Après avoir longtemps résisté, Ferrari a fini par céder à la vogue des SUV. Voici donc le premier modèle haut sur pattes du cheval cabré, baptisé “Purosangue” (“pur-sang” en italien), comme pour assurer que, malgré sa hauteur et ses cinq portes, l’animal est parfaitement digne de son écusson.

Si prendre le virage du SUV a permis à des constructeurs élitistes (comme Porsche, Bentley, Lamborghini ou Aston Martin) de booster considérablement leurs ventes, ce n’est pas le premier objectif de Ferrari, dont les carnets de commande n’ont jamais été aussi encombrés. Pour ce dernier, il s’agissait surtout de contenter des clients qui réclamaient depuis belle lurette un véhicule plus polyvalent, utilisable au quotidien. Mais comme il est de tradition, le Cavallino Rampante fait les choses à sa manière.

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Le style Ferrari, en mode SUV

D’abord sur le plan du style, exercice délicat dans le cas d’un SUV sportif. Globalement, l’habit du Purosangue est une adaptation du langage esthétique de Ferrari à l’univers des Crossovers. On reconnaît ainsi les traits de la Roma sur la proue, bien que l’éclairage à double étage soit ici réparti entre la face avant et le bouclier, et surmonté par une entrée d’air. Les multiples galbes de la carrosserie rappellent plutôt la 296 GTB (bientôt à l’essai sur Médias24) et habillent un profil élancé qui masquerait presque les 4,97 m de long et la hauteur imposante (1,59 m). Le tout s’accompagne d’un grand travail sur l’aérodynamique : pontons sur les ailes avant, guides d’air sur les passages de roue, becquet de toit, spoiler sur le coffre et diffuseur arrière prolongeant le fond caréné.

Surprise du chef : des portières sans encadrement à ouverture antagoniste, celles de l’arrière étant motorisées. Elles donnent accès à un habitacle comptant quatre sièges indépendants et séparés d’une console centrale à l’avant comme à l’arrière. La planche de bord étonne par l’absence de tout écran central : une dalle tactile fait face au passager avant, mais le conducteur n’aura pas à en faire usage puisque les informations essentielles se concentrent dans le combiné d’instrumentation numérique. Le reste est dans la veine des dernières productions de Maranello, jusqu’au volant affublé d’une foison de commandes, dont le fameux sélecteur rotatif “Manettino”.

Un V12 sous le capot

Si Ferrari souligne que 85% des matériaux utilisés dans l’habitacle sont d’origine durable, c’est probablement pour adoucir la facture “écolo” du programme de motorisations, dispensé (pour le moment) de toute électrification. Au menu : un V12 6,5 litres “atmosféérique”, développant 725 ch et associé à une boîte à double embrayage et huit rapports qui envoie ce haras aux quatre roues, motrices et directrices.

Les performances annoncées sont à l’unisson : 3,3 secondes suffisent pour passer de 0 à 100 km/h, et 10,6 permettent d’atteindre les 200 km/h, avant de voguer vers la vitesse maximale de 310 km/h. Hallucinant pour un SUV ? Le prix l’est tout autant, dépassant allègrement les 4 millions d’euros. Car contrairement à l’Urus chez Lamborghini ou au Bentayga chez Bentley, le Purosangue ne se veut pas un modèle d’appel destiné à élargir la base des clients. Une manière habile de préserver l’exclusivité de la marque Ferrari, et surtout de protéger son identité de constructeur de coupés sportifs.