Les raisons du ralentissement du MASI depuis quelques semaines

| Le 12/11/2023 à 11:51
Malgré un récent newsflow très positif, entre Coupe du Monde 2030, plan quinquennal de l’immobilier et fin de cycle de resserrement monétaire, le MASI affiche de pâles couleurs ces dernières semaines. Une accalmie liée à l’attentisme autour des résultats du T3, mais aussi à l’impact de l’opération Cosumar. Certains institutionnels réservent une partie de leur cash pour l’opération au détriment du marché actions.

En YTD, le MASI affiche une santé correcte avec une hausse de 11% à 11.900 points à l’ouverture de la séance du 10 novembre.

La baisse continue de l’inflation depuis le mois de février, la pause du resserrement monétaire de Bank Al-Maghrib et les résultats trimestriels et semestriels de la cote ont rassuré les investisseurs.

Le pays a également connu un newsflow très positif durant le troisième trimestre, avec la tenue des Assemblées générales de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, et surtout l’annonce officielle de l’attribution de la Coupe du Monde 2030 de football au trio Maroc-Portugal-Espagne. Le lendemain de l’annonce, le MASI faisait un bond historique de 5,08% lors de la séance du 5 octobre − du jamais vu !

Cependant, l’euphorie n’a pas duré. Un phénomène étonnant au vu de l’optimisme dont bénéficient la cote et le pays de façon générale grâce aux récentes annonces. "La visibilité quinquennale apportée par le plan quinquennal dans le secteur de l’immobilier et l’euphorie de l’annonce de la Coupe du Monde ont drainé beaucoup de positivité. Au Maroc, quand l’immobilier va, tout va. Or cela a été un peu sapé par les récentes tensions macroéconomiques", nous confie une source de la place.

Source : medias24.com

Depuis, la cote casablancaise est léthargique. Plusieurs facteurs expliquent cette accalmie observée depuis bientôt un mois.

Le marché attend les résultats du T3-23

Les tensions macroéconomiques sont l'une des premières raisons de l’accalmie sur le marché. Comme partout dans le monde, les événements du 7 octobre en Palestine, et désormais la guerre, n'y sont pas étrangers. "La guerre au Proche-Orient crispe les investisseurs, qui craignent qu’elle entraîne des conséquences plus lourdes avec une escalade. Ces événements sont venus jouer les trouble-fête alors que le newsflow sur le marché était excellent, avec beaucoup d’optimisme", nous explique une source du marché.

D’un point de vue microéconomique, la saisonnalité fait que l’attentisme autour des résultats du troisième trimestre est de mise. "Désormais, les investisseurs attendent de voir ce que vont donner les résultats pour réorienter éventuellement les orientations de leurs portefeuilles. Il faut aussi prendre en compte le fait que les comités semestriels des OPCVM se déroulent en octobre. Il y a donc un attentisme en attendant de voir comment les investisseurs vont anticiper la fin de l’année", poursuit notre interlocuteur.

Mais cet attentisme aurait pu se traduire par une stagnation. Le recul observé provient notamment du fait que les volumes sont, eux aussi, à la baisse.

Évolution des volumes sur le marché central et le marché de Blocs. Source : Bourse de Casablanca

Mais un autre facteur pénalise le marché action et le prive d’une part de liquidité.

L’opération Cosumar pèse sur le marché actions

Fin juillet dernier, le groupe sucrier avait annoncé le désengagement du groupe Wilmar de son capital. Pour rappel, ce dernier détient 30,05% du capital de Cosumar.

La transaction, dont la réalisation est envisagée au plus tard au quatrième trimestre 2023, sera concrétisée sur la base d’un prix de 210 dirhams par action. Le montant total de la transaction s’élève selon nos calculs à près de 6 MMDH.

Le 9 octobre, un communiqué du Conseil de la concurrence annonçait que la Mutuelle agricole marocaine d’assurances (MAMDA), la Mutuelle centrale marocaine d’assurances (MCMA), la Mutuelle Attamine Chaabi (MAC) et le Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) avaient pour projet d’acquérir 14,35% du capital du sucrier national, soit près de 3 MMDH.

"Tout cela doit être financé. Ce n’est pas rien. S’il y a de l’achat sur de l’equity, ces institutionnels-là n’achèteront pas car ils ont une opération en cours, et si certains sont en manque de cash, ils vont vendre une petite partie de ce qu’ils ont pour libérer de la place au portefeuille. Sachant que ces derniers vont devoir débourser près de 3 MMDH, cela va capter du cash au détriment du marché actions", souligne notre source.

In fine, le marché attend les résultats des sociétés cotées, les chiffres de l’inflation d’octobre et le comportement de la courbe des taux d’ici la fin de l’année pour arbitrer ses décisions d’investissement.

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