Voici pourquoi la BMCI performe en Bourse

Pendant que le Masi, indice de toutes les valeurs cotées, dégringole de plus de 1% depuis le début de l’année, une valeur en particulier sort du lot. Il s’agit de la BMCI. Le titre, qui a été malmené ces dernières années en Bourse, reprend en ce début 2023 du poil de la bête, avec une performance de 35% depuis début janvier, cotant désormais à 475 dirhams.
Comparée aux autres banques cotées, la filiale de BNP Paribas fait figure d’exception. Les trois majors du secteur signent en effet des performances très modestes en ligne avec l’évolution générale du marché : +0.26% pour Attijariwafa bank, -1,30% pour la BCP et -1,32% pour Bank Of Africa.
Le CIH n’est pas en reste avec des pertes de -1,32%. Seul le Crédit du Maroc qui vient de changer de main enregistre une performance positive, avec des gains réalisés depuis début janvier de 13,17%. Mais ces gains restent loin des plus-values engrangées par la BMCI, qui surperforme l’indice bancaire de plus de 3,5%.
Source : medias24.com
Objectif des actionnaires : booster la valorisation du titre
Comment expliquer cette belle performance d’une banque que l’on dit pourtant malade ? Nos sources du marché sont quasi unanimes : la valeur est boostée par la lecture que font les investisseurs des derniers mouvements réalisés par la banque, qui indiquent un grand changement au sein de la BMCI. Des changements qui visent soit à préparer la banque à une future cession, scénario particulièrement plausible. Ou simplement à assainir sa situation dans un scénario de statu quo capitalistique.
Dans les deux cas, toutes les décisions prises par le top management de la filiale du groupe français BNP vont vers un seul sens : améliorer la capitalisation boursière de la banque.
"Quel que soit le scénario qui se prépare, une cession ou pas, les actionnaires de la BMCI ont pris conscience qu’ils ne peuvent continuer à détenir une banque qui traite à un Price to Book (P/B) de moins de 1, car c’est une aberration quand on sait que la moyenne de l’industrie bancaire est de 1,35", explique un expert boursier.
"Leur objectif, selon la lecture du marché, est de faire remonter ce ratio, ce qui passera forcément par une amélioration de la capitalisation boursière et donc du cours de Bourse. D’où l’attrait qui existe aujourd’hui sur le titre et la forte demande exprimée par les acteurs du marché."
La BMCI traite en effet à un P/B de 0,75. Ce ratio compare la valeur boursière d’un titre à la quantité de ses fonds propres. Quand il est égal ou supérieur à 1, cela montre que le titre est bien valorisé. Dans le cas inverse, cela signifie qu’il traite sous sa valeur théorique. Pour la BMCI, les choses sont très claires : la banque affiche des capitaux propres de 7,2 milliards de dirhams, alors que sa capitalisation boursière ne dépasse pas 6,3 milliards de dirhams.
Selon nos sources, pour un actionnaire, avoir un titre dont la valeur n’équivaut même pas à ses capitaux propres est juste un non-sens. Et quel que soit son objectif, céder la banque ou pas, il est normal qu’il fasse tout pour remédier à cette situation. Et il semble que le top management de la banque fasse tout pour cela. Les opérations qui se sont succédé depuis le début de l’année le montrent clairement, selon nos sources.
Les signaux des actionnaires ont été captés par le marché
Premier indice : la levée d’une dette perpétuelle avec mécanisme d’absorption des pertes et de paiement des intérêts d’un montant de 750 millions de dirhams. Une levée dont la BMCI n’avait nullement besoin, comme nous l’expliquions dans un précédent article, et dont le seul objectif, selon les experts du marché, est de pouvoir distribuer des dividendes cette année aux actionnaires. Une manière de recréer de l’intérêt pour le titre et qui a été lue et comprise comme cela par les investisseurs. D’où la forte demande sur le titre, qui l’a poussé aujourd’hui à un cours de 475 dirhams.
Deuxième indice : la cession d’activités non stratégiques, comme la société de gestion d’actifs vendue au CIH ou l’établissement de paiement DIGIFI à AB 15 Ventures. Deux opérations réalisées dans la même semaine qui montrent, selon les experts du marché, que la banque est décidée à se recentrer sur son cœur de métier : faire de la banque tout simplement, en se concentrant sur la marge d’intérêt et les commissions. Une manière d’alléger ses actifs également, de clarifier ses métiers et se recentrer sur l’essentiel.
Ces trois coups, accompagnés du changement au niveau du top management de la banque, et réalisés en moins de deux semaines, ont ainsi suscité de l’intérêt autour de la valeur. Et le marché semble avoir capté les signaux envoyés par les actionnaires de la banque.
Cours cible pour atteindre l’objectif : une action à 600 dirhams !
Selon un analyste du marché, cela n’est que le début. Car l’objectif ultime est d’atteindre un Price to Book d’au moins 1. Pour cela, et vu les résultats de la banque qui tournent autour de 150 MDH et en prenant en compte le produit des cessions réalisées et de la levée effectuée en Coco Bonds, le cours boursier doit passer théoriquement à 600 dirhams. C’est cela la cible de valorisation qui ferait de la BMCI une banque normale comparée à ses paires ou une banque vendable correctement en cas de préparation d’une cession.
Une marge de progression de 125 dirhams pour le cours boursier à laquelle il faut ajouter le rendement sur dividende, qui devra être élevé cette année. Du pain béni pour le marché !
Reste deux défis opérationnels à réussir, selon nos sources, pour que ce scénario se réalise de la plus belle manière : stabiliser le système d’information de la banque, qui a été à l’origine de la dégringolade de l’activité ces trois dernières années, et reconquérir la clientèle corporate et de gens fortunés. C’est justement l’objectif fixé par le nouveau management selon la nouvelle stratégie de la banque à l’horizon 2024… A suivre.

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