Qui est ShareID, la nouvelle startup financée par 212Founders ?

| Le 15/2/2023 à 16:19
Cette startup entend notamment développer un pôle Intelligence artificielle au Maroc et renforcer sa position aux Etats-Unis. Rencontre avec sa cofondatrice, Sara Sebti.

Le 2 février, CDG Invest annonçait sa prise de participation au sein du capital de ShareID, une startup tech de son programme 212Founders. La jeune entreprise figurait dans la première cohorte de 212Founders, incubée à Station F, à Paris. 212Founders a investi 8,7 MDH sur un total de 20 MDH, que la startup a levés également auprès du fonds NewFund.

Les dirigeantes de la startup ont rencontré 212Founders lors de l’événement Vivatech à Paris, où des pitchs de projets étaient organisés.

Contactée par Médias24, Sara Sebti revient sur sa rencontre avec sa cofondatrice Sawsen Rezig, sur le business de ShareID, et nous explique les ambitions de son entreprise post-levée. "ShareID a été créée en juillet 2020 dans le cadre d’un programme d’entrepreneuriat baptisé ‘Entrepreneur First’ à la Station F. Le but était de mettre en relation de potentiels CEO avec de potentiels CTO pour créer des entreprises tech. C’est là que j’ai rencontré la cofondatrice, Sawsen Rezig", nous explique Sara Sebti.

La startup opère dans le domaine de la confiance numérique, lors des interactions nécessitant une authentification par l’identité officielle ou un partage de tout ou partie de la donnée personnelle. La solution est actuellement opérationnelle dans sept pays.

Dématérialiser le contrôle de l’identité

Concrètement, quel est le business de cette jeune startup ? Sa volonté est de faciliter les contrôles de l’identité officielle entre particuliers et professionnels via une technologie propriétaire basée sur l’intelligence artificielle.

"Aujourd’hui, ShareID permet de reproduire l’équivalent d’un contrôle d’identité fait par des autorités, en temps réel et sans aucun stockage de la donnée personnelle ou biométrique", explique Sara Sebti. D’où la notion de confiance numérique. Comment cela fonctionne-t-il ?

"Concrètement, on va capturer une vidéo de la pièce d’identité et du visage de l’utilisateur, authentifier la pièce d’identité, vérifier l’appartenance du titre au porteur et vérifier le caractère vivant de l’utilisateur. C’est-à-dire s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un masque ou d’un deep fake. Une fois que tous les signaux sont au vert, nous allons pourvoir émettre une identité digitale réutilisable, qui nous permettra d’authentifier la personne lors des interactions suivantes via un simple sourire de la part de l’utilisateur", détaille-t-elle.

Un outil qui peut permettre à de nombreuses industries de faciliter l’accès à différents services tout en optimisant l’efficacité des contrôles et en limitant le risque de fraude. "Chez les banques par exemple, l’application est utilisée pour les opérations sensibles sur les comptes bancaires. Au lieu d’appeler votre agence ou de vous y déplacer, la banque peut vous envoyer une notification sur l’application, où il vous suffira juste de sourire face à votre ordinateur ou smartphone pour garantir votre identité et effectuer l’opération bancaire", explique la dirigeante.

Le contrôle dématérialisé de l’identité pour lutter contre la fraude peut tout aussi bien s’appliquer au secteur de la mobilité, comme Uber ou Careem pour vérifier l’identité d’un livreur effectuant une course. "C’est un milieu qui a récemment connu beaucoup de fraudes, avec des gens qui signaient des contrats et faisaient travailler d’autres personnes à leur place", note Sara Sebti.

Avec cette nouvelle levée de fonds, la société compte se développer en se rapprochant du Maroc et en accélérant son développement aux Etats-Unis.

Un pôle Intelligence artificielle sera constitué au Maroc

La levée de fonds effectuée permettra à la startup d’accélérer sa croissance en renforçant sa position, notamment sur le marché américain, où elle est déjà présente, et en développant un pôle Intelligence artificielle (IA) au Maroc.

Le Maroc représente pour la cofondatrice une localisation idéale dotée de compétences stratégiques. "Premièrement, nous souhaitons développer un pôle Intelligence artificielle au Maroc car il y a des compétences remarquables en informatique et en mathématiques à saisir pour développer cette activité. De plus, l’Afrique est un marché énorme et le Maroc est une excellente porte d’entrée. Le continent est en train de se digitaliser massivement et va plus vite et plus fort que l’Europe, car il apprend des erreurs de l’Europe. Il serait donc dommage de se priver de ce marché", défend-elle.

L’activité du pôle IA sera lancée via cette levée, mais dépendra du volume business généré par l’activité de la startup en Afrique. L’objectif premier étant de renforcer les marchés sur lesquels ShareID est déjà positionné, comme le Sénégal ou le Nigéria, où l’entreprise s’assure de son product market fit en donnant gratuitement son produit.

Le groupe compte également renforcer sa position sur le marché américain. Un marché bien plus compétitif mais qui possède aussi son lot d’opportunités, notamment en lien avec l’adoption rapide et la connaissance de la technologie. "Nous avons lancé le marché américain en janvier cette année. Notre fonds NewFund a pour habitude d’accompagner les startups françaises aux Etats-Unis. Nous souhaitons nous positionner sur ce marché, car c’est celui qui offre le plus d’opportunités. L’appétence de ce marché pour la technologie et l’état d’esprit sont plus favorables, malgré la très forte compétition", conclut-elle.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 25/4/2024 à 15:04

    Maroc Telecom : des résultats au 1er trimestre conformes aux prévisions et des menaces persistantes

    Le groupe a affiché une légère hausse de ses revenus et une stagnation de sa profitabilité à fin mars. Ces résultats sont sans surprise. Le groupe, dans le sillage de la Coupe du monde 2030, devra fortement investir dans la 5G qui se fait encore attendre. La menace de l'amende est toujours présente, malgré l'appel de la décision judiciaire dans son litige avec Wana.
  • | Le 25/4/2024 à 10:01

    Maroc Telecom. Hausse des revenus au 1er trimestre, profitabilité stable

    Le groupe affiche une légère hausse de ses revenus à fin mars 2024, poussés par les filiales Moov. La profitabilité globale du groupe reste stable sur la période à 1.528 MDH. Les revenus au Maroc reculent de 1,3%, notamment du fait de la baisse du Mobile.
  • | Le 24/4/2024 à 14:10

    L'or à des niveaux historiques, Managem en profitera

    L'once d'or flirte désormais avec les 2.400 dollars. Du jamais vu. Cette hausse va à contre-courant de la situation macroéconomique actuelle. Factuellement, l'accélération de la hausse du cours ne trouve pas de raison fondamentale, excepté les inquiétudes géopolitiques au Proche-Orient. Managem, dont la moitié des revenus proviennent de l'or, devrait profiter de cette bonne dynamique des prix.
  • | Le 24/4/2024 à 9:03

    Bitcoin : hausse attendue d'ici la fin de l'année grâce au halving

    Historiquement, le halving tire le cours du bitcoin à la hausse. Cependant, cet effet n'est pas instantané. D'ailleurs, le cours du bitcoin n'a que peu évolué depuis le dernier halving en date du 20 avril. L'offre baissera de facto et les prix à moyen terme seront tirés à la hausse si le niveau de demande actuelle demeure soutenue par les ETF.
  • | Le 23/4/2024 à 12:10

    Le groupe Atlantique en passe de prendre un nouveau virage avec l’entrée de CDG Invest dans son capital

    La filiale d’investissement de CDG est entrée dans le tour de table du groupe Atlantique en acquérant 20% du capital. Une opération qui permettra au groupe éducatif d’accélérer sa croissance et son développement. Le président du groupe Atlantique, Rachid M’Rabet, en a dévoilé les contours lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion, le mardi 22 avril.
  • | Le 22/4/2024 à 16:56

    Le MASI euphorique sur certains secteurs comme l'immobilier et le BTP

    Les deux valeurs du secteur BTP, TGCC et Jet Contractors, affichent des progressions respectives en bourse de 70% et 117% en YTD. Les cours bénéficient de l'accueil favorable du marché concernant les résultats 2023, ainsi que de bonnes perspectives de développement dans le cadre de la Coupe du monde 2030 et des grands projets d'infrastructure.