Dans le cadre de son cycle de conférences lancé en 2019, BMCE Capital a organisé, ce mardi 25 juin, une rencontre dédiée aux OPCI en tant que véhicule d’investissement et de financement.

Cette conférence fait suite au lancement officiel le 11 juin par le ministère de l’Economie et des Finances et par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) de ce nouveau véhicule financier.

Khalid Nasr, Président du directoire de BMCE Capital, a partagé sa conviction sur le potentiel important du développement des OPCI au Maroc, compte-tenu notamment du cadre transparent mis en place par le régulateur et des règles fiscales attractives prévues.

Il a également exposé les principaux bénéfices qu’apportent les OPCI aux détenteurs d’actifs, notamment en tant que moyen alternatif de financement, mais également aux investisseurs qui auront accès à travers ce véhicule financier à une nouvelle classe d’actifs sur le marché avec un rendement attractif et à faible volatilité.

Il a souligné aussi le succès des OPCI sur plusieurs marchés financiers plus matures tels que les Etats-Unis et la France. Un succès qui s’est matérialisé par un développement significatif et soutenu des encours.

Profitant de cette occasion, le président du directoire de BMCE Capital a affirmé l’ambition de la banque d’affaires d’être un acteur pionnier des OPCI au Maroc, via sa filiale spécialisée et dédiée à cette catégorie d’actifs « BMCE Capital Real Estate » qui a déjà déposé une demande d’agrément auprès de l’AMMC. 

Lors de cette conférence, un panel d’experts composé de Chombart d’Aubigny, directrice adjointe business fund management chez Swiss Life Asset Managers, de Nawfal Bendefa, président directeur général chez Aradei Capital, Mohamed Hdid, fondateur de Hdid & Associés et de Adib Lemzabi, directeur général de BMCE Capital Real Estate ; a décrypté l’expérience internationale en matière d’OPCI, partagé les contours du cadre juridique et fiscal marocain et détaillé les bénéfices que peuvent anticiper les détenteurs d’actifs et les institutionnels de cette nouvelle catégorie d’actifs. 

Ci-après quelques un aperçu des échanges qui ont eu lieu lors de  la conférence : 

> Peut-on garantir un rendement satisfaisant dans un marché immobilier en berne ?

Face à cette question, Nawfal Bendefa a déclaré que « le métier de gestion des OPCI est complétement décorrélé de la promotion immobilière ».

« Il faut parler du client final de ce nouveau produit. C’est un consommateur de l’immobilier qui peut être utilisé dans le commerce, la santé, l’éducation, l’industriel, etc. On ne peut donc pas apprécier la santé des OPCI d’une manière générale. Il faut une analyse sectorielle spécifique produit. C’est la santé du secteur concerné qui nous permet d’apprécier la santé de l’immobilier locatif derrière », explique-t-il.

> Quel est le rendement attendu derrière cette catégorie d’actifs ? 

« Pour répondre à cette question, il faut d’abord voir ce qu’on a actuellement comme alternatives de rendement », estime Adib Lemzabi.

Et d'ajouter: «On a un taux directeur de 2,25%, les bonds de trésor sur 10 et 15 ans dégagent un rendement qui oscille autour de 2,25 et 3%, la dette privée sur le long terme génère 4 à 4,5%, le marché actions sur les 10 dernière années affiche un dividend yield ne dépassant pas les 4% par an ».

Face à cela, les OPCI se présentent comme « un véhicule qui offrent un couple risque/rendement intéressant et beaucoup moins volatil que le marché actions et le marché obligataire. Les OPCI peuvent offrir 6 à 8% en fonction de la qualité de l’actif ».

> Les OPCI seront-ils ouverts aux institutionnels ou au grand public ? 

« Il importe de revoir ce qui s’est passé en France », d’après l’avis de Adib Lemzabi qui a indiqué que "les OPCI ont vu le jour en France en 2008. Pendant les quatre premières années, les OPCI traitaient avec une clientèle professionnelle. Les OPCI grand public n’ont vu le jour qu’en 2012". 

Ainsi, « les OPCI restent un produit nouveau, il faut en premier temps s’adresser à une clientèle institutionnelle, qui comporte des investisseurs avertis et qualifiés, avant d’aller vers le grand public », estime-t-il.