Balima Résidences prend le virage de la location meublée

Quatre ans après s’être lancé dans le créneau de la location de type meublé, Yann Lechartier, gérant de Balima Résidences, filiale du groupe immobilier éponyme, revient pour Médias24 sur les étapes et la stratégie déployée pour devenir à moyen terme un des principaux acteurs de ce secteur à Rabat, notamment en doublant le parc dédié à cette nouvelle activité locative. Explications.

Balima Résidences prend le virage de la location meublée

Le 24 juillet 2023 à 18h46

Modifié 21 septembre 2023 à 16h32

Quatre ans après s’être lancé dans le créneau de la location de type meublé, Yann Lechartier, gérant de Balima Résidences, filiale du groupe immobilier éponyme, revient pour Médias24 sur les étapes et la stratégie déployée pour devenir à moyen terme un des principaux acteurs de ce secteur à Rabat, notamment en doublant le parc dédié à cette nouvelle activité locative. Explications.

Dans un entretien accordé en 2019 à notre rédaction, Jacqueline Mathias révélait que le groupe qu’elle préside possède 25 immeubles à Rabat, dont 3% étaient vides (15 logements sur 500) et occasionnaient par conséquent une absence de revenus et des frais fixes importants. Une situation qui a poussé son fils Yann Lechartier, membre du board de l’entreprise familiale, à consacrer une partie du parc immobilier de la société mère Balima au créneau de la location d’appartements meublés via les applications Airbnb, Booking.com ou via leur propre site.

"17% du prix de la location réservé aux intermédiaires"

L’occasion d’interroger le dirigeant de cette filiale sur les ressorts de ce virage stratégique qui ambitionne de consacrer à la location meublée une part croissante du parc immobilier de la société Balima, dont le cœur de métier a toujours été de construire des immeubles pour louer durablement ses logements.

"En 2019, Balima Résidences a commencé avec 2 appartements vides qui ont été meublés de façon à les mettre en valeur, avant d'atteindre le chiffre de 33 logements aujourd’hui. Après avoir créé un profil pour chacun d'eux sur Airbnb et Booking, les clients payent, par carte de crédit, le montant du loyer à ces sites qui nous font ensuite un virement bancaire équivalent à 83% de la facture du séjour." Celui qui est aussi le directeur général délégué Patrimoine de la société immobilière précise que les intermédiaires prélèvent par conséquent 17% de commissions.

Pour le règlement, les étrangers ou les locaux peuvent régler leur séjour en devises à l’aide d’une carte de crédit internationale ou avec la dotation touristique annuelle ; et pour les Marocains uniquement, il est également possible de payer directement Balima Résidences en monnaie nationale, soit en dirhams.

"Un marché en perpétuelle croissance qui ne fait l’objet d’aucun recensement"

Tout en refusant de commenter la part croissante voire majoritaire de l’informel dans le secteur de la location meublée avec nombre de particuliers qui ne s’acquittent d’aucune taxe, le gérant a cependant confirmé qu’il existe très peu de sociétés structurées opérant légalement dans ce créneau qui ne fait, à ce jour, l’objet d’aucun recensement par l’autorité ministérielle de tutelle du tourisme.

Une lacune qui devrait être comblée bientôt grâce à l’adoption récente de décrets d’application relatifs à la loi sur l’ouverture des établissements touristiques, incluant la location meublée, qui va permettre de constituer une banque de données pour avoir une meilleure lecture de ce secteur.

"Si le ministère recense le nombre d’arrivées, de nuitées et la durée moyenne de séjour des clients d’établissements classés, il y a une absence totale d’indicateurs sur les clients de plus en plus nombreux des logements meublés qui viennent dans le cadre du tourisme city break, d’affaires, de loisirs…", relève Yann Lechartier pour qui un recensement général s’impose pour élaborer une stratégie globale pour mieux mesurer le réceptif..

"Imposer un prélèvement fiscal à la source"

C’est en effet, selon lui, tout un marché concurrent parallèle qui est totalement inconnu aussi bien des professionnels de l’hôtellerie que des autorités concernées qui n’en retirent de surcroît aucune taxe.

Sur le manque à gagner fiscal dû aux pratiques informelles, une autre source fiable nous apprend que des négociations sont en cours entre l’Etat et les sites comme Airbnb afin d'imposer un prélèvement à la source et de payer la TVA et les taxes applicables aux prestations proposées par ces intermédiaires.

Pour remédier à ce vide juridique qui occasionne des pertes fiscales importantes pour l'Etat,  ’idéal serait donc d’importer  cette pratique qui a cours dans la plupart des autres grandes destinations touristiques de la planète.

"En attendant d’être soumis comme les hôtels à un taux réduit de TVA, à la taxe de promotion touristique et à une taxe de séjour, pour l’instant comme n’importe quelle SARL, Balima Résidences doit s’acquitter d’un taux élevé de 20% de TVA ainsi que l’impôt sur les sociétés", explique le gérant avant de revenir sur les résultats de son activité.

Un taux d’occupation beaucoup plus élevé que celui des hôteliers classiques

Sur la clientèle de sa société, notre interlocuteur tient à préciser que la moitié est nationale ; l'autre moitié est française et espagnole, avec une part croissante du marché américain.

Hormis durant le ramadan, Balima Résidences réalise, selon lui, des taux d’occupation très enviables compris entre 75% et 90%. Des résultats qui varient en fonction des saisons, avec une typologie de clientèle qui change aussi selon les périodes, avec par exemple des clients à l’année qui désirent un service hôtelier dans un logement indépendant.

Selon notre interlocuteur, la durée de séjour est plus courte en été, avec beaucoup de clients MRE de passage, alors que l’hiver séduit beaucoup plus de visiteurs "Digital nomades" qui viennent séjourner pendant quelques semaines, voire plusieurs mois pour travailler à distance.

"Doubler le parc de biens meublés d’ici 2026"

"Situé dans le centre-ville de la capitale, notre parc actuel compte 33 appartements, du studio aux 5 pièces, qui offrent un service digne d’un hôtel 4 étoiles avec des tarifs de nuitée compris entre 600 et 1.800 dirhams hors ménage", indique Lechartier.

Le gérant ajoute que Rabat ne compte qu’une seule start-up spécialisée dans la location meublée, qui se distingue toutefois de Balima Résidences par des moyens financiers beaucoup plus importants et par le fait qu’elle n’est pas propriétaire des biens loués.

En conclusion, il déclare que la filiale du groupe Balima va doubler, d’ici trois ans, son parc dans le centre-ville, avant de s’ouvrir à d’autres quartiers de la capitale en louant des biens qui seront destinés à la location meublée.

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