Le FMI publie son rapport annuel sur le Maroc qui salue différents progrès budgétaires et économiques

Le FMI a publié mercredi 1er mai son rapport annuel sur le Maroc au titre des consultations dans le cadre de l’article IV. Ce rapport à la tonalité positive met en avant les réalisations macro-économiques et la résilience économique, insiste sur les contraintes telles que la pénurie hydrique et la sécheresse, et annonce quelques prévisions et pistes d’avenir.

Le FMI publie son rapport annuel sur le Maroc qui salue différents progrès budgétaires et économiques

Le 2 mai 2024 à 8h23

Modifié 2 mai 2024 à 13h25

Le FMI a publié mercredi 1er mai son rapport annuel sur le Maroc au titre des consultations dans le cadre de l’article IV. Ce rapport à la tonalité positive met en avant les réalisations macro-économiques et la résilience économique, insiste sur les contraintes telles que la pénurie hydrique et la sécheresse, et annonce quelques prévisions et pistes d’avenir.

"L’économie marocaine a une fois de plus fait preuve de résilience aux chocs négatifs en 2023, alors que l’activité économique s’est accélérée, que l’inflation a ralenti et que le déficit du compte courant s’est réduit malgré les vents contraires liés à la pénurie d’eau (qui a provoqué de graves pertes d’emplois dans le secteur agricole), le tremblement de terre de septembre 2023, et une croissance plus faible dans la zone euro", écrit le FMI dans son communiqué.

"L’ambitieux plan d’infrastructure annoncé par les autorités (notamment dans les secteurs de l’eau et de l’énergie) devrait stimuler l’investissement et la croissance au cours des prochaines années, le compte courant convergeant progressivement vers la norme à moyen terme. Le déficit budgétaire en 2023 était inférieur au niveau projeté dans le budget et les autorités ont réitéré leur engagement en faveur d'un assainissement budgétaire progressif au cours des trois prochaines années. La mise en œuvre du programme de réformes structurelles s'est poursuivie, notamment en ce qui concerne la refonte des systèmes de protection sociale, de santé et d'éducation", poursuit le FMI.

Les trois points essentiels sont les suivants :

• Le Conseil d'administration du FMI a conclu les consultations au titre de l'article IV de 2024 et a approuvé la première revue de la facilité de résilience et de durabilité du Maroc, ainsi que la revue de la qualification du Maroc à la ligne de crédit flexible.

• L'économie marocaine a continué à faire preuve de résilience malgré la pénurie d'eau, le séisme de septembre 2023 et les conditions extérieures difficiles. La croissance du PIB réel devrait progressivement atteindre 3,5 pour cent au cours des prochaines années, stimulée par la poursuite de la mise en œuvre du programme de réformes structurelles.

• La reconstitution des marges de manœuvre budgétaires tout en mettant en œuvre les réformes structurelles sera essentielle pour renforcer davantage la résilience du Maroc et ses perspectives de croissance plus élevée et plus inclusive.

"Le 26 mars, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l'article IV, l'examen à mi-parcours au titre de l'accord de ligne de crédit flexible, la première revue au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité et Re phasage de l'accès au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité avec le Maroc.

"L’économie marocaine a continué de faire preuve de résilience face aux chocs négatifs. Malgré la pénurie d'eau, le tremblement de terre de septembre 2023 et des conditions extérieures difficiles, l'activité économique a augmenté pour atteindre 3 % en 2023 grâce à de fortes exportations et à un rebond de la demande intérieure [NDLR : 3,2% selon le plus récent chiffre provisoire du taux de croissance].

"Malgré la reprise de la croissance, le chômage a atteint 13,3 % fin 2023 [13% selon le HCP dans sa note provisoire], reflétant principalement l'impact de la pénurie d'eau sur le secteur agricole. La croissance du PIB devrait progressivement atteindre 3,5 pour cent au cours des prochaines années, stimulée par la poursuite de la mise en œuvre du programme de réformes structurelles.

L’inflation a diminué au cours de l’année 2023, principalement à mesure que l’impact des chocs d’offre s’est estompé. Cela a justifié la suspension par BAM du cycle de resserrement des taux d’intérêt depuis juin de l’année dernière, après trois augmentations consécutives à partir de septembre 2022. Le dirham a continué d’évoluer dans la bande de fluctuation de ±5 pour cent.

"Le déficit du compte courant s’est considérablement réduit. Cela reflète à la fois une réduction du déficit commercial des biens (due à la baisse des prix des importations de l'énergie, des biens bruts et intermédiaires et des produits alimentaires, ainsi que la solide performance des exportations de l'automobile et de l'électronique), le dynamisme des exportations de services (touristiques et non commerciaux) et à l'expansion continue des transferts de fond vers le Maroc.

"Le déficit budgétaire du gouvernement central s’est amélioré plus que prévu dans le budget 2023. Le déficit global pour 2023 s'est clôturé à 4,4 pour cent du PIB, soit environ 0,5 point du PIB de moins que prévu dans le budget 2023. Cela reflète des recettes budgétaires meilleures que prévu (avec des recettes non fiscales stimulées par le Fonds sismique) qui ont plus que compensé des dépenses plus élevées que prévu.

"La mise en œuvre du programme de réformes structurelles annoncé s'est poursuivie. Les deux premiers piliers de la généralisation du système de protection sociale, à savoir l'extension de l'assurance maladie de base obligatoire et l'introduction de transferts monétaires aux familles pauvres, ont maintenant été mises en œuvre. D'autres mesures ont été prises pour restructurer les entreprises publiques, rendre opérationnel le Fonds d'investissement Mohammed VI et la nouvelle Charte de l'investissement, et réformer les systèmes d'éducation et de santé.

"Les administrateurs ont souscrit à l’essentiel de l’évaluation du staff du FMI. Ils se sont félicités de la résilience de l’économie marocaine face aux chocs récents et ont salué les politiques macroéconomiques et les cadres institutionnels très solides des autorités, qui ont soutenu la reprise de la croissance et la baisse de l’inflation. Notant les risques baissiers et la grande incertitude entourant les perspectives, les administrateurs ont souligné l’importance de poursuivre des politiques macroéconomiques prudentes et de mettre en œuvre sans relâche des réformes structurelles pour parvenir à une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive.

"Les administrateurs ont soutenu la politique monétaire de Bank Al-Maghrib (BAM) et ont convenu que les modifications ultérieures des taux directeurs devraient rester dépendantes des données. Il serait également important de reprendre la transition prévue par la Banque centrale vers un cadre de ciblage de l’inflation en préparant la suppression de l’ancrage.

"Les administrateurs se sont accordés sur la nécessité de faire progresser l’assainissement budgétaire et ont convenu que le budget 2024 trouve le bon équilibre entre la reconstitution des marges de manœuvre budgétaires et le financement des réformes structurelles.

"Ils ont encouragé les autorités à envisager de nouvelles mesures fiscales et budgétaires pour garantir, voire accélérer, la réduction prévue de la dette publique. Les administrateurs encouragent à renforcer davantage le cadre budgétaire à moyen terme, notamment en rendant compte des implications budgétaires des partenariats public-privé et de la mobilisation des actifs réels de l'État, et à poursuivre les travaux sur une nouvelle règle budgétaire ancrée dans la dette.

"Les administrateurs ont salué les progrès du Maroc dans le renforcement de son cadre de surveillance et de réglementation financière. Ils ont salué les efforts des autorités visant à introduire des suppléments de capital, à développer un marché secondaire pour les PNLs [nonperforming loan] et à améliorer la résolution des banques et préparer une stratégie financière verte. Même si les risques systémiques pesant sur le système financier semblent limités, les administrateurs ont souligné la nécessité de continuer à surveiller les expositions des bilans des institutions financières, notamment aux risques liés au climat.

"Les administrateurs ont salué la ferme détermination des autorités à mettre en œuvre des réformes structurelles. La réforme des systèmes de protection sociale, de santé et d’éducation améliorerait l’équité et la qualité d’accès et pérenniser le capital humain à long terme. Les réformes des entreprises publiques et l'opérationnalisation du Fonds Mohammed VI et de la nouvelle Charte de l'investissement stimuleraient l'investissement privé et créeraient des emplois durables. Des efforts continus visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles, à lutter contre la pénurie d’eau, à améliorer la gouvernance et à lutter contre les inégalités entre les sexes sont essentiels pour renforcer la croissance potentielle du Maroc.

"Les administrateurs ont été encouragés par les progrès réalisés par les autorités dans le respect des conditions de l’accord RSF. Ils ont salué les travaux en cours liés au programme national de l'eau et les plans visant à atteindre zéro émission nette d'ici 2050. Les administrateurs ont encouragé la mise en œuvre en temps opportun de la mesure visant à augmenter la TVA sur les énergies fossiles, tout en atténuant son impact social. Ils ont souligné l'importance d'une collaboration étroite avec les partenaires de développement.

"Les administrateurs conviennent que le Maroc continue de remplir les critères de qualification pour l'accord FCL, compte tenu de ses politiques macroéconomiques et de ses cadres politiques institutionnels très solides, ainsi que de son engagement en faveur de la poursuite des réformes".

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