La migration circulaire a permis d’améliorer la situation financière des saisonnières

Voici le portrait et la situation des saisonnières qui partent travailler dans la cueillette des fruits rouges en Espagne, dressé par l’ANAPEC et l’Organisation internationale pour les migrations.

La migration circulaire a permis d’améliorer la situation financière des saisonnières

Le 1 avril 2021 à 16h36

Modifié 11 avril 2021 à 2h51

Voici le portrait et la situation des saisonnières qui partent travailler dans la cueillette des fruits rouges en Espagne, dressé par l’ANAPEC et l’Organisation internationale pour les migrations.

Ces deux institutions ont organisé un atelier, ce jeudi 1er avril, pour débattre également des défis de ces travailleurs.

Pour aller à Huelva, ces femmes doivent avoir entre 25 et 45 ans, être aptes à travailler, avoir un enfant de moins de 18 ans et une expérience agricole.

Une enquête réalisées sur un échantillon de 300 travailleuses saisonnières dans 17 villes et 3 régions du royaume a permis de dresser la cartographie de leurs profils et les constats suivants : 

- la majorité des femmes qui partent en Espagne ont entre 35 à 44 ans, sont mariées ou divorcées. 

- 45% de ces femmes disent savoir lire et écrire mais la majorité d'entre elles (57%) ne sont jamais allées à l’école,

- 27% d’elles ont un seul enfant, 26% ont en deux et 24,4% 3 enfants. 

- La majorité de ces femmes (69%) disent qu’aucune personne du foyer n’a un emploi fixe, 22% disent qu’une seule personne en a et seulement 5% affirment que 2 personnes ont un emploi fixe dans leur foyer.

- 35% de ces femmes déclarent que leur foyer a un revenu moyen mensuel de 500 à 1.000 DH, 30% de 1000 à 2500 DH, 13% d’entre elles ont un salaire de 500 DH et quasiment aucune (0,8%) ne déclare un salaire supérieur à 3.500 DH.

Avant de partir en Espagne, la majorité des femmes déclare avoir travaillé dans le douar où elles habitent et 21% dans la région. 

Pour les travaux agricoles effectués au Maroc, la majorité déclare être payée 50 à 100 DH par jour, 15% moins de 50 DH et seulement 1,2% déclare être payée entre 150 et 200 DH. 

Vu cette situation financière précaire, la principale raison qui pousse ces femmes à partir en Espagne est de gagner de l’argent et aider leur famille (20%), 18% d’entre elles disent que c’est l’envie de travailler, 10% le besoin d’indépendance et 9,1% partent pour pouvoir monter leur propre activité.

Elles gagnent dix fois plus en Espagne

Durant leur activité en Espagne, 57% des femmes déclarent être payées entre 1.000 et 1.500 euros par mois. Plus de 44% des femmes gagnent 500 à 1.000 euros par mois, 5% gagnent plus que 1.500 euros et seulement 3% gagnent moins de 500 euros.

La majorité des femmes sont payées mensuellement, d’autres sont payées à la semaine (18%) ou à la fin de leur séjour (2%).

A la fin de la campagne, 2% des femmes arrivent à épargner plus de 60.000 DH et 43% entre 25.000 et 40.000 DH. 

D’autre part, la majorité d’entre elles (89%) ont déclaré vouloir revenir au Maroc pour des raisons familiales et 11% pour rester dans la légalité. 

Après leur retour au Maroc, plus de 83% des femmes prennent en charge financièrement la famille. La majorité d’entre elles déclarent qu’elles investissent leurs revenus gagnés en Espagne dans l’achat de vêtements pour les enfants, ou pour l’achat de livres scolaires et l’aménagement de la maison.

Par ailleurs, cette expérience migratoire entraîne un changement sur les plans personnels et occasionne une nouvelle dynamique sur l’appartenance sociale de ces femmes. En effet, 64% d’entre elles ont déclaré avoir perçu un changement sur leur personne.  

Concernant les défis à surmonter, la majorité des femmes déclare avoir eu besoin d’apprendre l’espagnol avant de partir à Huelva, être formée au montage de PME, apprendre à rentabiliser et mieux gérer leur argent, être mieux informées sur les procédures et normes contractuelles ou encore être sensibilisée à la vie en Espagne et en Europe.

Dans ce sens, cet atelier a permis de dresser plusieurs recommandations pour surmonter ces défis à savoir : l’élaboration d’un guide concernant les procédures ou un manuel pour la stratégie d’épargne pour remédier au manque d'informations. 

D’autre part, il a été proposé l'élaboration de cours d’espagnol pour ces femmes avant leur départ à Huelva ou encore la création d’un numéro vert qu’elles pourraient contacter en cas de besoin d'un accompagnement..

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