Taqa Morocco dévoile sa stratégie de développement autour des énergies renouvelables d’ici 2030

Le 7 mars, le groupe Taqa Morocco a organisé une conférence de presse pour présenter ses résultats 2022, sa stratégie de développement et ses perspectives pour les années à venir.
Le groupe a considérablement amélioré ses indicateurs de performance en 2022 avec un chiffre d’affaires en forte progression de 74,1% à 13,6 MMDH. La bonne performance opérationnelle des Unités 1 à 6, la forte hausse des frais d’énergie consécutive à l’augmentation du prix du charbon et l’effet positif de l’appréciation du dollar par rapport au dirham ont contribué à la progression du chiffre d’affaires consolidé.
Le taux de disponibilité a progressé pour atteindre un record de 93,9%. Une amélioration qui découle notamment de la maintenance prédictive du groupe, menée grâce à sa transformation digitale. Selon le président du directoire, Abdelmajid Iraqui Houssaini, "la production électrique en 2022 a atteint 15 309 GWh, soit 38% de la demande nationale. En termes de contribution à la production nationale, je pense que nous nous situons au-dessus des 40%".
Malgré la hausse des cours du charbon, le groupe a pu bénéficier d’une bonne stratégie d’optimisation des coûts, notamment du fait des contrats à moyen long terme. "La politique d’approvisionnement de charbon nous a permis d’avoir des prix inférieurs à l’indice API2 de 170 dollars la tonne en moyenne contre 290 dollars la tonne sur le marché international", a précisé Mehdi Belghiti, membre du directoire de Taqa Morocco.
In fine, le RNPG est ressorti en hausse de près de 30% à 1.303 MDH, et le dividende proposé demeure stable par rapport à 2021 à 35 dirhams par action.
1.000 MW de capacité additionnelle dans les énergies renouvelables
La stratégie de développement du groupe, à horizon 2030, repose sur la décarbonation et le lancement de projets dans les énergies renouvelables. L’objectif de Taqa est clair, réduire de 25% son empreinte carbone d’ici sept ans grâce à la mise en place de 1.000 MW de capacité additionnelle basée sur les énergies renouvelables. Cette production ne sera pas facturée à l’ONEE, mais passera par un mécanisme PPA (Power Purchase Agreement, ndlr), à savoir des contrats de fourniture d’électricité auprès des entreprises et des industriels.
Le groupe rappelle qu’en avril 2022, il a été déclaré adjudicataire pour le projet solaire Noor PV II qui détient un potentiel de production de près de 100 MW. Ce qui a marqué le début du verdissement de son portefeuille. "Nous disposons également, dans le secteur éolien, de 100 MW de site sécurisé dans le nord du Maroc et sommes en phase de pré-développement d’une capacité de 600 MW dans le sud du Royaume qui regorge de capacités dans le solaire comme l’éolien. En parallèle, nous travaillons sur la prospection de 200 MW additionnels, le tout faisant les 1.000 MW que nous nous sommes fixés pour objectif", a expliqué Fadoua Moutaouakil, directrice de la stratégie et de la gestion du risque chez Taqa Morocco.
Le groupe compte également se positionner sur le dessalement d’eau de mer, dans un contexte de stress hydrique national. Il prévoit de capitaliser sur l’expertise du groupe émirati Taqa (actionnaire majoritaire) en la matière.
"Une stratégie nationale s’articule autour du développement de plusieurs stations de dessalement. Je pense que celle de Casablanca sera attribuée pour le second trimestre 2023. Malheureusement, nous n’avons pas été préqualifiés pour ce projet, mais il y a d’autres stations en cours de lancement, dont celle de Nador et nous comptons nous positionner", a indiqué le président du directoire.
Un Capex global de 1,6 milliard de dollars pour développer les 1.000 MW d’ici 2030
Le directeur général délégué du groupe a évoqué les systèmes de financement de ces différents projets. Selon Omar Alaoui M’Hamdi, "ces derniers seront financés en capitaux propres et en dette. Nous allons créer des filiales dédiées à ces projets pour les porter en financement de projet. Nous avons l’habitude de lever des fonds à des taux très compétitifs et nous ferons donc bénéficier le coût du kWh final qui va permettre de vendre de l’électricité décarbonée aux futurs clients".
Le président du directoire a précisé, à cette occasion, que le Capex global pour le développement de la capacité additionnelle de 1.000 MW est de 1,6 milliard de dollars. "Notre ambition ne se limite pas à cela. Nous avons l’ambition de développer des stations de dessalement. Vous avez pu voir que pour celle de Casablanca, l’ordre de grandeur de l’investissement était de 1,2 milliard de dollars. Il y a aussi le sujet de l’hydrogène vert. Tout dépend de la maturité des projets, et les investissements suivront."
Il a ajouté que le cadre règlementaire, finalisé en janvier, permettra d’accélérer les investissements dans le secteur. "Il y a une adoption de la loi 40-19 qui ouvre des opportunités dans le secteur des énergies renouvelables, et cela accélèrera les investissements. Le gouvernement travaille sur une Charte de l’investissement qui, je pense, va accélérer les investissements en termes de giga factory, ce qui nécessitera des investissements massifs dans les énergies renouvelables", a conclu Abdelmajid Iraqui Houssaini.

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