Auto Hall : 2024 se dessine sous de meilleurs auspices, mais la prudence demeure

| Le 25/1/2024 à 17:41
Le groupe a traversé deux années 2022 et 2023 dans un contexte tendu, marqué par l'inflation et la perte de pouvoir d'achat des ménages. Avec un niveau d'inflation en baisse constante, 2024 devrait se placer sous de meilleurs auspices, malgré les incertitudes. Auto Hall peut compter sur son portefeuille de marques varié, l'accroissement de son réseau et le boom du marché de l'occasion avec sa filiale Autocaz.

Auto Hall a connu une année 2023 assez compliquée, dans un contexte globalement tendu. L’inflation a pesé sur le pouvoir d’achat des ménages, et la hausse du taux directeur a rendu le crédit consommation moins accessible pour les particuliers et les entreprises.

Le groupe a particulièrement souffert de ce contexte durant le premier semestre, avec un chiffre d’affaires consolidé en retrait de 11% à près de 2,2 MMDH.

Dans un communiqué diffusé en décembre dernier, le groupe indiquait qu’à fin novembre, le chiffre d’affaires s’établissait au même niveau que celui de 2022 à la même période. Parallèlement, "à fin novembre 2023, les ventes globales du groupe Auto Hall (VP, VUL, VI, Agricole) s’élèvent à 17.622 unités, en recul de 3,5% par rapport à fin novembre 2022, marquant un rattrapage par rapport à la situation au 30 juin qui enregistrait un recul de 13%".

Au vu des chiffres, Auto Hall a donc comblé, durant le S2, une bonne partie de son retard enregistré durant le S1. "Le groupe a souffert d'un problème de disponibilité de certains modèles durant la première moitié de l’année. Il y a eu également un tassement progressif de l’inflation, puis un effet de rattrapage avec des clients qui ont commandé les modèles durant le S1 et n’ont été livrés qu’au S2 par exemple", nous explique une source du marché.

De meilleures perspectives en 2024, malgré une conjoncture encore tendue 

L’an dernier, le marché des véhicules neufs a affiché une stabilité de ses ventes (+0,1%). "Il faut noter que, concernant le segment des véhicules particuliers, il y a eu une légère croissance en 2023 de l’ordre de 1,5%, mais ce n’est pas encore les niveaux de 2019 ou 2019", précise notre interlocuteur.

Il est possible que la conjoncture en elle-même soit globalement plus favorable en 2024, avec une inflation moindre et une potentielle accalmie sur les taux des crédits à la consommation. Rappelons que durant le T3-23, le taux débiteur moyen des crédits à la consommation s’affichait en léger retrait par rapport au T2-23 à 7,25%. Reste à voir comment il se comportera sur le dernier trimestre 2023 et durant l'année en cours.

Cependant, le groupe dispose encore de plusieurs leviers de croissance lui permettant de faire preuve de résilience. Il pourra notamment miser sur les partenariats stratégiques liés récemment. "La marque Chery vient d’entrer sur le marché en 2022, et il y a une montée en puissance qui est attendue. Il faut donner le temps aux clients d’adhérer et de découvrir la marque", explique notre source.

Malgré l’incertitude qui plane encore sur l’évolution de l’année 2024, les principaux freins observés en 2023 devraient être moins forts. "Il ne faut pas non plus oublier qu’en 2023, il y a eu une forte hausse des prix des carburants. Cela a pesé dans les décisions d’achat, notamment des sociétés, concernant les Véhicules utilitaires légers (VUL)".

Un accroissement du portefeuille et un boom du marché de l’occasion

Le groupe dispose d’une grande aptitude à accroître son portefeuille de marques, ce qui fait partie de ses relais de croissance. Il a d'ailleurs intégré plusieurs nouvelles marques, en juillet 2022, grâce à son partenariat avec Stellantis. "Le groupe dispose d’un portefeuille vaste, avec des marques présentes fortement présentes. Il peut aussi capitaliser sur l'accroissement de son réseau de succursales, qui drainera des ventes. De plus, le Maroc fait face à un taux d’équipement encore faible en termes de véhicules, ce qui laisse une marge de progression dans les ventes", poursuit notre interlocuteur.

Notons que la conjoncture actuelle de hausse des prix des véhicules neufs et de difficulté d’accès au crédit peut paradoxalement être bénéfique pour le groupe, notamment concernant son activité dans le marché de l’occasion. "C’est un marché qui est de taille supérieure à celui des véhicules neufs. Les clients qui veulent acquérir des véhicules de seconde main par un biais professionnel et sécurisé peuvent se tourner vers un service comme celui d’Autocaz", conclut notre source.

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