Bénéfices des sociétés cotées : le marché s'attend à une chute de 1,5 à 4%
C'est le consensus qui se dégage actuellement dans la place. En cause : les mauvaises performances des secteurs de l'immobilier, du BTP, des mines, des assurances et de l'agroalimentaire. Seules les banques et les télécoms vont tirer leur épingle du jeu, estiment les analystes consultés par Le Boursier. Tour d'horizon.
Le bal des publications des comptes financiers des sociétés cotées à la bourse de Casablanca a été ouvert mercredi par Involys. L'éditeur de logiciel a dégagé un résultat net en hausse d’à peu près 70% et compte gratifier ses actionnaires d’un dividende de 8 DH, en progression de 33% par rapport à l'année dernière.
Ces belles performances, quoique soutenues par des éléments hors activité, ne seraient pas affichées par l’ensemble de la cote.
Les analystes s’attendent à une baisse de la masse bénéficiaire des sociétés cotées au titre de l’exercice 2018.
Nous avons consulté deux grandes sociétés de bourse de la place.
La première table sur une baisse des bénéfices globaux de 1,5 à 2%. La seconde prévoit une chute comprise entre 2 et 4%.
A rappeler qu’au titre du premier semestre 2018, les bénéfices ont reculé de près de 4% par rapport à la même période en 2017. Les firmes cotées ne sont donc pas arrivées à inverser la tendance au cours du deuxième semestre, selon les avis recueillis par nos soins.
Le newsflow actuel ne fait que renforcer ces prévisions. Avec la vague des "profit warnings" émis par plusieurs sociétés cotées, les analystes ont revu leurs prévisions à la baisse. Ils s’attendaient à un rattrapage à fin décembre 2018 par rapport au premier semestre qui a été impacté par le boycott. Sauf que le fisc est passé par là...
Presque une dizaine de sociétés cotées a publié des profit warnings, depuis le début de l’année en cours, signalant l'impact de contrôles fiscaux sur leur comptes annuels (Salafin, Saham Assurance, Lesieur Cristal, Addoha,…). D’autres ont revu leurs prévisions 2018 à la baisse (Résidences Dar Saada, Maghreb Oxygène,…).
’’Le premier semestre 2018 a été impacté par le mouvement du boycott. On s’attendait à un rattrapage au deuxième semestre. Toutefois, malgré la dissipation du mouvement du boycott sur le plan commercial, nous pensons que, sur le plan financier, les sociétés qui ont été affectées ne pourraient pas atteindre l’équilibre’’, souligne notre analyste.
Les secteurs qui tirent le marché vers le bas
Une unanimité se dégage quant aux secteurs qui vont contribuer au recul de la masse bénéficiaire en 2018 : les mines, l’immobilier, le BTP, les assurances et l’agroalimentaire.
Le secteur des mines pourrait être impacté par les réalisations de Managem et de sa filiale SMI, en raison notamment de la baisse de la production de SMI.
Les immobilières et les valeurs du BTP continueraient sur la baisse des réalisations, engendrée par la crise du secteur de l’immobilier. La chute de 3,6% des ventes de ciments à fin 2018 est à ce titre très révélatrice de la morosité du secteur.
>>>Lire à ce sujet : Les ventes de ciment à leur plus bas depuis 2007 : quel impact sur le marché boursier ?
Les assurances devraient afficher une baisse qui proviendrait de deux éléments : la contre-performance du marché boursier en 2018 et la hausse de la sinistralité notamment sur l’automobile.
Les résultats du secteur agroalimentaire devraient être impactés par le mouvement du boycott qui a touché Centrale Danone et Les Eaux minérales d'Oulmès. Lesieur Cristal dégagera des résultats en baisse, elle aussi, comme annoncé par la société dans un profit warning.
Les Télécoms et les banques amortiront la chute
Les secteurs qui vont amortir la baisse de la masse bénéficiaire de la cote seraient principalement :
- les Télécoms, avec le développement de la Data et le potentiel des filiales africaines Moov, récemment acquises par Maroc Télécom,
- les banques, qui devraient afficher une légère hausse ou une quasi-stagnation des résultats, si elles parviennent à réduire leur coût du risque.
Un des analystes consultés table sur une baisse du coût du risque de CIH et prévoit une belle performance de Attijariwafa Bank grâce à la contribution positive de son activité au Maroc et de ses filiales africaines.
>>> Pour plus de détails sur la reprise du secteur des télécoms :
- Maroc Télécom : un potentiel de hausse de 17% selon Attijari Global Research
-Télécoms : après des années de vaches maigres, le secteur se prépare à un nouveau décollage
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