Sanlam Maroc : changement d’identité et perspectives 2022

| Le 16/6/2022 à 17:26
Saham Assurance change de dénomination et devient Sanlam Maroc. Lors d’une rencontre avec la presse, le management a évoqué les performances du groupe au premier trimestre et les opportunités du secteur de l’assurance, notamment Takaful et la vente en ligne de produits d’assurance.

Le groupe Saham Assurance a organisé une rencontre avec la presse, ce jeudi 16 juin au Mövenpick de Casablanca, en présence du directeur général du groupe, Yahia Chraibi. L’occasion d’annoncer le changement de nom du groupe, de Saham Assurance à Sanlam Maroc, suite à la prise de participation majoritaire de l’acteur sud-africain dans le capital de Saham Assurance en 2018.

Le groupe portera officiellement son nouveau nom ce jeudi 16 juin au soir. Il diffusera des spots publicitaires pour informer le public de ce changement de marque. Le management, présent lors de l’événement, a assuré que la direction demeurait marocaine et que la prise en charge des clients allait rester identique malgré le changement de pavillon.

Le management a abordé divers sujets concernant le groupe Sanlam Maroc et ses performances dans le contexte actuel tendu. Pour rappel, l’assureur a affiché la meilleure croissance du chiffre d’affaires des assureurs cotés à fin mars, avec une amélioration de 8,1% par rapport à fin mars 2021 à 2 MMDH. Dans le détail, le chiffre d’affaires Non-Vie a progressé de 10,3% à 1.794 MDH et le chiffre d’affaires Vie a enregistré une baisse de 5,2% à 251 MDH.

« Cette dynamique de croissance du chiffre d’affaires s’inscrit dans la continuité de la croissance affichée au dernier trimestre 2021. Elle découle d’un bon renouvellement des contrats et de bonnes performances sur l’ensemble des branches », explique Yahia Chraibi, directeur général de Sanlam Maroc. Le groupe a notamment affiché une croissance de 15% sur son réseau entreprise, du fait de nouvelles synergies développées avec son actionnaire majoritaire Sanlam, permettant de mieux répondre à la demande de ce marché.

Yahia Chraibi a également évoqué l’impact de la conjoncture économique complexe sur la stratégie de placement du groupe. Malgré la mauvaise tenue du marché boursier marocain et un MASI en retrait de plus de 8% en YTD, le groupe courbe l’échine. « Les ajustements stratégiques concernant les placements ont été effectués à l’arrivée de Sanlam dans le capital. C’est là que nous avons modifié certaines de nos expositions et avons cherché à lisser le risque. C’est un process encore en cours et qui nous amène à nous diriger un peu plus vers l’obligataire pour tenter de limiter la volatilité. Actuellement, les taux obligataires sont bas et le marché action se porte mal. Nous faisons donc le dos rond et abordons cela avec résilience », nous confie-t-il.

Le management est aussi revenu sur les différents aspects qui animeront et transformeront l’industrie de l’assurance marocaine.

Des opportunités apportées par les changements dans l’industrie

Le secteur des assurances connaîtra en effet certains changements cette année, notamment avec l’arrivée de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), les offres d’assurance Takaful et, plus récemment, l’annonce par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) de la nouvelle instruction relative aux dispositifs électroniques de vente en ligne de produit d’assurance.

Cette possibilité est offerte aux assureurs qui pourront effectuer la demande au régulateur à partir du 1er juillet prochain. Sur le sujet, Sanlam Maroc est en phase pilote et effectuera la demande dès qu’il en aura la possibilité. Interrogé sur ce nouveau moyen de vente de produits d’assurance, Yahia Chraibi nous rappelle la chose suivante : « Saham Assurance s’était déjà positionné en ce sens depuis 2008, mais le cadre juridique n’était pas encore là. »

Pour l’assureur, cette nouvelle est une opportunité de développer de nouveaux types de produits, non obligatoires. « Il faut savoir qu’au Maroc, malheureusement, les ventes d’assurances sont principalement composées d’assurances obligatoires. L’idée, c’est aussi de démocratiser des assurances qui ne le sont pas. Je pense à l’assurance multirisque habitation, qui offre un certain confort au client et limite les risques. Nous avons créé une boutique en ligne pour mettre en avant ces produits. Cette annonce du régulateur est clairement une opportunité pour élargir le panel d’offres et de produits », estime Yahia Chraibi.

Le groupe, à l’instar des autres acteurs du secteur, pourra bénéficier du lancement de l’assurance participative Takaful cette année. Pour rappel, ces offres d’assurance concernent trois produits : l’assurance "décès", les risques bâtiments "multirisque habitation" et l’épargne. « Nous avons déjà créé une entité dénommée Sanlam Takaful qui s’occupe de l’activité Takaful. Aujourd’hui, toute l’activité Takaful est liée à la bancassurance. Ce n’est pas généralisé à l’ensemble des produits ; cela va commencer par la couverture de prêts », indique de son côté Mohamed Afifi, directeur général délégué.

Sanlam Maroc (anciennement Saham Assurance, ndlr) avait un partenariat avec la banque Crédit du Maroc (CDM) pour développer la bancassurance. « Avec l’annonce de CDM et le rapprochement avec le groupe Holmarcom, nous avons préféré, pour cette activité, qu’ils démarrent avec le groupe acquéreur, ce qui est normal. De notre côté, nous travaillons sur des alternatives. Lorsque nous aurons un autre partenaire bancaire, nous démarrerons comme tout le monde », assure-t-il.

L’activité représente une opportunité intéressante pour l’assureur, en lui donnant accès à une partie de la population qui n’adhère pas aux assurances classiques. « Une grande partie de la population ne prend pas d’assurance, par conviction. L’activité Takaful permet de rompre cette barrière et d’accéder à cette catégorie de personnes qui ne s’assurent pas. Elle nous permettra ainsi d’améliorer le taux de pénétration. Cette activité démarrera dès que nous serons sollicités par un partenaire bancaire », conclut Mohamed Afifi.

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