Le groupe a affiché en 2022 un résultat net social en baisse de 35% à 87,1 MDH. SNEP avait affiché un excellent premier semestre marqué par une demande soutenue des produits vinyliques et d’électrolyse. Sur la première moitié de l’année 2022, son chiffre d’affaires avait progressé de 21% à 623,6 MDH et le résultat net avait atteint 61,7% en hausse de 33%.

En bourse, le cours de l’action SNEP a baissé de 37% depuis le début de l’année 2022, passant de 749 dirhams à 470 dirhams à la clôture du 12 avril.

Source : medias24.com

Cette baisse a notamment été catalysée par la tendance baissière générale du marché lors du premier rehaussement du taux directeur fin septembre 2022.

Un second semestre 2022 compliqué

Mais durant le second semestre, le groupe a fait face à un marché perturbé tant sur le niveau de la demande que sur les prix de vente. Il explique que durant cette seconde moitié de 2022, l’activité a connu un double effet négatif de baisse de la demande conjuguée à la baisse des prix de vente du PVC sur la période.

Contactée, une source du marché nous explique que "les marges du groupe ont été rognées en 2022 du fait d’une forte appréciation des cours de l’éthylène de près de 40% par rapport à 2021. Durant la seconde moitié de l’année, la demande a baissé. Cette dernière vient principalement du secteur du BTP avec les constructions immobilières et également de l’agriculture. Ces deux secteurs ayant souffert en 2022, cela explique la dégradation des volumes de vente sur la seconde moitié de l’année".

En plus d’un retrait des volumes, le groupe a également vu une baisse des prix de vente de PVC sur la seconde moitié de l’année. Ce recul est lié notamment à l’évolution des cours du pétrole, dont l’éthylène, qui est l’intrant principal, est un dérivé. "Le prix de l’éthylène est corrélé au cours du baril, et comme il a baissé durant la seconde moitié de l’année dernière, le prix de l’éthylène a également baissé sur la même période", explique notre interlocuteur.

La baisse des intrants devrait soulager les marges cette année

Cette année, même s’il est encore tôt pour savoir comment la donne va évoluer sur le marché des produits vinyliques et de l’électrolyse, le groupe devrait connaître une amélioration de ses marges.

Pour notre interlocuteur, "la forte hausse des intrants, surtout l’éthylène, a rogné sur les marges du groupe en 2022. Cette année, comme le prix du baril est inférieur à ce qu’il était à la même période l’an dernier, le groupe devrait assister à une amélioration de ses marges du fait d’une baisse du prix des intrants", explique notre interlocuteur. Cela pourrait être bénéfique pour l’opérateur.

Une donnée à laquelle devrait s’ajouter l’aboutissement de l’extension des capacités de production de SNEP. "Il pourrait y avoir un effet volume du fait de cette hausse de capacité de production, ainsi qu’un impact positif sur le coût de production du groupe en raison de nouvelles économies d’échelles", conclut notre source.

La demande devrait s’amorcer pour le groupe, notamment avec le redémarrage de l’activité du secteur du BTP. Aujourd’hui, cette reprise ne se formalise pas encore nettement, même si la baisse des ventes de ciments enregistrée à fin mars à 5,3% sur une année glissante affiche une amélioration par rapport à fin février, où la baisse sur une année glissante était de 8,4%.

Le groupe conserve également de bonnes perspectives grâce à certaines mesures antidumping en vigueur, en particulier sur le PVC américain, valide jusqu’à la fin de l’année. De plus, il dispose d’une position avantageuse avec une part de marché de 65% sur le marché des produits d’électrolyse. Avec sa forte capacité de production, le groupe évolue, in fine, dans une industrie avec de fortes barrières à l’entrée.