L'avenir international du Madrilène s’écrira sous le maillot de l’équipe nationale, à commencer par les prochains matchs amicaux face à l’Angola et à la Mauritanie, respectivement prévus les vendredi 22 et mardi 26 mars, sur la pelouse du stade Adrar, à Agadir.

Le choix de Brahim Diaz de porter le maillot des Lions de l’Atlas est une aubaine sur le plan sportif. Mais cette décision donnera aussi du fil à retordre au sélectionneur national, Walid Regragui. Car si l’abondance de bien ne nuit pas, le coach marocain devra trancher, faire des choix et gérer la déception de ceux qui seront écartés.

Le sélectionneur aura aussi à charge d’intégrer l’attaquant madrilène dans un cadre tactique où il sera dans les meilleures dispositions pour exploiter toutes ses qualités et masquer ses lacunes.

Brahim Diaz s’est fait un nom à l’AC Milan 

Natif de Malaga (Espagne), Brahim Diaz a fait ses classes dans l’école de football de la ville andalouse. Révélation d’un tournoi de jeunes en 2010, il tape dans l’œil des mastodontes du football espagnol, le FC Barcelone et le Real Madrid. Mais l’enfant prodige ne cède pas aux sirènes des grands de la Liga, privilégiant une formation et une enfance sans pression.    

Ce n’est qu’en 2013 que le Marocain décide de franchir le pas, en signant pour Manchester City, convaincu par le discours de Manuel Pellegrini, manager des Citizens à l’époque. Cependant, il ne fait ses débuts professionnels qu’en septembre 2016 lors d’une victoire de City en Coupe de la Ligue. Il a alors 17 ans et 49 jours.

Un âge où accumuler des minutes sur le terrain et de l’expérience sont indispensables à la progression. Raison pour laquelle le milieu offensif tente sa chance au Real Madrid, qui a déboursé 17 millions d’euros pour s’attacher ses services. Sauf que son aventure madrilène n’est pas plus prolifique en temps de jeu. 

A cette époque, la situation du talentueux attaquant est suivie de près par l’AC Milan, qui s’attache ses services en prêt. Brahim Diaz remporte la Série A avec les Rossoneri et devient par la même occasion l’un des rares footballeurs à détenir dans sa vitrine à trophées, les championnats d’Espagne, d’Italie et d’Angleterre, à l’image d’un certain Cristiano Ronaldo, l’ex-star du Real Madrid. Impressionné par les progrès de Diaz, le club de la capitale le conserve lors du dernier mercato estival à son retour de prêt. 

Un Super Sub polyvalent

Pour les décideurs madrilène, Brahim Diaz est là pour combler le vide laissé par Marco Asensio dans la rotation instaurée par Carlo Ancelotti. Le technicien italien l’utilise d’ailleurs le plus souvent sur le côté droit de l’attaque Merengué ou derrière l’avant-centre, en qualité de Super Sub (12e homme). Et jusqu’à présent, le Marocain ne déçoit pas. 

Auteur de 8 buts et 4 passes décisives en 34 matchs, Brahim Diaz jouit d’une polyvalence et d’une conduite de balle dans les petits espaces qui seront sans doute utiles à l’équipe nationale face à des défenses positionnées en bloc bas. Il peut aussi bien évoluer en soutien d’un numéro 9 donc, mais aussi sur le flanc droit, tout en gardant une influence quasi équivalente sur le jeu de son équipe.    

A moins que Walid Regragui n’opte pour un nouveau système de jeu, Brahim Diaz sera certainement appelé à occuper un poste sur le côté droit de l’attaque des Lions de l’Atlas dans le système en 4-3-3 privilégié par le sélectionneur national. L’autre alternative est qu’il soit aligné dans une position de second attaquant. 

Mais dans ce cas là, le sélectionneur sera dans l’obligation de changer de système, ou du moins d’animation offensive. Que ce soit en 4-2-3-1, en 4-4-2 en losange ou bien en 3-4-3, Brahim Diaz est en capacité d’influer positivement sur les stratégies offensives de l’EN. 

La vista du futur Lions de l’Atlas lui permettra également de tirer son épingle du jeu, en trouvant des angles de passes déroutants pour les défenses adverses, d’autant qu’il a la particularité d’être ambidextre, possédant une aisance aussi bien avec son pied droit que son pied gauche. En revanche, il est quelques fois inconstant dans son emprise sur le jeu tout au long d’une rencontre et il lui sera difficile d’être performant dans les matchs où l’intensité physique prédominera sur la qualité technique.   

En concurrence avec Ziyech and Co

En termes de technique et de personnalité, Brahim Diaz présente toutes les qualités nécessaires au niveau international. Le tout est de savoir comment se déroulera son intégration au sein d’une équipe qui a ses habitudes. Les hispanophones de l’équipe nationale contribueront sûrement à le mettre à l’aise. 

De son côté, Walid Regragui aura la délicate mission de choisir à quel poste Brahim Diaz évoluera et surtout à la place de qui. Car la concurrence est dense au vu de son profil. Amine Harit, Ismael Saibari, Hakim Ziyech et Amine Adli sont autant de joueurs qui briguent des places de titulaire dans un 4-3-3, que ce soit en tant que milieu offensif ou ailier droit. 

La tâche ne sera pas aisée pour le sélectionneur, surtout que certains d’entre eux possèdent des caractéristiques et un profil similaire. Par exemple, Brahim Diaz sera en concurrence avec Amine Harit et Ismael Saibari pour abreuver les attaquants. Hakim Ziyech ou Amine Adli ne seront pas non plus épargnés en cas de titularisation de Diaz sur le flanc droit de l’attaque 

Les prochaines rencontres seront révélatrices des intentions de Walid Regragui et des plans qu’ils réservent à Brahim Diaz. Prochain rendez-vous, le vendredi 22 mars face à l’Angola, quart de finaliste de la dernière Coupe d’Afrique des nations.