Private equity : des progrès… mais encore des défis à relever

Mouna Ettazy | Le 30/1/2019 à 16:28

A l’occasion de la 8ème édition de la conférence annuelle du capital investissement, organisée par l’Association marocaine des investisseurs en capital, son président Adil Rzal fait le point sur le développement de cette industrie et soulève les défis qui restent à relever.

Bien qu’elle soit une industrie relativement récente au Maroc, le capital investissement s’est beaucoup développé et a déjà fait ses preuves.

Dans son allocution d'ouverture, Adil Rzal, Président de l’AMIC, a dressé un bref bilan du capital investissement, tout en estimant que le paysage global est assez favorable pour exercer ce métier.

‘’Tous les segments du capital investissement sont couverts, de l’amorçage, en passant par le développement jusqu’à la transmission. Cette avancée donne une réponse aux besoins des entrepreneurs et une classe d’actifs assez intéressante aux investisseurs locaux et étrangers’’, a-t-il souligné.

A présent, ‘’on est en train de désinvestir la 3ème génération de fonds qui a commencé en 2013. ‘’Il faut savoir que le capital investissement ne consiste pas seulement à investir, il faut aussi savoir gérer et sortir. Il importe également de générer de la performance aux investisseurs et de réaliser les objectifs assignés, qu’ils soient quantitatifs ou qualitatifs’’, souligne Adil Rzal.

L'amorçage, la grande nouveauté

‘’Au Maroc, on a la chance d’avoir un pays stable politiquement et, aussi, des politiques qui sont menées correctement qui permettent aux entreprises d’avoir un environnement de qualité. On a également des équipes de gestion très compétentes’’, a-t-il signalé.

Le président de l’AMIC a également souligné que ‘’plusieurs équipes de gestion étrangères ont choisi le Maroc comme base arrière pour installer leurs équipes et pour faire du Maroc une plateforme panafricaine’’. 

‘’Cet intérêt pour le Maroc en matière d’investissement dans cette classe d’actif montre que nous avons ce qu’il faut pour pouvoir exercer notre métier’’, estime-t-il.

Un autre effort à saluer en matière de développement du Private Equity au Maroc : le financement de l’amorçage. ‘’Le tournant stratégique auquel on assiste actuellement c’est bel et bien le financement de l’amorçage qui était un maillon manquant. Aujourd’hui, on a une politique gouvernementale avec la création du fonds ‘’Innov Invest’’, mais également des acteurs privés et des sociétés de gestion indépendantes qui ont pu lever des fonds’’.

Adil Rzal a annoncé que l’AMIC s’est mobilisée comme acteur moteur dans l’écosystème du capital investissement et a livré une feuille de route, qui est posée actuellement sur la table, en tant que contribution pour faciliter l’acte d’entreprendre au Maroc.

Cette feuille de route pourrait poser ‘’ les premiers jalons d’un small Business Act ou Startup Act, qui est d’ailleurs très attendu'', déclare-t-il.

Les défis à relever 

Malgré le développement remarquable de l’industrie du capital investissement au Maroc, plusieurs difficultés persistent.

Le président de l’AMIC liste trois grands défis essentiels : 

> Les fonds d’investissement portés par des institutions nationales sont ‘’captifs’’ mais leur business model se trouve ‘’limité’’ en termes de fonds. ‘’C’est difficile pour une seule institution de continuer d’alimenter ces fonds’’. 

> Il faut créer une offre adaptée aux PME. ’’La migration du premier modèle porté par les institutions nationales vers l’expérience des sociétés de gestion indépendantes qui commencent à faire leur chemin, s’est soldée par la montée en charge de certaines équipes de gestion qui se positionnent sur des entreprises de taille intermédiaire ou de grandes entreprises, avec des tickets dépassant les 100 MDH. Cela montre que tout le pan de la PME est mal adressé. Le défi serait donc de créer une offre adaptée à la PME’’.

> Faire cohabiter au sein de la même structure des investisseurs étrangers et marocains. ‘’Les OPCC [Organismes de placement collectif en capital, ndlr] est le véhicule qui est censé porté ce défi’’.

Pour Adil Rzal, ‘’tous ces défis sont normaux, vu qu’on on est au stade du développement’’.

‘’A nous, en tant qu’opérateurs, d’atténuer ces défis afin de permettre à cette classe d’actifs, qui génère des rendements avec des risques maitrisés et des impacts RSE assez importants, de prospérer’’, conclut-il.

A noter que l'industrie du capital investissement au Maroc ne représente actuellement que 0,04% du PIB. C'est quatre fois inférieur aux montants levés sur le continent. Ce qui représente un grand paradoxe, selon le co-fondateur de Amethis, le Maroc ayant été le pionnier sur le secteur en Afrique et dispose de tous les atouts pour en être un des leaders. 

>> Lire aussi : 

                 Capital-investissement : Record de désinvestissements en 2017

                Capital Investissement: Voici les conseils du président de l’AMIC

                Capital investissement: Le Maroc a encore du chemin à faire
 

Voici la retransmission en live de la conférence annuelle de l'AMIC : 

                                                                 

 

                                                                

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