Un fossile de mosasaure avec d’étranges dents en forme de tournevis a été découvert au Maroc
Des scientifiques ont découvert une nouvelle espèce rare de mosasaure au Maroc, confirmant ainsi l’existence d’une vaste diversité de ces reptiles marins il y a 66 millions d’années.

Un fossile de mosasaure avec d’étranges dents en forme de tournevis a été découvert au Maroc
Des scientifiques ont découvert une nouvelle espèce rare de mosasaure au Maroc, confirmant ainsi l’existence d’une vaste diversité de ces reptiles marins il y a 66 millions d’années.
Des scientifiques britanniques ont découvert une nouvelle espèce de mosasaure, un lézard marin de l’ère des dinosaures, avec des dents étranges et striées, différentes de celles de tout autre reptile connu, a annoncé l’Université de Bath le 17 mai dernier.
"C’est une surprise", a réagi le Dr Nick Longrich, du Milner Centre for Evolution de l’Université de Bath, en Angleterre, qui a dirigé l’étude. "Cela ne ressemble à aucun mosasaure, ni reptile, ni même à n’importe quel vertébré que nous ayons vu auparavant".
Cette découverte, ainsi que d’autres trouvailles récentes en provenance d’Afrique, suggèrent que les mosasaures et autres reptiles marins évoluaient rapidement jusqu’à il y a environ 66 millions d’années, lorsque leur extinction a eu lieu à la suite de l’impact d’un astéroïde, qui a également entraîné la disparition des dinosaures et d’environ 90% de toutes les espèces sur Terre.
La nouvelle espèce, appelée Stelladens mysteriosus, provient du Crétacé supérieur du Maroc et mesurait environ deux fois la taille d’un dauphin. Elle possédait une disposition unique des dents, avec des crêtes en forme de lames le long des dents, disposées selon un motif en forme d’étoile, rappelant un tournevis cruciforme.
"Nous n’avons aucune idée de ce que cet animal mangeait, car nous ne connaissons rien de similaire qui soit vivant aujourd’hui ou dans le registre fossile", a commenté le Dr Nick Longrich. "Il est possible qu’il ait trouvé une manière unique de se nourrir, ou peut-être comblait-il une niche écologique qui n’existe tout simplement plus aujourd’hui".
"L’évolution n’est pas toujours prévisible ; elle emprunte parfois une direction unique. Quelque chose qui n’a jamais été observé auparavant peut évoluer, puis ne plus jamais évoluer par la suite", a encore relevé le chercheur.
La Dre Nathalie Bardet, spécialiste des reptiles marins au Musée national d’histoire naturelle de Paris, a déclaré : "Je travaille sur les mosasaures du Maroc depuis plus de vingt ans et je n’ai jamais rien vu de tel auparavant. J’étais à la fois perplexe et émerveillée !"

Le fait que plusieurs dents aient été retrouvées avec la même forme suggère que leur forme étrange n’est pas le résultat d’une pathologie ou d’une mutation. Ces dents uniques évoquent plutôt une stratégie d’alimentation particulière ou un régime alimentaire spécifique, mais il reste encore difficile de savoir de quoi se nourrissait ce Stelladens mysteriosus.
Nour-Eddine Jalil, professeur au Musée national d’histoire naturelle et chercheur à l’Université Cadi Ayyad au Maroc, a quant à lui déclaré : "La faune a produit un nombre incroyable de surprises : des mosasaures avec des dents disposées comme une scie, une tortue avec un museau en forme de tuba, une multitude de vertébrés de formes et de tailles différentes, et maintenant un mosasaure avec des dents en forme d’étoile. On dirait les œuvres d’un artiste à l’imagination débordante."
Et de conclure : "Les sites du Maroc offrent une image inégalée de l’incroyable biodiversité, juste avant la grande crise de la fin du Crétacé".