Le marché des OPCVM entre attentisme et incertitude
L’industrie des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) est impactée par le manque de visibilité qui entoure la sphère internationale.
Quasiment toutes les classes sont impactées. L’impact n’est pas énorme pour le moment mais le marché est loin d’être dynamique comme à son accoutumé.
L’actif net sous géré a baissé de 5,7% depuis début 2022 en se situant à 558,8 MMDH au 1er avril 2022 contre 592,9 MMDH au 31 décembre 2021, d’après les données diffusées par l’Asfim. Toutes les classes d’actifs sont en baisse, à l’exception du contractuel (+21%) et du diversifié (+3,6%).
Les fonds monétaires ont perdu 11,4% à 71,7 MMDH. De leur côté, les fonds Obligations moyen et long terme (OMLT) et Obligation court terme (OCT) ont cédé respectivement 7,2% à 301,5 MMDH et -3% à 72,9 MMDH. Les fonds actions, quant à eux, ont perdu 3,5% à 46 MMDH.
Contacté par LeBoursier, un gérant de fonds de la place fait le point sur l’évolution récente du marché.
« Nous évoluons dans un marché très incertain. La partie obligataire présente des facteurs de risque en cette période. Les fonds diversifiés sont également impactés par la guerre en Ukraine qui a causé une tendance baissière en bourse impactant ainsi la partie actions. La partie monétaire subit des difficultés liées aux perturbations de la liquidité bancaire, la hausse du prix du baril et la hausse de la charge de compensation. »
A rappeler que les prévisions pour le marché des OPCVM étaient très positives au début de cette année. Mais le contexte a changé.
« 2022 allait être une année de consolidation et de poursuite de la belle tendance de hausse des actifs avec les opportunités d’investissement qui ont été créées sur le marché, à la fois obligataire et actions. Malheureusement, l’incertitude a régné et la psychologie des investisseurs a été touchée. Il y a beaucoup d’impacts indirects pour le moment tenant compte de l’interconnexion qui existent sur la sphère internationale », explique-t-il.
Les investisseurs ne savent pas quoi faire
La décision d’investissement devient difficile face à l’incertitude actuelle, comme l’explique notre interlocuteur.
« En cette période, les investisseurs sont dans une phase d’attentisme. Ils n’investissent pas vraiment. En même temps, il n’y a pas un fort volume de rachat »
Dans ce contexte, il est difficile de formuler des recommandations par rapport aux classes sur lesquelles il faut miser. Notre interlocuteur table sur le monétaire qui pourrait sauver un peu la face. « Le monétaire reste moins risqué. Mais cette classe d’actif n’est pas vraiment un investissement, c’est un placement de trésorerie.
« Pour formuler une stratégie d’investissement il faut se projeter sur minimum 3 à 6 mois. Se projeter est difficile en cette période. Cela reste tributaire de ce qui va se passer en Ukraine. Ainsi, les incertitudes demeurent d’actualité. Mais il n’y a pas une forte réaction sur le marché », explique-t-il.
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