Les ventes de ciment à leur plus bas depuis 2007 : quel impact sur le marché boursier ?

Sara El Hanafi | Le 21/1/2019 à 17:38

En baisse de 3,6% par rapport à 2017, les ventes de ciment ont atteint à fin 2018 leur plus bas niveau, depuis au moins onze ans. Une mauvaise nouvelle qui confirme la crise que traverse le secteur du BTP et qui risque de pénaliser les cimenteries cotées en Bourse. 

C'est la grosse mauvaise nouvelle du jour : les ventes de ciment ont reculé de 3,6% à fin 2018. L'information est livrée par le ministère de l'Habitat. Ce sont donc à peine 13,3 millions de tonnes de ciment qui ont été consommées durant l'année. En plus d'être la troisième année de baisse consécutive (-2,54% en 2017 et -0,70% en 2016), les ventes de ciment sont désormais à leur plus bas niveau depuis 2007 (Voir graphique).

Source: Association professionnelle des cimentiers. 

Une preuve de plus qui confirme le ralentissement général du secteur du BTP constaté en 2018 et qui dure depuis voilà trois ans.  

Contactée par LeBoursier, une source à la Fédération nationale du BTP parle d'une "dépression" qui touche aussi bien le secteur de l'habitat que celui des travaux publics.

"Il y a une chute au niveau des commandes. Mais c'est le logement qui pose problème essentiellement", tient toutefois à préciser notre source.

Des professionnels de l'immobilier avaient déjà affirmé à Médias 24 que l'année 2018 a été mauvaise, à l'instar des précédentes.

Notre source ajoute que les inquiétudes autour de l'activité ne se sont pas entièrement dissipées, alors que le contrat-programme du secteur vient d'être signé avec le gouvernement il y a quelques mois: "Nous voulons implémenter les actions relatives à ce contrat-programme le plus tôt possible", confie notre interlocuteur.

Un autre interlocuteur au niveau de la Fédération des industries des matériaux de construction estime que "tant que le marché ne s'est pas stabilisé et tant qu'il n'y a pas de relance du bâtiment et des travaux publics, la régression touchera non seulement les ventes du ciment mais également les matériaux de construction en général".

Les cimentiers cotés pénalisés 

L'atonie d'un secteur comme le BTP, véritable locomotive économique en termes de croissance et de création d'emplois, inquiète généralement les opérateurs économiques. Mais aussi les investisseurs boursiers qui détiennent les deux cimentières cotées (LaFargeHolcim Maroc et Ciments du Maroc) dans les portefeuilles.

Cependant, il semble selon les analystes de la place que cet impact du ralentissement de l'activité a été anticipée et absorbée.  

"Nous ne sommes pas particulièrement surpris par ces chiffres", nous indique un analyste. "Les crédits accordés aux promoteurs ont aussi baissé de 4% à fin 2018, un indicateur pertinent de la régression des mises en chantier", ajoute notre interlocuteur.

Il explique également que les dernières précipitations qu'a connues le pays ont favorisé les arrêts de chantiers et donc la décélération de la consommation de ciment, en notant que le quatrième trimestre de 2018 a affiché une baisse de 6% en termes de ventes.

Notre analyste affirme que son équipe s'attendait toutefois à une régression moins prononcée: "On tablait plutôt sur une baisse de 2,5%. Il y aura donc forcément un impact négatif sur nos estimations et nos target prices déterminés pour les valeurs cimentières, mais cet impact sera assez léger".

"Le marché a déjà corrigé les prix des deux valeurs. Les cours avaient énormément baissé sans que cette baisse ne soit justifiée, et il y a eu une petite correction avec la publication des résultats. Mais, depuis cet événement il n'y a pas eu de mouvement baissier significatif, dans le sens où les cours ont été déjà pénalisés".

Sur une année, le titre Lafarge a, pour rappel, perdu 17,92% de sa valeur. Même tendance pour Ciments du Maroc qui a lâché sur la même période 11,43%

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