L'initiative royale pour les pays du Sahel intègre la Mauritanie et comprend des facilités douanières

Chaleureusement accueillie par les 4 pays enclavés du Sahel, la première réunion ministérielle de coordination sur l'initiative royale pour favoriser l'accès de ces pays à l'Océan atlantique, s'est tenue à Marrakech. Elle a permis de présenter les premiers contours du projet aux pays concernés.

L'initiative royale pour les pays du Sahel intègre la Mauritanie et comprend des facilités douanières

Le 24 décembre 2023 à 9h15

Modifié 24 décembre 2023 à 13h42

Chaleureusement accueillie par les 4 pays enclavés du Sahel, la première réunion ministérielle de coordination sur l'initiative royale pour favoriser l'accès de ces pays à l'Océan atlantique, s'est tenue à Marrakech. Elle a permis de présenter les premiers contours du projet aux pays concernés.

Lors de la première réunion ministérielle de coordination qui s’est tenue ce samedi 23 décembre à Marrakech, les ministres des affaires étrangères du Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad se sont tous montrés très intéressés et disposés à coopérer pour concrétiser l’initiative royale qui vise à les connecter aux infrastructures portuaires marocaines sur l’atlantique, notamment au nouveau port de Dakhla.

D’autre part, Nasser Bourita a expliqué que ce processus de partenariat comprendra également dans une phase ultérieure la Mauritanie, qui bénéficiera de cette initiative. D’après le chef de la diplomatie marocaine, le Roi considère que "la réussite de cette initiative ne peut se concevoir sans une implication constructive, positive et concrète de la Mauritanie", ajoutant qu’il a déjà pu en discuter avec le ministre des affaires étrangère mauritanien lors du forum Russie-Monde arabe qui vient de se clôturer à Marrakech.

Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion, le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Jean-Marie Karamogo Traoré a révélé que l’initiative marocaine n’était pas exclusivement axée sur l’infrastructure mais comprenait également facilités commerciales et douanières. Il a expliqué que cette première réunion a permis de comprendre les premiers contours de l’initiative et qu’elle ouvrait la voie à la construction d’un espace économique réel.

Répondant à la question de la position du Royaume concernant le coup d’Etat au Niger, Nasser Bourita a rappelé que la politique étrangère marocaine est fondée sur les principes de non-intervention dans les affaires internes des autres Etats, ne pas arrêter les processus de coopération entre les Etats et privilégier la stabilité en faisant confiance au génie des peuples africains concernant leur gouvernance.

Il a également déclaré lors de son discours d’ouverture, que "là où les autres voient des problèmes, le Roi voit des opportunités", rappelant l’engagement sincère du Royaume pour le développement et la prospérité de l’Afrique dans à travers l’investissement et des partenariats gagnant-gagnant, plus à même de garantir la souveraineté des Etats.

Bourita s’entretient en tête-à-tête avec Diop au moment où le torchon brule entre Bamako et Alger

La réunion ministérielle a été précédée par des rencontres bilatérales entre le ministre des affaires étrangères Nasser Bourita et chacun de ses homologues du Mali, Niger et Burkina Faso. Celle avec le ministre des affaires étrangères du Tchad n’a pu se tenir, car celui-ci n’a pu se rendre à Marrakech pour des obligations de dernière minute.

La première d’entre elles s'est tenue avec Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne. Cette rencontre survient dans un contexte inédit de querelle diplomatique entre le Mali et l’Algérie. Ce mercredi 20 décembre, le ministre des affaires étrangères malien a convoqué l’ambassadeur algérien à Bamako pour "exprimer la vive protestation du gouvernement du Mali, suite aux récents actes hostiles des autorités algériennes, sous couvert de processus de paix au Mali", selon un communiqué du ministère des affaires étrangères malien. Le lendemain, l’Algérie rétorque et surenchérit en rappelant son ambassadeur à Bamako pour consultation. Le Mali en a fait de même en invoquant le principe de réciprocité.

Dans son allocution, lors de la plénière d’ouverture des cette réunion, Abdoulaye Diop a exprimé l’entière disponibilité de son pays à coopérer pour faire concrétiser la vision royale qui d’après lui est une manifestation de la solidarité et de la fraternité africaine du Maroc.

Il explique qu’en offrant l’accès à la mer, cette initiative de désenclavement répond aux aspirations des peuples du Sahel en offrant des opportunités de dynamisation des échanges et de participation au commerce mondial.

Lors de la conférence de presse, Abdoulaye Diop a considéré le Maroc comme partenaire fiable sur lequel on peut compter, qui n’est pas dans le jugement, et que c’était le genre de partenaires que les pays du Sahel cherchaient notamment quand il s’agit de l’énergie et des infrastructures.

Le chef de la diplomatie nigérienne : "c’est dans la difficulté qu’on reconnaît ses vrais amis"

Prenant la parole lors de la plénière d’ouverture, le ministre des affaires étrangères du Niger, Bakary Yaou Sangaré, a rappelé avec fierté le départ, la veille de cette rencontre, du dernier soldat français du sol nigérien, en qualifiant ce fait de "moment décisif dans lutte menée pour la reconquête de la souveraineté véritable" de son pays. "Visiblement bon nombre de partenaires, dont la France, peinent à comprendre cette volonté de notre peuple de reprendre en main son destin dans la dignité", a-t-il ajouté.

Il a également exprimé la gratitude de son pays vis-à-vis du Roi du Maroc pour son soutien à travers cette initiative, au moment où le Niger, comme le Mali et le Burkina Faso sont sous sanction d’autres pays de la CEDEAO et l’UEMOA. Sangaré n’est pas tendre avec ses organisations dont il qualifie les décisions de "lâches", ayant choisi d’après ses termes la désintégration à l’intégration.

"C’est dans la difficulté qu’on reconnaît ses vrais amis. Et le Maroc est un vrai ami du Niger, un ami de tous les temps, qui sait être là dans les bons moments comme dans les mauvais moments", a-t-il déclaré considérant que ce n’était pas surprenant de la part du Roi Mohammed VI, étant sa vision de "grand panafricaniste", d’après ses propos.

Pour sa part, l’ambassadeur du Tchad à Rabat a montré son admiration pour la grandeur du projet de port de Dakhla et a exprimé sa fierté qu’il soit construit exclusivement par des entreprises africaines.

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