Sonasid : Alpha Mena change sa recommandation d’‘accumuler’ à ‘alléger’

| Le 13/2/2022 à 16:04
Le groupe a pu capitaliser en 2021 sur un bon effet prix et volume grâce à l’appréciation de la demande mondiale et de ses prix de vente. Le groupe a également pu retrouver une trajectoire bénéficiaire grâce à la mise en place stricte de contrôle des coûts de production. Mais après la forte ascension boursière en 2021 et une hausse de plus de 20% cette année, le potentiel fondamental du groupe est limité.

Dans une récente note, la société de recherche Alpha Mena a modifié sa recommandation et son cours cible concernant Sonasid. Autrefois recommandé à l’accumulation, le titre est désormais recommandé à l’allègement. Alpha Mena anticipe une baisse de 14,2% du cours à 639 dirhams d’ici 6 mois.

Depuis 2021, Sonasid connaît une résurgence spectaculaire en bourse. L’an dernier, le cours du titre a progressé de 105% à 615 dirhams. Si le groupe a affiché des indicateurs en très bonne forme en 2021, le potentiel demeure néanmoins fortement entamé.

Source : medias24.com

Un fort effet de rattrapage en 2021 et un optimisme qui persiste cette année

L’an dernier a été une année de forte reprise pour le groupe, tant sur le volet boursier qu’opérationnel. A fin septembre, Sonasid affichait une croissance de 48% de son chiffre d’affaires à 3.111 millions de dirhams. « Après le choc Covid-19 (mars-avril 2020), l’engouement envers le sidérurgiste était intense depuis le début de l’été 2020. Cette exceptionnelle performance s’appuie sur les anticipations d’une reprise importante en 2021 sur les plans micro et macro-économiques » explique Alpha Mena.

Le groupe a bénéficié d’un bon effet volume grâce à la forte reprise de la demande, notamment dans le secteur du bâtiment, mais également concernant les prix, avec la hausse généralisée des prix de l’acier, répercutée sur ses prix de vente. Cette année encore, Alpha Mena note que l’optimisme du marché est toujours de mise. « Avec la poursuite de cet optimisme au cours de ce début de 2022, le marché est encore convaincu que la reprise amorcée en 2021 continuera également en 2022, profitant d’une relance de la demande et d’un contexte économique globalement favorable » explique la société de recherche.

Cette année, le cours de Sonasid affiche déjà une progression de plus de 20% à 745 dirhams à l’ouverture de la séance du 11 février. Une hausse qui surperforme largement le MASI. Alors que sur une année glissante, l’indice casablancais a pris 19%, la valeur de Sonasid, elle, a quasiment doublé.

Le marché a néanmoins eu de bonnes raisons de plébisciter la valeur. Cette année, les performances du groupe ont été en nette hausse, supérieures à celles de 2019, année normative.

Un retour progressif à la profitabilité

Après une année 2019 où le groupe dégageait un déficit de 41 MDH et une année 2020 où il était réduit à 28 MDH, le groupe est parvenu à afficher à fin juin 2021, un bénéfice net de 43 MDH. Une amélioration des finances qui provient, au-delà de l’effet prix et volume, de la mise en place d’un programme de maîtrise des coûts de production fixes et variables.

Comme nous le confiait Ismaïl Akalay, Directeur Général du groupe, cela fait partie d’un plan stratégique de Sonasid. L’objectif est de réaliser 30€ de réduction par tonne sur 3 ans. « Déjà à fin 2020, nous atteignions 15€. C’est considérable car si l’on fait la comparaison, la clause de sauvegarde est à 50€ la tonne, en gagnant 30€ sur les charges variables, cela fait 75% de cette clause de sauvegarde qui devrait disparaître fin 2021. Nous avons demandé à ce que cela soit prolongé jusqu’en 2023 » expliquait-il. Le groupe a également réduit de 7% sa consommation d’énergie entre 2019 et 2020.

Le groupe peut également capitaliser sur son aptitude à générer du cash. « D’ailleurs, Sonasid a préservé sa solidité bilancielle, avec un endettement net négatif de 740 MDH » note Alpha Mena. Le groupe a également renforcé sa solidité bilancielle avec une trésorerie excédentaire de 874 millions de dirhams à fin septembre 2021. « Le principal défi pour Sonasid en 2022 est sans aucun doute l’atténuation de l’impact de la hausse des prix intrants et du coût de production (coût d’énergie). Pour 2022, nous tablons sur une normalisation de la croissance (autour de 4%) et une marge d’EBITDA au-dessus de 8% » explique le groupe.

Un potentiel de croissance fortement consommé en bourse

La forte hausse en bourse courant 2021 et la bonne tendance déjà entamée cette année limitent cependant le potentiel fondamental du titre. L’amélioration de la situation sanitaire et la bonne reprise du secteur de la sidérurgie sont désormais pricés.

Les méthodes de valorisation combinées laissent apercevoir une baisse de 14%. « Cependant, les investisseurs qui apprécient l’amélioration des perspectives de croissance sur le moyen terme, pourraient être un peu rassurés par les 4% de potentiel offerts par le DCF, qui seraient également ajustés à la hausse après l’actualisation des résultats 2021 » explique la société de recherche.

Grâce à sa structure bilancielle solide, le groupe pourrait afficher la distribution d’un dividende plus généreux. Alpha Mena anticipe un DPA de 15 dirhams nettement supérieur aux 15 dirhams distribués au titre de l’année 2020.

>>> Lire aussi : Sonasid : Les performances et perspectives du groupe décryptées par Ismaïl Akalay

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