Guerre en Ukraine: les prix alimentaires mondiaux atteignent un niveau jamais enregistré

AFP | Le 8/4/2022 à 13:29
Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint en mars leurs "plus hauts niveaux jamais enregistrés" à cause de la guerre en Ukraine qui bouleverse les marchés de céréales et des huiles végétales, a annoncé vendredi 8 avril l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Blé, tournesol, mais : les prix des matières premières agricoles continuent de s'envoler, sur fond d'enlisement du conflit entre la Russie et l'Ukraine, principaux exportateurs mondiaux de ces denrées alimentaires, doublé d'une menace sur les prochaines récoltes.

Cet indice FAO, qui suit la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base, avait déjà battu en février son record depuis sa création en 1990, et enregistre en mars une hausse de 12,6%.

En mars, c'est l'indice FAO des céréales qui tire cette augmentation, avec une croissance de 17,1% par rapport à février "sous l'effet de fortes hausses des prix du blé et de toutes les céréales secondaires".

Le blocage des ports ukrainiens, Kiev étant le cinquième exportateur mondial de blé, explique ce plus haut historique et cette flambée des prix depuis le 24 février, date de l'invasion russe.

Dès le début du conflit, la mer d'Azov a été fermée à la navigation, bloquant les exportations depuis Berdiansk ou encore Marioupol.

Par ailleurs, les prix du maïs ont aussi "enregistré une progression mensuelle de 19,1%, atteignant un niveau record, tout comme ceux de l'orge et du sorgho", indique la FAO dans son bilan de mars.

L'Ukraine a réclamé jeudi 7 avril, une aide urgente de l'UE pour ses agriculteurs, alors que le conflit ravage le pays en pleine période de préparation des semis sur au moins la moitié de ses terres.

La Commission européenne a été mandatée par les Vingt-Sept pour coordonner les acheminements, incluant "du carburant, des semences, des engrais", ou des machines agricoles, a listé le commissaire à l'Agriculture Janusz Wojciechowski.

Risque de crise alimentaire mondiale

Les prix alimentaires sont également tirés vers le haut par les huiles végétales, dont l'indice FAO "a bondi de 23,2%, porté par la hausse des cours de l'huile de tournesol", dont le premier exportateur mondial est aussi l'Ukraine.

Dans le même temps, les prix des huiles de palme, de soja et de colza, sur lesquelles se reportent de nombreux industriels, progressent nettement "sous l'effet d’une hausse de la demande mondiale à l'importation due à des ruptures d'approvisionnement en huile de tournesol".

En France, les rayons d'huiles, de farines ou de pâtes dans les magasins sont soumis depuis quelques semaines à davantage de tensions d'approvisionnement, en raison notamment d'achats de précaution des consommateurs craignant des ruptures de stock.

Autre source d'inquiétude, le président russe Vladimir Poutine a proposé mardi de "surveiller" les livraisons alimentaires vers les pays "hostiles" au Kremlin, en pleine vague de sanctions contre Moscou.

Conséquence du conflit, la famine au Sahel et en Afrique de l'Ouest, une région fortement dépendante des importations de céréales russes et ukrainiennes, pourrait encore s'aggraver et toucher 38,3 millions de personnes d'ici juin faute de mesures appropriées, indique la FAO.

A l'appel du président du Niger Mohamed Bazoum, plusieurs pays dont les États-Unis et la France ont promis mercredi d'augmenter leur aide pour les populations de cette zone à hauteur de 1,79 milliard d'euros.

Les États membres ont également annoncé fin mars le lancement d'une initiative baptisée "Farm", afin d'atténuer les pénuries alimentaires dans les pays les plus menacés et de lutter contre la spéculation.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 29/3/2024 à 10:15

    TGCC : hausse de 48% du RNPG en 2023

    Le groupe a amélioré ses revenus grâce à une bonne dynamique commerciale et une accélération du rythme de production. Le dividende progresse de 25% au titre de l'année 2023 à 7 dirhams par action.
  • | Le 28/3/2024 à 16:17

    Comment Sonasid a maintenu sa rentabilité malgré une conjoncture défavorable

    Le groupe a connu une baisse des marges et de la rentabilité en 2023 du fait d'un contexte global défavorable. Les cinq années qui arrivent s'annoncent meilleures avec des piliers de demandes importants dans le sillage des infrastructures hydrauliques dans le Royaume et de la CDM 2030. Le groupe développe son fil précontraint dans sa nouvelle usine de Nador et débutera la commercialisation au T4-2024.
  • | Le 28/3/2024 à 16:04

    CapAccess : l'offre en cours de déploiement progressif par les banques

    L'écosystème bancaire déploie actuellement la solution de financement à destination des PME et entreprises de taille intermédiaire. Étant donné la technicité de l'offre, le processus requiert la formation des équipes bancaires en interne, ainsi qu'une pédagogie et un accompagnement fort des clients.
  • | Le 28/3/2024 à 11:43

    Malgré un contexte international fortement baissier, OCP maintient une marge de 32% en 2023

    Le groupe a vu les prix fortement baisser après une année 2022 marquée par l’inflation et des prix exceptionnellement élevés. Les engrais ont représenté 66% du chiffre d’affaires total d’OCP en 2023. Les chiffres d’affaires de la roche et de l’acide phosphorique ont enregistré des baisses respectives de 18% et 40% par rapport à 2022. Le RNPG termine à 14,3 MMDH en baisse de 49%.
  • | Le 28/3/2024 à 9:52

    LafargeHolcim Maroc : hausse de 11,2% du résultat net dans un contexte compliqué en 2023

    Le groupe est parvenu à maintenir ses revenus dans un marché 2023 flat pour les cimentiers. La profitabilité a progressé du fait de la hausse du résultat d’exploitation et de la révision de la base d’impôts différée suite à la hausse progressive de l’IS.
  • | Le 26/3/2024 à 16:12

    Un déficit maîtrisé du Trésor attendu en 2024 à 62 MMDH (AGR)

    Le besoin de financement brut du trésor d'ici la fin de l'année est de près de 110 MMDH. Sur ce montant, 65 MMDH seront couverts par le financement extérieur. La dette du Trésor devrait progresser de 6% en 2024 à 1.086 MMDH. Sa composante extérieure devrait, quant à elle, progresser de 19% à 315 MMDH.