CAN 2023. L'équipe du Maroc entame une préparation aux multiples contraintes

L’équipe nationale entame ce mardi 2 janvier la préparation de la Coupe d’Afrique des nations 2023, avec en ligne de mire son premier rendez-vous dans le groupe F face à la Tanzanie, le mercredi 17 janvier. Axée sur la tactique, le maintien de la forme du moment et la remise en forme des blessés, cette période de préparation est décisive.

CAN 2023. L'équipe du Maroc entame une préparation aux multiples contraintes

Le 2 janvier 2024 à 16h43

Modifié 2 janvier 2024 à 16h55

L’équipe nationale entame ce mardi 2 janvier la préparation de la Coupe d’Afrique des nations 2023, avec en ligne de mire son premier rendez-vous dans le groupe F face à la Tanzanie, le mercredi 17 janvier. Axée sur la tactique, le maintien de la forme du moment et la remise en forme des blessés, cette période de préparation est décisive.

Ce mardi 2 janvier 2024 est le point de départ d’une période charnière pour les Lions de l'Atlas, à l’approche de la Coupe d’Afrique des nations 2023 (du 13 janvier au 11 février). Au-delà de l’aspect tactique, le staff de l’équipe nationale s'attellera à gérer minutieusement la condition physique des 27 joueurs – aux états de forme différents –, à défaut de pouvoir mettre en place une préparation physique complète. 

Dans la sélection concoctée par Walid Regragui, Tarik Tissoudali, qui a disputé 34 matchs depuis le début de la saison 2023-2024, côtoie Sofiane Boufal qui, lui, n’a foulé les pelouses qu’à trois reprises. On y retrouve aussi un Amine Harit dans une forme resplendissante aux côtés d’internationaux blessés, à l’image de Noussair Mazraoui et Romain Saïss. 

Une tâche délicate attend donc le staff technique et physique, à l’entame de la préparation du premier match de la CAN, le mercredi 17 janvier face à la Tanzanie (18 h); qui plus est, au regard du climat chaud en journée et humide en soirée, dans lequel évolueront les Marocains. 

Contacté par Médias24, Yassine Talkoucht, spécialiste en préparation physique, se montre toutefois confiant en la capacité "du staff de l’équipe nationale à préparer un groupe de joueurs compétitif le jour j", à travers un travail individualisé et une attention particulière au rapport charge physique-fraîcheur. 

De surcroît, le match amical, prévu le 7 janvier contre la Gambie dans l’intimité du Complexe Mohammed VI, sera déterminant. "Il permettra au staff de l’équipe nationale de garder les joueurs compétitifs et dans le rythme, avant que la dernière semaine ne serve à apporter les dernières touches tactique et physique", poursuit notre interlocuteur. 

Une semaine de récupération propice

L’analyse des temps de jeu du groupe des 27 révèle en effet les difficultés auxquelles est confronté le staff de l’équipe nationale, notamment en raison d’états de forme inégaux entre :

- les joueurs récemment blessés, malades ou en phase de reprise (Saïss, Mazraoui, Amrabat, Aguerd) ;

- les joueurs très sollicités lors de la première partie de saison par leurs clubs respectifs (Tissoudali, En-Nesyri, Saibari…) ;

- les joueurs ayant eu très peu de temps de jeu (Amallah, Boufal, El Azzouzi).

Contrairement à la Coupe du monde 2022, la CAN 2023 mettra aux prises des joueurs émoussés par une première partie de saison intense. "Les joueurs étaient arrivés au Qatar au top de leur forme, car la compétition est intervenue fin novembre. En revanche, le coup d’envoi de la CAN sera donné à la mi-janvier", explique Yassine Talkoucht. Autrement dit, les internationaux qui fouleront les pelouses de la CAN seront plus entamés physiquement que lors du mondial au Qatar.  

Heureusement, plusieurs internationaux ont eu une semaine de repos avant de rejoindre l’équipe nationale, à l’instar d'Achraf Hakimi, Tarik Tissoudali ou encore Youssef En-Nesyri. "C’est une plage de repos importante pour recharger les batteries physiquement, mais aussi et surtout sur le plan mental", souligne-t-il. 

Cela dit, avoir disputé la majorité des rencontres de leurs équipes n’est pas uniquement une contrainte. C’est aussi un avantage. Les internationaux dont la première partie de saison était chargée sont dans le rythme et n’ont pas besoin d’une préparation physique complète. Un principe qui a dicté la composition du groupe formé par Walid Regragui. 

"À quelques exceptions près, notamment des cadres comme Sofiane Boufal, Romain Saïss et Noussair Mazraoui, les internationaux sélectionnés par Walid Regragui ont pour la majorité un temps de jeu suffisant en club", affirme Yassine Talkoucht. "Ils ont fait une bonne préparation d’avant-saison, ce qui va énormément aider le staff qui aura les joueurs pendant un temps réduit avant le début de la compétition".

L’incertitude plane sur l’état de Mazraoui et de Boufal 

Dès lors, cette période de préparation servira à mettre les joueurs sur un pied d’égalité physiquement pour être prêts non pas à jouer le premier match contre la Tanzanie, "mais surtout à le gagner", insiste notre interlocuteur. Sauf que quatre joueurs censés être des titulaires indiscutables sont blessés ou en manque de rythme et de compétitivité. Assez pour les envoyer sur le banc ? 

"Sur le plan physique, Soufiane Boufal n’a pas beaucoup de minutes dans les jambes. Et le championnat où il évolue (Qatar Super League) n’est pas très compétitif. Donc il est peu probable qu’il soit titulaire lors du premier match", indique Yassine Talkoucht. Même constat pour Noussair Mazraoui. 

Blessé à la mi-décembre au mollet avec le Bayern Munich, le latéral marocain ne devait pas participer à la compétition. C’était sans compter sur l’obstination de Walid Regragui. "Il est important pour nous. Il a été touché au mollet avec le Bayern Munich le 19 décembre. Le médecin de l’équipe nationale a fait le déplacement à Munich pour juger de l’étendue de la blessure", a récemment annoncé le sélectionneur.

"Le staff médical du Bayern a estimé la période d’indisponibilité de Mazraoui à six semaines. De notre côté, on pense qu’il sera rétabli au bout de trois à quatre semaines. Il va donc nous accompagner, car nous envisageons qu’il soit disponible pour les huitièmes de finale, et même un peu plus tôt". Une hypothèse qui a de fortes chances de se heurter à la réalité de la compétition. 

"Dans le cas où le Maroc se qualifie pour le second tour, la possibilité de voir Mazraoui sur le terrain est à mon sens hypothétique, car malgré les efforts du staff de l’équipe nationale, il aura du mal à suivre le rythme d’un match au milieu de joueurs qui ont trois matchs de phase de groupes dans les jambes", nuance notre interlocuteur. 

Pour Nayef Aguerd, Romain Saïss et Sofyan Amrabat, la situation est moins préoccupante. Même s’ils n’ont pas disputé les derniers matchs de leurs clubs respectifs, le premier était récemment malade, tandis que les deux autres sont légèrement blessés. À ce titre, la préparation individualisée "servira à remettre à niveau les joueurs en manque de rythme, mais aussi ceux qui reviennent de blessures. Ils vont s'entraîner avec le groupe, mais auront par moments des exercices spécifiques en termes d’intensité afin de les remettre en forme. Ainsi, ils seront prêts le jour j", avance Yassine Talkoucht. 

L'hydratation sera l'une des clés en Côte d'Ivoire

En somme, le staff de l’équipe nationale aura fort à faire, d’autant que le style de jeu qui sera déployé par le Maroc pendant la CAN sera d’une autre nature. Si pendant la Coupe du monde, le Maroc laissait volontiers le ballon à l’adversaire, "en Côte d’Ivoire, il devra faire le jeu, donc le type d’efforts pendant la rencontre sera différent. Les rencontres disputées contre la Côte d’Ivoire (1-1) et l’Afrique du Sud (1-2) en sont le parfait exemple", indique notre interlocuteur.   

Ces deux rendez-vous manqués par les hommes de Regragui ont mis en évidence des difficultés en termes de compacité et de course à la perte du ballon. Car en jouant haut dans le camp adverse, les défenseurs marocains ont eu beaucoup de mal à contrôler les espaces dans leur dos et sur les côtés à la perte du ballon.  

À cela s'ajoutent des conditions climatiques loin d’être idéales. En Côte d’Ivoire, il va faire chaud en journée et humide la nuit. Donc il y aura forcément besoin d’un temps d’adaptation. En ce sens, "maintenir un niveau d’hydratation élevé sera l’une des clés", conclut Yassine Talkoucht. D’autant que la délégation marocaine aura peu de temps pour s’adapter au climat puisqu’elle se rendra sur place quelques jours seulement avant la rencontre face à la Tanzanie. Mais pour Walid Regragui, “même une semaine ne suffira pas à s’adapter au climat". 

CAN 2023. Des internationaux marocains aux états de forme disparates, la défense suscite des craintes

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