SBM: le cours atteindrait 3238 DH en 2019, selon CFG Research
Dans un papier d’analyse, CFG Research recommande le titre Société des Boissons du Maroc (SBM) à l’achat eu égard à son potentiel de croissance de 39% avec un cours cible de 3.238 DH. Aussi, les analystes estiment que la valeur évolue dans un marché qui devrait croitre de 4% à 5% sur le moyen terme. Les détails.
Dans une note de recherche récente, les analystes de CFG Research ont délivré leurs perspectives du marché et des sociétés qu’ils couvrent pour l’année 2019.
Société des Boissons du Maroc (SBM) figure parmi les 4 valeurs à fort potentiel recommandées à l’achat -les top picks- à côté de Cosumar, Marsa Maroc et Label’Vie.
Selon la banque d’affaires, SBM dispose d’un potentiel de croissance en bourse de 39% avec un cours cible de 3.238 DH. Ce mardi 5 mars, la valeur se négociait aux alentours de 2.400 DH, soit un potentiel actuel de 35% par rapport à l’objectif fixé par CFG.
"SBM offre l’un des meilleurs rendements de dividendes de la place"
Les prévisions et la recommandation de CFG Research se basent sur les éléments suivants :
> Une croissance des ventes plus modérée qu’initialement prévue (+3% en 2018 et +2,5% en 2019 versus +4% et +3,5% avant ajustement à la baisse) prenant compte de l’impact du démantèlement tarifaire sur les ventes de bière de SBM.
«La croissance des volumes de vente continuera grâce à l’absorption par le groupe des chocs exogènes ayant affecté ses ventes sur la période 2010-2015. Avec des volumes en progression régulière, SBM devrait atteindre le seuil de 1 millions d’hectolitres à horizon 2023-2024, permettant ainsi au groupe de se rapprocher du niveau de marge d’EBITDA d’avant 2010 de près de 30%».
> Au-delà de ses perspectives de croissance attractives, SBM offre aussi l’un des meilleurs rendements en dividendes de la place avec un D/Y 2018 de 5,4%.
«Grâce à une trésorerie nette confortable et en croissance régulière, le groupe distribue et continuera de distribuer la quasi-intégralité de ses bénéfices. A cet égard, il convient aussi de souligner qu’avec une trésorerie nette estimée à 727 MDH à fin 2018, SBM est susceptible à court ou à moyen terme de distribuer un important dividende exceptionnel (à l’instar de ce qui avait été fait en 2009 au titre de l’exercice 2008), ou d’investir par croissance interne ou externe dans le développement d’une nouvelle activité, bonifiant ainsi davantage son profil de croissance», prévoient les analystes.
"La contre-performance enregistrée au 2e semestre 2018 reste injustifiée fondamentalement"
Dans le même sillage, ils tiennent à préciser que la contre-performance enregistrée au cours du S2-2018 est injustifiée d’un point de vue fondamental. Ils estiment que le marché a sur-réagi à l’annonce du contrôle fiscal et du profit warning qui s’en est suivi.
A première vue, le résultat net devrait ressortir en baisse de 19% par rapport à 2017, selon la banque d’affaires. Toutefois, corrigé des éléments exceptionnels enregistré en 2017 (plus-value réalisée sur cession du siège social) et 2018 (charge fiscale exceptionnelle), le résultat net devrait afficher une progression de 5,8%.
«Au-delà du contrôle fiscal, le marché se montre pessimiste quant à l’impact du démantèlement tarifaire sur les ventes et les parts de marché de SBM. Selon nous, le marché sous-estime la capacité de SBM à préserver ses parts de marché et à augmenter ses volumes de ventes post démantèlement douanier», dénotent les analystes de CFG Research.
Le marché de la bière croitrait de 4% à 5% sur le moyen terme, selon CFG Research
Sur ce registre, CFG Research retrace l’historique et délivre son analyse du marché dans lequel évolue SBM.
La banque d’affaires rappelle qu’en 2009, après plusieurs années de croissance, les ventes de bières avaient réussi à atteindre la barre symbolique des 1 million d’hectolitres. Cependant à partir de 2010, la concomitance d’un ensemble de facteurs exogènes a impacté les volumes à la baisse :
- L’augmentation des prix de vente de SBM suite à la répercussion des augmentations de la TIC (+300 DH/HL en 2010 et +100 DH/HL en 2012) ;
- La répercussion par SBM (l’unique brasseur au Maroc) du coût du marquage fiscal sécurisé imposé depuis 2010 ;
- La concomitance des mois de Chaâbane et Ramadan avec la saison estivale, haute saison des ventes d’alcool ;
- La décision isolée de la grande distribution (GMS) d’augmenter de 20% en moyenne les prix de vente des boissons alcoolisées en septembre 2013 ;
- La fermeture progressive entre le mois de Ramadan de l’année 2013 et celui de 2014 de l’intégralité des caves d’alcool du groupe Marjane (qui représente plus de 50% de PDM dans la GMS) ;
- La montée en puissance des ventes du secteur informel dans le nord du Royaume suite aux augmentations successives des prix de vente.
Conséquemment à cet environnement défavorable, les volumes ont connu des baisses significatives entre 2010 et 2014, passant de plus de 1 million d’hectolitres de bière vendus en 2009 à 765.791 HL seulement en 2014.
A partir de 2015, les ventes de bière ont connu un renversement de tendance renouant ainsi avec la croissance avant que leur rythme de croissance s’accélère en 2016.
«Cette accélération s’est matérialisée par une augmentation de 5,9% versus une progression de seulement 0,4% en 2015 grâce à un cadre fiscal stabilisé favorisant un rebond durable des ventes, et à la croissance des volumes impulsée par la poursuite du glissement du mois de Ramadan en dehors de la saison estivale (historiquement durant la saison estivale, les volumes de ventes sont 30% plus élevés que la normale)», explique-t-on.
En 2017, SBM a connu une croissance des ventes moins soutenue que prévu (+3,3%) à cause de la montée en puissance des ventes de bières d’importation dans le sillage du démantèlement tarifaire progressif sur la bière lancé en 2015, précise la note.
Rappelons qu’en 2015 les droits de douane étaient de 34%, le démantèlement prévoyant une baisse de 5 points de pourcentage par an à horizon 2021. Ainsi, «sur les 3 prochaines années, les ventes de bières brassées localement devraient selon nous sous performer la croissance du marché de la bière au Maroc (production locale + importation)», soulignent les analystes de CFG Bank.
Ces derniers estiment que le marché de la bière devrait croitre de 4% à 5% par an sur le moyen terme. Toutefois, les ventes de bières brassées localement devraient connaitre une croissance plus faible, (2% à 2,5% par an en moyenne) impacté par une érosion des parts de marché en faveur des bières d’importation, particulièrement sur le segment premium.
Ainsi, «la part de marché de SBM devrait selon nous, passer de 95% à 80% sur les années à venir. Toutefois, SBM continuera à dominer les ventes des segments entrée de gamme et mainstream (plus de 70% des ventes de bière de SBM en 2017)», conclue-t-on.