Bourse : voici un premier bilan 2023 et les secteurs prometteurs l'an prochain

| Le 11/12/2023 à 16:14
Cette année, la bourse a évolué au gré de l'inflation et du taux directeur. À la mi-décembre, on observe que les secteurs des banques, des immobilières et des bâtiments ont été les plus porteurs de croissance pour le MASI. L'an prochain, bâtiments et immobilières devraient avoir le vent en poupe. La valeur Taqa Morocco affiche un potentiel intéressant, surtout dans le contexte de coopération rapprochée entre le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cette année, la bourse de Casablanca a connu une belle progression par rapport à l’an dernier où le MASI enregistrait un recul important, de près de 20%.

À ce jour, en YTD, le MASI affiche une hausse de 11%. Une performance conduite, tout au long de l’année, par plusieurs facteurs. En cette fin d’année, quel bilan tirer de l’évolution des performances de la cote et quelles sont les perspectives intéressantes qui se dégagent en 2024 ?

Inflation, taux directeur et Coupe du monde

La progression du MASI avait plutôt mal commencé en début d’année. L’indice casablancais avait fléchi en raison de la deuxième hausse du taux directeur fin décembre 2022. "Ce recul du MASI est survenu suite à l’annonce de la deuxième hausse des taux de Bank Al-Maghrib (BAM). La chute s’était amorcée en décembre et avait continué en janvier 2023", nous rappelle un expert de la place.

L’inflation et le taux directeur ont largement dynamisé le comportement de la bourse cette année 2023. D’ailleurs, fin mars, lors du premier Conseil de BAM de l’année, Léa banque centrale avait opté pour une troisième hausse, dont l’annonce n’a pas provoqué de recul de la bourse. "Cette dernière hausse du taux directeur de BAM avait été largement anticipée, ce qui a rassuré le marché", confirme notre expert.

Par la suite, le tassement progressif de l’inflation a réjoui le marché, entraînant une hausse continue jusqu’au mois d’août.

Source : medias24.com

Plus récemment, le dernier mouvement remarquable est lié à l’annonce de la Coupe du monde (CDM) 2030, organisée par le trio Maroc-Espagne-Portugal. Au lendemain de l’annonce officielle, le MASI connaissait le bond le plus important de son histoire sur une séance. "L’annonce concernant la Coupe du Monde 2030 a suscité une vague d’optimisme et une vision favorable pour le pays et pour la place. Cet optimisme provoquera la relance. Les gens auront plus confiance en la demande future. Le tourisme, les cimenteries, les immobilières et les banques en bénéficieront. En somme, la place financière dans son ensemble !", nous expliquait alors une source du marché au lendemain de l’annonce.

Mais cette année, quels sont les secteurs ayant conduit la cote à la hausse ?

Banques, immobilières et matériaux de construction : les locomotives de 2023

L’un des secteurs porteurs cette année a été le secteur bancaire, comptant pour une part importante de la capitalisation globale de la cote. En YTD, le secteur surpasse la hausse du MASI avec une progression de plus de 15%. "Cette hausse a surtout été portée par les bonnes performances des bancaires cette année, dans un contexte de hausse des taux. Elles ont affiché une bonne progression de leurs marges d’intérêt et sur commissions, avec également une forte progression des opérations de marché. In fine, leur profitabilité a progressé significativement. 2023 est clairement une année pour les banques", indique une source du marché.

Source : medias24.com

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L’un des autres secteurs phares de la cote est celui du bâtiment et des matériaux de construction, regroupant des acteurs porteurs comme les deux principaux cimentiers du pays que sont LafargeHolcim Maroc et Ciments du Maroc. Le secteur affiche une santé solide, avec une hausse de plus de 35% en bourse, principalement portée par les cimentiers.

Source : medias24.com

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"Les grands cimentiers ont bien progressé en bourse cette année, et ce, du fait de leur forte résilience financière, malgré le contexte défavorable. Deuxièmement, les perspectives sont réjouissantes, notamment avec la visibilité annoncée sur le secteur immobilier sur la période 2024-2028. Il est clair qu’avec l’annonce de la CDM 2030, il y a aussi un tracé avec des perspectives intéressantes pour la construction d’infrastructures", poursuit notre interlocuteur.

Cette dynamique est également propice pour le secteur immobilier qui affiche les hausses les plus importantes depuis le début de l’année. L’indice en bourse a bondi de plus de 115% sur la période. Il est porté par une hausse notable des revenus des immobilières, notamment Alliances et Addoha. En fin d’année, l’annonce du plan d’aide au logement a également boosté le secteur en bourse.

En 2024, ces secteurs (bâtiments et immobilières, ndlr) affichent encore du potentiel, du fait de la bonne visibilité apportée par le programme quinquennal d’aide au logement, les grands chantiers étatiques et les perspectives de développement à la suite du séisme d’Al Haouz et de la CDM 2030.

TAQA Morocco, une valeur bien positionnée pour l’an prochain

Début décembre, le Maroc concluait avec les Émirats arabes unis un partenariat d’exception sur le plan économique, qui portera sur le développement de plusieurs secteurs, notamment ferroviaire, énergétique, agricole, etc.

Ce partenariat pourrait avoir une forte résonance sur l’économie nationale, notamment pour une valeur de la cote qu'est Taqa Morocco. Selon notre interlocuteur, "le groupe, dont l’actionnaire majoritaire est la ‘Abu Dhabi National Energy Company’ à hauteur de près de 86%, fournit une part non négligeable de l’énergie au Maroc. Il est d'ailleurs de tous les appels d’offres, que cela concerne le dessalement d’eau de mer, l’électricité ou les centrales solaires".

Le rendez-vous entre le Maroc et les Émirats va sans doute jouer un rôle de catalyseur pour l’entreprise. "Les investissements des Émiratis au Maroc dans le domaine de l’énergie et du renouvelable pourraient être catalysés par Taqa. C’est une des seules valeurs de la cote qui pourrait avoir des retombées directes", souligne notre source.

Source : medias24.com

Il convient de rappeler que le groupe est porteur d’un projet colossal, passé globalement inaperçu fin octobre dernier. En effet, dans le rapport sur le foncier public mobilisé pour l’investissement, il est mentionné que Taqa Morocco est porteur de deux projets pour un montant d’investissement total de 100 MMDH. Il s’agit là d’une estimation globale, sur une durée de 10 à 15 ans, des coûts de développement de projets d’hydrogène sur une superficie de 70.000 hectares. "Ce n’est pas rien, tant en montant qu’en foncier. L’Etat ne va pas prévoir du foncier à ce titre pour rien. Il paraît clair que ce projet se concrétisera, ce qui est énorme", conclut notre source.

De fait, la valeur pourrait afficher de belles couleurs l’an prochain et dispose de plusieurs leviers de croissance, notamment grâce à sa stratégie de verdissement du portefeuille et au développement de projets, notamment dans le but de réduire de 25% son empreinte carbone d’ici 2030.

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