BCP : les explications du management sur les bonnes performances du groupe
Le groupe BCP a affiché des indicateurs en bonne forme à fin septembre, notamment en termes de profitabilité. Le RNPG du groupe s’est bonifié de 64% par rapport à la même période l’an dernier à 3,6 MMDH.
Une progression notable malgré une hausse du coût du risque sur la période de 14,6% à 3,3 MMDH.
Contactée par Médias24, une source autorisée du groupe revient sur cette performance et sur les faits marquants des neuf premiers mois de l’année en cours.
Les raisons de la bonne tenue des marges et opérations de marché
Le groupe a affiché un PNB en croissance de 19% à 17,7 MMDH. Dans un premier temps, cette performance a été poussée par l’amélioration notable des activités de marché du groupe. Ces dernières ont affiché une hausse de 150% d’une année sur l’autre à 3,36 MMDH.
Après un recul en 2022 et un tsunami vécu début 2023 sur le marché obligataire, le groupe a pu redresser la barre. "Après le recul enregistré en 2022 et au premier trimestre de 2023, toujours sous l’effet de la hausse des taux qui a négativement impacté la performance des activités de trading obligataire, les activités de marché ont pu essuyer l’impact de cette hausse grâce aux réajustements opérés sur le portefeuille obligataire, et ce en vue de réduire leur sensibilité aux variations de taux", nous confie la banque.
"Le redressement du résultat des activités de marché a également profité de la hausse des dividendes remontés par les diverses participations du Groupe", poursuit notre source.
Les bonnes performances du groupe sont également venues de la bonne tenue des marges de commissions et d’intérêts. Ces dernières ont évolué respectivement de 5,2% et 6,7% à fin septembre pour atteindre 2,9 MMDH et 10,75 MMDH.
Pour le groupe, cette amélioration est le fruit de deux facteurs. "Le développement des crédits à fin 2022, ayant généré des intérêts sur 2023, et l’optimisation du coût de la collecte, grâce notamment au renforcement de la part des ressources non rémunérées", indique la banque. La progression des marges sur commissions, quant à elle, provient "du positionnement sur des produits et services créateurs de forte valeur ajoutée, aussi bien pour le client que pour la banque".
Ces éléments ont également contribué au fort redressement du RNPG sur la période. Le tout, "combiné à la maîtrise des frais généraux, a permis de contribuer à la hausse du RNPG du groupe", souligne la banque.
Un ralentissement des crédits poussé par la baisse des crédits de trésorerie
Le groupe a annoncé dans ses résultats du T3-23 un recul de l’encours des crédits bruts consolidés de 1,4% à 303,4 MMDH. "Le recul est attribuable principalement à la baisse des crédits de trésorerie, dans un contexte de diminution des prix des matières premières à l’international", nous explique-t-on
En effet, en 2022, du fait de l’appréciation des prix des matières premières, de nombreuses entreprises s’étaient retrouvées en difficulté de trésorerie et ont eu massivement recours aux crédits de trésorerie.
D’après les statistiques de Bank Al-Maghrib (BAM), à fin décembre 2022, l’encours des crédits de trésorerie avait progressé de 16% à près de 262 MMDH, soit une progression de 36,2 MMDH en valeur sur 12 mois glissants. A fin septembre 2023, il s’agit donc d’un effet de base négatif.
Mais quid de la dynamique des crédits sur le T4-23 ? Sans se mouiller sur le sujet, la banque nous explique que "sur le T4, l’évolution de la dynamique des crédits dépendra de la demande dans le contexte actuel de taux haussiers, mais également du comportement des prix des matières premières à l’international qui détermineront l’évolution des crédits de trésorerie".
D’après les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib concernant les taux débiteurs au troisième trimestre 2023, ils affichaient une hausse de 112 points de base à 5,36% depuis le début du cycle de resserrement monétaire de la banque centrale. Parallèlement, le taux directeur a progressé de 150 points de base, ce qui veut dire que la transmission n’est pas totalement terminée.
Comme nous l’expliquait une source de la place, "on remarque qu’avec la hausse des taux débiteurs, on a des dépôts à vue qui augmentent. Par conséquent, la hausse du taux directeur de 150 pbs ne devrait pas se refléter complètement sur les taux débiteurs. Il y a un temps de latence, probablement d’ici la fin de l’année ou début 2024".
Cela impliquera peut-être une prochaine hausse des taux débiteurs durant le dernier trimestre de l’année et une poursuite potentielle de la baisse de l’encours crédit.
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