont fabriqués à l'étranger. Les producteurs ont un positionnement tel qu’ils peuvent développer des partenariats stratégiques et choisir les produits et les solutions qu’ils vont réaliser. Nous sommes dans cette logique, mais il est important de comprendre les limites de cette souveraineté.

- Vous avez évoqué l’exemple de l'industrie pharmaceutique et la production des médicaments mais qu'en est-il de la production des dispositifs médicaux et tout ce qui est consommable ?

- L'industrie pharmaceutique marocaine est une industrie forte, mais il y a encore un besoin par rapport à des molécules et des médicaments innovants qui concernent des maladies rares ou des maladies complexes que nous n'avons pas encore la possibilité de produire et pour lesquels nous dépendons de l'étranger.

La plus grande problématique tourne autour des équipements relatifs à la technologie de pointe, par exemple on ne produit pas d’IRM, ni de scanner. En termes de technologies développées, nous dépendons également de l’étranger.

Par contre, nous avons une dynamique déjà lancée et un potentiel humain qualifié et prisé à l’étranger. Le Maroc aujourd'hui produit et exporte. Nous avons justement les moyens de notre stratégie et de la vision que veut sa Majesté le roi Mohammed VI que Dieu l'assiste. Donc ceci prouve que nous sommes vraiment dans un réel progrès. C'est un signal fort pour nous pour l'avenir.

- Que représente la eSanté pour l'hôpital universitaire Mohammed VI ?

- La eSanté c’est le tout, le socle, l’essence même de tous les processus de prise en charge au niveau de l’hôpital Mohammed VI. La e-santé c’e sont les solutions numériques, de l’accès en passant par le diagnostic, jusqu’au traitement. Dans le bloc opératoire, nous avons la neuro-navigation et l’intelligence artificielle pour les diagnostics rapides et instantanés.

La Fondation Mohammed VI des sciences et de la santé a lancé une digitalisation poussée. Toutes les structures de la Fondation et de l’hôpital ont connu un développement extraordinaire concernant les solutions numériques, que ce soit au niveau administratif ou reporting.

- Où en est la télémédecine ? Est-ce un sujet important ?

- C'est une question qui n'est pas inhérente uniquement à ce qui est technologique mais à un modèle de conception qui est un réel besoin. C’est ce risque de rupture entre la continuité de prise en charge entre l'hôpital et la ville. Par exemple, un patient non éligible au titre d'une hospitalisation à 100 %, mais nécessite encore de temps en temps des soins ou de la rééducation, peut très bien le faire chez lui. D’autres patients ne peuvent pas forcément se déplacer, donc nous faisons des consultations, diagnostics à distance, parce que nous avons des moyens très performants. Le patient peut bénéficier de l’expertise médicale de l’hôpital en étant chez lui. C’est un projet, en cours, de transition hôpital-ville.

La télémédecine sera opérationnelle en fin d’année. L’hôpital Mohammed VI de Bouskoura est le site pilote pour une généralisation. Concernant la prise en charge de la transition hôpital-ville, le sujet est encore en discussion concernant les soins à domicile. Il y a des volets réglementaires qui sont en train d’être affinés au Maroc. La télémédecine trouve sa place dans le secteur et apportera des bénéfices aux patients.

- Une personne malade dans un douar peut avoir accès aux mêmes soins qu'une personne au sein de l'hôpital ? Est-ce qu'il y a une prise de conscience de la part de ces patients que la solution existe déjà au Maroc ?

- Dans les zones rurales reculées, c’est quelque chose qui se fait. Pourquoi on déplacerait, par exemple, un sujet âgé et grabataire pour une consultation ORL alors que nous pouvons le faire à distance par un grand spécialiste au niveau de l’hôpital? Les outils sont nombreux, notamment une valise où vous avez tous les gadgets de consultation et d’auscultation, etc. L’application de la télémédecine n’est pas seulement dans les zones enclavées, mais même en ville. Cela permettra de diminuer la pression des hospitalisations et les risques, parce que quand vous êtes hospitalisé longtemps, le risque d'infections nosocomiales, par exemple, est important. Il faut éviter d’immobiliser une place qui pourrait être bénéfique à quelqu’un d’autre. C’est beaucoup de bienfaits en ville, et pas seulement dans les zones éloignées et enclavées. Ces projets portent un signal fort pour un avenir meilleur pour la santé au niveau national.

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